UNE VILLE, UNE HISTOIRE

Sour El Ghozlane, de la cité romaine au centre colonial



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Sour El-Ghozlane, tire son nom d’un mot arabe, signifiant en français : ‘’Rempart des Gazelles’’, elle a le statut de ville, avec une population de 50.000 habitants depuis l’année 2008, et relève du territoire de la wilaya de Bouira. Sour El  Ghozlane portait le nom d’Auzia au IIe siècle, elle était déjà une ville habitée depuis la préhistoire, et était également  la première ville fondée en province romaine dans le centre de l'Algérie profonde. Sa construction date de l'an 33 av. J.-C. sous le règne de l'empereur Auguste. Auzia devint vite une cité puissante, capitale des régions des hauts-plateaux, ce qui relègue à un rôle secondaire l'importance stratégique de la cité romaine de Djemila, l'antique Cuicui, dans la wilaya de Sétif en raison de son éloignement des centres de pouvoir romain. Puis, Auzia  a fait partie de la division de l'Empire romain de l'Afrique du Nord. Sa position de cité aux portes du Sahara marqua le début de la période où la conquête romaine atteignit les limites du monde connu à l'époque et où la civilisation romaine. La cité d'Auzia garde deux caractéristiques dans l'histoire romaine en Afrique du Nord, sa grande influence à sa structure bureaucratique et militaire et par sa situation stratégique de grand édifice religieux. À l'image de la construction du temple d’Apollon, supposé être localisé à l'emplacement actuel de l'hôpital civil de Sour-El-Ghozlane, Auzia était doté d'un amphithéâtre construit par l'institution bourgeoise de la ville pour recevoir des spectacles, tels les combats entre gladiateurs. En plus, Auzia était identifié comme une cité à pouvoir politique dominé par un lien patriarcal et entièrement aux mains de deux comices, organisées de façon à refléter au mieux les divisions tribales de la ville. Auzia, fut fondée sous le règne d'Auguste, dut avoir une certaine splendeur. C'était, dit Tacite, une forteresse entourée de tous les côtés par de vastes forêts. Tacfarinas, chef de bandes numides, révolté contre la domination romaine, l'avait occupée. Vers l'an 365 après J.-C., Auzia fut la base d'opérations du révolté Firmus, qui y battit Théodose, général de Valentinien. A partir de cette époque, la nuit la plus profonde nous cache l'histoire d'Auzia. On ignore même la date de sa ruine. Auzia fut, dans les deux premiers siècles de notre ère, occupée par une forte garnison romaine. Une ville importante s'y développa, qui eut rang de municipe, puis de colonie. On a découvert sur son emplacement un grand nombre d'inscriptions latines, dont près d'une centaine, qui n'ont pas été détruites, se trouvent aujourd'hui au musée de la ville mais il ne reste plus rien de la ville antique, qui possédait pourtant un forum, un cirque, un marché et un temple à Saturne. Lors de  la civilisation arabe et la régence, l’œuvre des Romains, finit par se défaire, la ville fut appelée Sour El Ghozlane. Plus tard, les Turcs, frappés de l'importance de la position de ce poste militaire, y construisirent un fort dans lequel ils entretinrent une garnison destinée à maintenir les tribus environnantes et à surveiller un marché qui se tenait sur ce point et que fréquentaient les Arabes. Le fort turc, bâti en partie avec les plus belles pierres de la ville antique, était à peu près ruiné lorsque le général Marey-Monge parut devant l'Auzia. En 1846, les français y établissent un poste permanent qui prend le nom d’Aumale en hommage à Henri d’Orléans Duc d’Aumale (1822-1897) quatrième fils de Louis Philippe, Gouverneur de l’Algérie.  Ce centre  fut créé en 1845, il était essentiellement militaire, entouré d'un mur crénelé et percé de quatre portes. On y remarque un beau jardin public, une église, une mosquée et l'hôtel de la subdivision. La ville ne se compose guère que d'une longue rue ombragée de beaux platanes. Quelques fûts de colonnes, des débris de chapiteaux, des statues mutilées, voilà tout ce qui reste de l'antique Auzia, que décoraient des palais et des temples remarquables, au dire des anciens. Le marché (le dimanche) existe encore, et il n'a rien perdu de son importance passée. Les Ouled-Dris, les Ouled-Farah, les Ouled-Bou-Arif, les Ouled-Sidi-Barkat, les Ouled-Selama, les Ouled-Sidi-Moussa, y amènent des chevaux, des mulets, des ânes, des moutons, des chèvres, et y apportent du sel, du tabac, de l'huile, des œufs, des volailles, des céréales, des fruits, des cuirs, des tissus de laine.

 


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