Raouya

La planche à billets, l'ultime solution face à la crise



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Une fois de plus, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a justifié le recours du gouvernement au financement non conventionnel.

Pour l'argentier du pays, c'est l'ultime solution après avoir épuisé tous les moyens classiques en matière de couverture du déficit budgétaire, et c'est mieux que l'endettement extérieur dont les répercussions risquent d'être très lourdes sur le plan socio-économique du pays.

« Il est vrai que la majorité des pays qui font face à des difficultés financières recourent généralement à l'endettement externe, mais notre ancienne expérience en la matière nous a poussés à privilégier l'endettement interne », a-t-il affirmé à l'Assemblé populaire nationale lors d'une séance plénière de l'APN consacrée à la présentation du projet de loi modifiant et complétant la loi relative à la monnaie et au crédit, en vue de permettre au Trésor public de s'endetter directement auprès de la Banque d'Algérie.

Pour étayer ses propos, le ministre n'a pas manqué de rappeler les conséquences de l'endettement extérieur dans le passé, qui a conduit l'Algérie à supporter un service de la dette colossal, un déséquilibre de la balance des paiements avec des répercussions sur l'emploi, la consommation et l'investissement dans le sillage d'un programme d'ajustement structurel dicté par les institutions internationales.

« En plus, a-t-il poursuivi, le financement non conventionnel a été choisi comme solution après avoir épuisé tous les moyens classiques en matière de couverture du déficit budgétaire.
Il a cité, à ce titre, les avances de la Banque d'Algérie au Trésor public, plafonnées jusque-là à 10% des ressources ordinaires, qui ont été de 276 milliards de dinars (mds DA) en 2016 et de 280 mds DA en 2017.

Il y a aussi les bénéfices de la Banque d'Algérie versés au
Trésor qui ont atteint 610 mds DA en 2016 et 919 mds DA en 2017. Mais le recours aux prêts directs de la Banque centrale, autorisé pour une période transitoire de cinq ans selon le projet de loi, sera accompagné de réformes structurelles importantes portant sur le cadre institutionnel et fiscal avec la rationalisation des dépenses.

« Il faut aussi que les plans d'investissements des grandes entreprises soient en adéquation avec leur besoins réels (...). Il faut aussi respecter les dépenses budgétaires fixées à moyen terme », a-t-il recommandé.

En plus, un suivi de la mise en œuvre de ce financement sur le terrain sera assuré à travers la création d'une cellule de suivi au sein du ministère des Finances, a-t-il rappelé en avançant qu'un décret présidentiel portant sur la structure et le fonctionnement de cette cellule allait bientôt paraître.

Le ministre a affirmé par ailleurs que le projet de la loi de finances 2018 (PLF 2018) consacre une décentralisation plus élargie de l'acte d'investissement avec le maintien des efforts engagés en matière d'aménagement du territoire, d'augmentation de l'offre foncière et de promotion des PME. Le PLF 2018 prévoit également des mesures visant le renforcement de la production agricole, a souligné le ministre.

Les indicateurs financiers au rouge

Raouya est revenu par la suite sur les indicateurs financiers qui montrent la vulnérabilité de la situation financière du pays, du fait de la détérioration des prix du pétrole et de l'épuisement du Fonds de régulation des recettes (FRR).

Il a rappelé la baisse des exportations algériennes en hydrocarbures qui sont passées de 60,3 milliards de dollars (mds usd) en 2014 à 18,7 mds usd au cours des sept premiers mois de l'année 2017.

La fiscalité pétrolière recouvrée jusqu'à juin 2017 était de
1 100 mds DA, soit 60% de celle recouvrée à la même période en 2014 alors que les réserves de change du pays devraient descendre, en passant, de 105 mds usd à fin juin 2017 à 97 mds usd à la fin de l'année en cours. Parallèlement, le FRR s'est vidé en février 2017 après avoir couvert 8 800 mds DA de déficit du Trésor durant les exercices 2014, 2015 et 2016.

Le ministre a également relevé une contraction des ressources financières du pays traduite par un fort recul des dépenses d'équipement entre 2005 et 2016 mais avec une croissance soutenue des dépenses de fonctionnement composées à hauteur de 80% de salaires et de transferts sociaux.

Il a souligné que le programme de réformes structurelles économiques et budgétaires, qui va accompagner la mise en œuvre du financement non conventionnel, conduira au rétablissement des équilibres du budget de l'Etat et de la balance des paiements au terme des cinq années prévues par le projet de loi.


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