Des milliards de pertes pour l'économie

La contrebande explose en pleine crise financière



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Depuis plus de trois ans, l'Algérie fait face à une crise financière des plus rudes, due à la chute du prix du pétrole sur le marché mondial. A cela s'ajoute la contrebande dont les préjudices sur l'économie nationale sont importants. On estime, chaque année, à 10 000 milliards de centimes de perte, selon les experts.

Depuis que la crise financière accable notre pays, l'économie nationale a payé un lourd tribut. En plus de la baisse des revenus annuels en devises du pays due à la chute du prix du brent sur le marché mondial, la contrebande a malheureusement explosé, causant une énorme perte d'argent pour l'économie nationale.

Aujourd'hui, les contrebandiers ont diversifié leur trafic. Ils s'intéressent aux nouveaux produits qui, jusqu'à la fin de l'année 2014, n'ont jamais été transférés illégalement hors du territoire national.

On parle du blé, de l'orge, de la banane et autres produits.
Les services des Douanes ont saisi, au cours de la période allant de 2014 à la mi-2017, des marchandises destinées à la contrebande d'une valeur dépassant 10 milliards de dinars. L'Armée nationale populaire (ANP) s'implique aussi dans la lutte contre la contrebande.

En effet, en plus de l'arrestation de plus de 6 500 contrebandiers, dont plus de 2 000 sont de nationalités étrangères, les forces de l'ANP ont récupéré plus de 4 500 tonnes de denrées alimentaires destinées à la contrebande et plus de 12 millions de litres de carburant, sans compter les grands moyens de transport utilisés par les contrebandiers.

Depuis trois ans, la contrebande est devenue l'une des principales menaces pour l'économie algérienne aux côtés du terrorisme et du trafic de drogue et d'armes. En effet, chaque année la contrebande fait perdre à l'économie nationale 10 000 milliards de centimes, selon un chiffre livré par des experts locaux.

Chaque année, les services de sécurité récupèrent, au terme d'opérations menées contre les contrebandiers, des millions de litres de carburant, des centaines de tonnes de fer, de bronze, d'aluminium et autres marchandises destinées aux grands projets en Algérie.

Des sociétés publiques comme Naftal, Sonelgaz, Sonatrach..., pour ne citer que celles qui constituent la colonne vertébrale de l'économie algérienne, sont les premières victimes de ce phénomène.

Ces sociétés perdent, chaque année, des milliers de milliards de centimes à cause des vols répétés de câbles souterrains, d'engins lourds et même d'appareils de sécurité. En dépit de la présence renforcée des services de sécurité et de la lutte menée sans répit, le fléau a triplé ces dix dernières années.

Les autorités algériennes ont été même contraintes de revoir leurs dispositifs de dissuasion. Une armada de lois vient d'être adoptée par les députés.

Entre août et octobre en cours, les gardes-frontières (GGF) ont réussi à faire avorter 1 350 tentatives de contrebande. Ces opérations ont permis de récupérer 300 000 litres de carburant et 300 000 tonnes de produits alimentaires. Les GGF ont également réussi, au cours des trois derniers mois, à arrêter 180 individus, entre contrebandiers, terroristes, immigrés clandestins, trafiquants de drogue et d'armes.

Le même bilan indique que les GGF ont procédé à la saisie de 191 véhicules, de 725 bêtes de somme et de 15 motos ainsi que de 301 451 tonnes de produits alimentaires destinés aux pays voisins : Mali, Tunisie, Libye, Niger et Maroc. 50 tonnes de produits ferreux ont été récupérées également, de même que 500 unités de matériaux de construction, 30 000 articles de ménage et 4 459 kg de cuivre.

Les produits exportés frauduleusement concernent essentiellement le carburant, les produits alimentaires, les produits ferreux, tandis que les marchandises importées sont les stupéfiants, le cheptel et les articles électroniques. Les GGF ont fait avorter l'infiltration de plus de 5 tonnes de résine de cannabis et 1 593 têtes de cheptel ont été récupérées.

Il convient de noter que près de 10 000 GGF sont mobilisés aux frontières du pays pour contrer la contrebande et d'autres fléaux. Ce nombre est appelé à augmenter car la situation sécuritaire qui prévaut dans les pays voisins est plus que fragile et peut causer de sérieux soucis à la sécurité de l'Algérie.


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