Irak

les enjeux du référendum d’indépendance du Kurdistan



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Environ 4,69 millions d’habitants du nord de l’Irak sont appelés à voter ce lundi sur l’indépendance du Kurdistan, lors d’un référendum historique pouvant ouvrir la voie à un État kurde. L’issue ne fait à priori aucun doute tant la majorité des Kurdes sont favorables à la revendication de l’indépendance, après plusieurs années de persécution perçue de la part de Bagdad.

Y a-t-il un risque de conflit armé ?

Initié par le président de la région autonome et chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), Massoud Barzani, le référendum est cependant contesté par le gouvernement irakien et suscite l’inquiétude de la communauté internationale. Le premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, a fait savoir qu’il prendrait « les mesures nécessaires » pour préserver l’unité du pays. « Prendre une décision unilatérale affectant l’unité de l’Irak et sa sécurité ainsi que la sécurité de la région avec un référendum de séparation est contre la Constitution et la paix civile », a-t-il déclaré.

L’option d’un conflit armé entre les Kurdes et l’armée irakienne en cas de déclaration d’indépendance semble toutefois peu probable. « Bagdad n’a pas les moyens d’un conflit », explique dans un entretien accordé à L’Express, Olivier Piot, journaliste auteur d’un livre synthèse sur les Kurdes, en indiquant que l’armée irakienne « n’y serait pas arrivée seule contre Daech » sans l’aide des Kurdes. Selon lui, Massoud Barzani « veut surtout se servir du résultat dans les négociations futures entre les grandes puissances – Turquie, Iran, États-Unis – et Bagdad pour la reconstruction de la région ».

Au cœur du conflit réside la distribution de la rente pétrolière mais aussi des ressources hydrauliques. « Les tensions sont contenues par le fait que les Kurdes ne doivent pas construire de barrages ou tirer sur les ressources hydrauliques sans l’accord de Bagdad », explique Olivier Piot, qui indique que le gouvernement régional kurde d’Erbil n’a pas non plus le droit de faire des forages pétroliers.  « Mais en échange, Bagdad doit reverser à hauteur de 17% les revenus issus de ces barrages. Sauf qu’il ne reverse plus rien depuis deux ans, ce qui représente un manque à gagner pour la région autonome, où beaucoup de fonctionnaires ne sont plus payés », explique le journaliste.

L’enjeu du pétrole 

Plusieurs pays ont également fait part de leurs réserves voire hostilité vis-à-vis du référendum kurde, l’Iran ayant notamment fermé ses frontières avec le Kurdistan. « À la demande du gouvernement irakien, nous avons fermé nos frontières terrestres et aériennes » avec le Kurdistan irakien, a annoncé ce dimanche le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, qualifiant d’« illégal et illégitime le référendum » d’indépendance. L’Iran compte environ six millions de Kurdes sur une population de 80 millions. La Turquie a pour sa part qualifié le vote de «geste illégitime et inacceptable». Le ministre de la Défense turc a comparé la situation à « une brique » qui, si elle est enlevée, peut faire effondrer « une structure bâtie sur des équilibres sensibles et fragiles », jusqu’à provoquer un conflit global.

Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a qualifié le référendum d’« initiative inopportune ». Le gouvernement américain appelait quant à lui, avant le vote, à l’abandon du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, la Maison Blanche jugeant qu’il serait « provocateur » et « déstabilisant ». Selon l’administration du président américain Donald Trump, cette consultation serait une entrave à la lutte contre l’État islamique et à la « stabilisation des zones libérées ».

Le Kurdistan produit en moyenne 600.000 barils de pétrole par jour dont 550.000 sont exportés via Ceyhan en Turquie. Sauf qu’environ 250.000 barils journaliers proviennent des champs pétroliers de la province de Kirkouk. Cette région n’appartient pas officiellement à la région autonome du Kurdistan, qui s’était emparés de ces champs pétroliers lors du chaos créé en 2014 par la vaste offensive de l’État islamique à Mossoul et dans la région.

Dans ce contexte, le gouvernement irakien a demandé, dimanche, à tous les pays, de ne traiter qu’avec lui pour les transactions pétrolières. Une décision de la Turquie de ne plus permettre le passage du pétrole kurde par Ceyhan pourrait ainsi entraîner une asphyxie économique pour le Kurdistan irakien.


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