Le Premier ministre

« La planche à billets, un impératif face à la crise »



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Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est resté ferme sur sa décision controversée de faire tourner la planche à billets pour faire face à la crise financière. Pour lui, le recours au financement non conventionnel est inévitable, sinon le gouvernement n'aura même pas de quoi payer les salaires des fonctionnaires.

« Le recours au financement par emprunt contracté par le Trésor auprès de la Banque centrale est un impératif et non une option », a-t-il déclaré lors de la présentation du plan d'action du gouvernement devant les membres du Conseil de la nation, précisant que « le non-recours à ce mode de financement empêchera le versement des salaires des fonctionnaires et des indemnités des députés ». Ouyahia prévoit le pire si jamais ce mode de financement n'est pas appliqué en novembre.

« Ça va être un arrêt total de l'économie », a-t-il averti. Le Premier ministre a affirmé que l'adoption de la loi sur la monnaie et le crédit, qui sera présentée aujourd'hui devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), permettra à la Banque centrale de procéder à l'achat direct auprès du Trésor des titres émis par ce dernier pour relancer le rythme de développement économique.

Il a annoncé que le gouvernement veillera à poursuivre les différents projets de développement économique et à relancer ceux qui ont été gelés pour manque de financement après l'adoption de son plan d'action.

Le Premier ministre a mis en avant la détermination des hautes autorités du pays à poursuivre les réformes économiques mises en place sous la supervision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et à assurer le traitement financier des problèmes de développement économique, à travers la réforme de l'instance financière du pays et la régulation de l'économie et du commerce.

« Aujourd'hui comme par le passé, l'Algérie a besoin d'être indépendante dans sa prise de décision et d'unité de ses rangs pour faire face aux défis de l'heure et aux retombées de la chute vertigineuse des cours du pétrole qui a fait perdre au pays plus de la moitié de ses recettes financières et fiscales », a-t-il souligné.

Les sénateurs consentants

Contrairement aux députés qui ont émis des réserves sur le recours au financement non conventionnel, en évoquant les risques d'une telle mesure, la planche à billets a été largement saluée par les sénateurs.

« Une alternative pour une période transitoire afin de surmonter le déficit budgétaire et le recours risqué à l'endettement extérieur », a approuvé Louisa Chandgoura.

La sénatrice recommande toutefois d'utiliser cet argent dans le financement des structures de base dans le Sud et les Hauts Plateaux à travers l'amélioration du transport public et des conditions de scolarisation, ainsi que la réalisation de centres de santé de proximité et de CHU dans ces zones éloignées.

Bachir Chabli, un autre sénateur, a fait l'éloge du plan d'Ouyahia et de sa détermination de faire tourner la planche à billets, en estimant que ce plan permettra de relancer l'économie nationale dans les 5 années à venir. Pour la réussite de ce plan, cet intervenant a préconisé une politique décentralisée qui consiste à freiner l'exode rural et à stabiliser la population agricole en lui assurant une vie décente.

A ce propos, il a fait remarquer que durant les dix premières années de l'indépendance, l'Algérie était un pays agricole par excellence. « La tendance s'est ensuite inversée car les zones agricoles se sont vidées », a-t-il regretté en rappelant que 70% de la population algérienne est concentrée dans les zones urbaines, contre seulement 30% dans les zones rurales.

Abondant dans le même sens, la sénatrice Nouara Djaffer a considéré que le plan d'action du gouvernement est une feuille de route pour sortir l'Algérie de la crise provoquée par la chute au prix du pétrole.

« Un plan accompagné de réformes structurelles pour diversifier l'économie nationale et minimiser la forte dépendance de l'Algérie des hydrocarbures », a-t-elle souligné. Parmi les secteurs phare sur lesquels le gouvernement devrait miser pour créer de la richesse et générer de l'emploi, l'intervenante a cité l'agriculture. Un secteur qui souffre, selon elle, du manque de financement bancaire pour l'acquisition de chambres froides, et de logistique leur permettant d'approvisionner le marché local et d'exporter l'excédent de la production.

La même sénatrice a soulevé les difficultés et les tares qui pèsent sur le secteur de l'éducation, notamment la violence, la surcharge des classes, la déperdition scolaire ainsi que le problème de transport.

« Le ministère devrait associer les enseignants, les syndicats et les parents d'élèves pour résoudre tous ces problèmes », a-t-elle recommandé. Aïcha Mebarki a évoqué, pour sa part, les dangers qui proviennent des pays limitrophes à travers l'immigration clandestine.

« L'Algérie est contrainte de faire face aux milliers de réfugiés qui ne la considèrent plus comme une destination de transit, mais comme un pays refuge où ils souhaiteraient s'installer définitivement », a-t-elle noté en ajoutant que le gouvernement algérien n'a pas les moyens des gouvernements européens pour les accueillir et les prendre en charge. Elle a soulevé à ce propos les scènes de femmes mendiant avec leurs bébés, chose inexistante en Europe, selon elle.

« Nous compatissons à la souffrance de ces réfugiés mais nous sommes contraints de lutter contre l'immigration clandestine », a-t-elle encore insisté en mettant en garde contre les fléaux qu'elle peut engendrer.


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