La France signe dix-huit accords avec le Maroc contre trois avec l’Algérie



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Par Sadek Sahraoui – Les autorités françaises ont été finalement sourdes aux appels du collectif des avocats des prisonniers politiques sahraouis de Gdim Izik qui attendait à ce qu’elles rappellent à l’ordre Rabat sur la question des droits des Sahraouis. Les violations massives par le Maroc des droits de l’Homme au Sahara Occidental n’ont, en effet, pas empêché le Premier ministre français, Edouard Philippe, en visite mercredi et jeudi dans la capitale marocaine, de faire des affaires avec son homologue marocain, Saâd-Eddine El-Otmani.

Les deux responsables ont signé à cette occasion pas moins de 18 accords dans le cadre de la 13e rencontre de haut niveau Maroc-France. Un pied de nez à tous ceux qui s’attendaient à ce qu’une phrase soit dédiée aux droits de l’Homme. Même si bon nombre des documents paraphés ne sont que des déclarations d’intention, la visite d’Edouard Philippe montre, néanmoins, clairement l’importance que revêt ce pays pour la France au Maghreb. En maintenant un silence de cathédrale sur la question des violations massives et systématiques des droits de l’Homme au Maroc et au Sahara Occidental occupé, l’Etat français ne fait que confirmer qu’il a une main dans les tensions qui affectent la région depuis des décennies.

Le voyage à Rabat d’Edouard Phillipe rappelle une réalité que tout le monde sait déjà. La France est la protectrice attitrée du royaume alaouite et continue à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire de ce narco-Etat, sa chasse gardée, la première puissance du Maghreb. Et les preuves de ce projet existent à profusion. Comparée, par exemple, à la moisson du déplacement de la visite du Premier ministre français au Maroc, les résultats de la récente visite à Alger du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et du ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, c’est du pipi de chat. Pourtant, la France a gagné et continue à se faire énormément d’argent en Algérie. Ce comparatif tout simple montre si besoin est que l’Algérie n’aura sans doute jamais de la part de la France la même attention que celle dont bénéficie le Maroc.

Pourquoi ? Algeriepatriotique rappelait récemment, la veille de la visite de Jean-Yves Le Drian et Benoît Le Maire à Alger, que Paris était devenue la capitale de l’influence globale marocaine. Une influence qui s’est fixé l’objectif de faire barrage à l’Algérie à tous les niveaux. Preuve en est, le travail de lobbying effectué par la France pour l’élection de la fille du conseiller de Mohammed VI, Audrey Azoulay, à la tête de l’Unesco, la désignation de la Franco-marocaine inféodée au Makhzen, Leïla Slimani, à la Francophonie et le maintien de Jack Lang à la tête de l’IMA, une institution au service exclusif du Maroc. Ceci sans compter la dizaine de députés d’origine marocaine, alors qu’aucun député franco-algérien ne siège à l’Assemblée, bien que quatre à cinq millions d’Algériens et de Français d’origine algérienne vivent en France et constituent la première communauté étrangère dans ce pays.

Le Maroc, à qui la France officielle a ouvert toutes grandes les portes de ses institutions, a mis sur pied l’influent cercle Eugène-Delacroix, constitué d’élus locaux d’origine marocaine, dont les membres viennent de séjourner à Dakhla, ville sahraouie occupée par le Maroc. Il a noyauté, grâce à la complaisance des autorités françaises, les organisations prétendument représentatives de l’islam en France en impliquant ouvertement son ambassade et ses consulats et en actionnant la fondation Mohammed V pour ce faire.

Le Makhzen, adoubé par l’Elysée et le Quai d’Orsay, a également lancé un nouveau relais d’influence, le Cercle des ambassadeurs, en misant sur l’activisme de son homme lige, Jean-Pierre Carteron, qui préside le Forum Crans Montana, et ses comparses vénaux, comme le député européen anti-algérien, Gilles Pargneaux.

L’avènement d’Emmanuel Macron n’a rien changé – et ne changera sans doute rien – à cet état de fait, car la politique étrangère de la France n’est pas détenue par la seule personne du président de la République. La raison d’Etat immuable en France consiste, depuis 1962, à renforcer le poids du Maroc, vassal et relais dans la mise en œuvre des choix arrêtés par l’Elysée, aux dépens de l’Algérie dont l’indépendance de la diplomatie a toujours contrarié les desseins de l’ex-colonisateur.

S. S.

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