Des programmes de relance à la planche à billets

le grand échec de Bouteflika



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Ahmed Ouyahia, le premier ministre est attendu, ce dimanche 17 septembre, à l’APN pour présenter le Plan d’action de son gouvernement. Les députés, ce qui est un fait inédit en Algérie, seront appelés à discuter et à adopter, la copie d’Ouyahia, trois mois seulement après avoir validé le Plan d’Abdelmadjid Tebboune.

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Mais au-delà de ce détail qui illustre le fonctionnement des institutions, les Algériens, observateurs, classe politique et simples citoyens, seront surtout curieux d’entendre le premier discours d’Ahmed Ouyahia. Que va-t-il proposer pour dépasser la crise ? Et surtout : comment l’Algérie a fait pour arriver à la planche à billets après plusieurs années d’abondance financière grâce au baril ?

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En effet, le programme d’Ouyahia qui s’étale sur une cinquantaine de pages, n’apporte dans les faits rien de nouveau. En somme, il promet de diversifier l’économie nationale, d’encourager l’investissement et de préserver les transferts sociaux. Du déjà entendu chez tous les premiers ministres de Bouteflika, y compris Ouyahia lui-même lors de ses précédents passages au Palais du gouvernement.

L’unique nouveauté concerne le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire de l’année en cours et probablement celui des années à venir si les dépenses de l’État restaient à leur niveau actuel. C’est l’unique est seule solution concrète dont dispose le pouvoir à l’heure actuelle. Une solution qui résume à elle seule l’échec de près de deux décennies de la politique de Bouteflika.

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Du PSRE à la planche à billets

La semaine dernière, dans une récente déclaration à la presse, Ahmed Ouyahia a affirmé que la crise était désormais derrière nous.  Comment est-il arrivé à cette conclusion ? Sa réponse est inquiétante : grâce au recours au financement non conventionnel. Une conclusion qui va à l’encontre des avis de nombreux économistes et experts. Ces derniers s’accordent, en effet, à dire que le recours à la planche à billets est non seulement une option à haut risque mais elle constitue aussi la preuve de l’échec de  toutes les politiques engagées depuis 1999.

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À partir de 2000, profitant de l’aisance financière due à la hausse du prix du baril, le président  Bouteflika avait multiplié les plans de relance :  Plan de soutien à la relance économique (PSRE ), Plan national de développement agricole (PNDA),  Programme de soutien au zones rurales,  Nouveau modèle de croissance économique…avec  comme objectif officiellement affiché de hisser l’économie nationale au niveaux des standards mondiaux. Des centaines de milliards de dollars ont été injectéés dans les différents programmes pour un résultat quasi-nul. Les sommes injectées ont surtout profité aux circuits de l’importation et de la corruption.

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Un nouveau concept est venu alors appuyer cette démarche : « la bonne gouvernance ». Le pouvoir s’est  rendu compte que la difficulté à remettre  sur les rails l’économie du pays n’est pas tant liée à un problème d’argent qu’à une grave défaillance de notre système de gouvernance. Mais le constat est resté sans suite.

Après plus de quinze ans d’aisance financière, l’Algérie va donc « imprimer » des dinars pour pouvoir payer ses fonctionnaires et régler les factures de chantiers en souffrance. Le résultat est facile à deviner : la valeur du dinar va baisser, la fuite des capitaux va s’accélérer…

Qui est responsable ?

Face à cette situation, le pouvoir fait mine de découvrir la gravité des choses. Ouyahia, comme ces prédécesseurs, sont d’accord sur le fait que la situation financières du pays est « critique », mais  personne ne veut parler d’échec.

En réalité, reconnaître l’échec peut relever du « pêché », parce que s’il y a bien un responsable à mettre en cause dans ce chaos, c’est bien le président Bouteflika. L’échec est celui aussi des gouvernements qui se sont succédé depuis presque 20 ans, y compris ceux d’Ouyahia. Un échec appelé à être réédité dans les prochains mois et, probablement, les prochaines années.

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