Loi de finances 2018

Le gouvernement opte pour l'apaisement et la stabilité



...

Officiellement, le débat sur le projet de loi de finances 2018 vient de commencer. C'est hier matin que le texte a été déposé auprés de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale.

C'est maintenant au tour du ministre Abderhmane Raouya et de ses assistants de l'expliquer et de convaincre les membres de cette commission avant de le passer à la plénière et au vote.

La veille, le bureau de l'APN, composé du président et des vice-présidents, s'est réuni pour transmettre officiellement la copie du projet à la commission parlementaire. Il est question, selon les premiers échos, que les parlementaires fassent appel à des experts économistes ou à des représentants de certaines corporations pour comprendre les dessous de certaines dispositions, et surtout de mesurer leurs impacts économiques et sociaux.

Ce texte, qui n'a pas fini de provoquer quelques remous et créer des polémiques, risque d'être un bon prétexte pour certaines forces de l'opposition qui veulent sauter sur l'occasion du débat pour critiquer la démarche du gouvernement. Pourtant, le Premier ministre Ahmed Ouyahia s'est gardé, dans la préparation du projet de la LF, de jouer « la rigueur, ou l'austérité « .

En bon politicien, et surtout avec la proximité des élections communales, Ouyahia s'est voulu rassurant, se permettant de donner des signes d'apaisement et de sérénité pour maintenir un climat social stable et équilibré.

Alors qu'on craignait le pire, notamment une hausse des taxes et la levée de certaines facilitations fiscales et parafiscales en raison de la conjoncture économique et de la crise des recettes, voilà que le gouvernement atténue les craintes et les appréhensions de l'opinion publique et des milieux d'affaires.

Pratiquement, dans le contenu de ce texte, rien ne justifie l'alerte et la psychose sociale. Ainsi, hormis une hausse relative des prix des carburants, probablement des tabacs, les observateurs n'y voient guère de nouvelles taxations ou une révision des taux sur la valeur ajoutée de certains produits.

Il est vrai que le gouvernement a voulu jouer au « populisme « , en lançant un impôt sur la fortune, dont le calcul et son recouvrement posent problème alors que les services de l'Etat, notamment l'institution fiscale, ne sont guère vraiment aguerris à ce genre de travail.

Toutefois, cet impôt va faire diversion et diviser les parlementaires et pourrait bien occulter les véritables questions que l'on se pose, comme les effets de l'inflation et les instruments de contrôle, de sauvegarde et de protection des pouvoirs d'achats des citoyens, la lutte contre les politiques spéculatives et les circuits informels, l'établissement d'une vraie feuille de route des réformes économiques en marge du financement non conventionnel, le processus vers l'équilibre budgétaire, de la politique monétaire et le glissement du dinar ou la recherche de nouvelles opportunités pour la diversification de l'économie nationale et sortir du statut de la mono-exportation des hydrocarbures.

Des questions bien plus ardues et difficiles, autant que les réponses, que la hausse conjoncturelle d'un ou de deux dinars par litre d'essence et le débat qui va s'enclencher entre le gouvernement et l'opposition sur la TVA dans l'électroménager ou le montage dans l'industrie automobile.


Lire la suite sur Le jeune indépendant.