Campagne électorale

Coups de gueule et vérités amères



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Trois partis, le RND, le MPA et maintenant le MSP, ont exprimé leur colère contre le SG du FLN, Djamel Ould Abbès qui confond, selon eux, une élection locale et celle de la présidentielle.

Abdelmadjid Menasra, le leader du MSP, jusque-là lisse et atone, a fini par avoir un véritable coup de gueule contre le SG du FLN, Ould Abbès.

A partir de Biskra, le successeur de Mokri a fini par exprimer son exaspération par rapport à ce qu'il qualifie d'appropriation des symboles de l'Algérie par les partis politiques, visant tout naturellement le FLN : « Depuis le début de la campagne, Djamel Ould Abbès a joué abusivement de la fibre du patriotisme en répétant que c'est le FLN qui a négocié les accords d'Evian, qui a libéré le pays, qui a construit le pays après l'indépendance ».

Très remonté contre lui, Menasra, a accusé directement le FLN d'être « la cause de la crise actuelle que vit le pays, soulignant que son parti « est pour que les élections soient l'occasion d'une solution aux problèmes du pays, pour mieux asseoir la stabilité, la légalité, le développement et non le statu quo ».

Parlant de la participation du MSP, il assure que son parti entre en compétition avec les autres formations « en toute transparence, en toute loyauté avec des listes nettes de tout argent sale, de toute manipulation et de toute agitation », une allusion directe au parti au pouvoir.

Autre coup de gueule mais cette fois en direction du pouvoir par le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Hadj Djilani, à partir de Tizi-Ouzou : « Mille fois (ils) ont prédit et annoncé la mort du FFS par l'intimidation, l'insulte, la fraude et la calomnie. Mille fois ils ont instrumentalisé la faiblesse des hommes pour affaiblir notre parti. Mais malgré tout ça, nous sommes toujours là et attachés au combat de notre leader Hocine Ait Ahmed », a-t-il soutenu.

A cette occasion,il a réitéré la cause chère à son parti, le combat pour aboutir « au consensus national permettant la construction d'un Etat de droit capable de combattre la corruption sous toutes ses formes et garantir les libertés du citoyen, et la prochaine élection n'est qu'une étape dans un long combat pour une Algérie démocratique, des libertés, de la résistance et sans corruption ».

Le message est très clair. Selon le premier responsable du FFS, tous les cadres qui ont dénoncé les dérives du parti sont des personnes à la solde du pouvoir. Ainsi les Khelil, Zenati, Bouhadef, Tabou, Hallet et les autres sont tous des infiltrés. Mais pour ces « frondeurs », le constat est limpide : le FFS, conduit par l'actuelle direction, va droit à sa perte ; il est un appareil séparé de ses militants et de la société. Il est normalisé et est rentré dans le rang.

La SG du PT, Louisa Hanoune, a estimé depuis Khenchela que le changement démocratique « vient au travers d'une dynamique populaire ».

Mme Hanoune a appelé à « l'amorce du processus de transformation démocratique, politique et institutionnelle » à partir du prochain rendez-vous électoral : « Le chaos n'est point une fatalité pour le pays », a affirmé la responsable du PT, estimant que pour sortir le pays de sa crise, « il faut battre lors de ce scrutin les partis responsables de la régression ».

L'oratrice s'est élevée également « contre la réduction des budgets des secteurs de l'enseignement supérieur, de l'éducation et de la formation professionnelle car, a-t-elle relevé, ce sont ces secteurs qui formeront les générations appelées à construire le pays », dit-elle.

Ouyahia malmène Hanoune

La pasionaria, qui a distribué des piques et des flèches depuis le début de la campagne aux deux partis au pouvoir, a été sérieusement malmenée par le SG du RND, Ahmed Ouyahia, qui jette un véritable pavé dans la mare en accusant, depuis Alger, la SG du PT d'avoir cautionné l'accord avec le FMI : « L'histoire retiendra que le PT partage la même position que le Fonds monétaire international », dit-il.

Il a ensuite souligné la nécessité d'enclencher un dialogue sur les questions économiques et sociales pour faire face à la crise que vit le pays : « Nous appelons la classe politique au dialogue autour des questions économiques et sociales et non autour de politique ou de période de transition », a indiqué Ouyahia.

Ce dernier a relevé l'importance du « consensus » qui servira principalement les intérêts du peuple, fustigeant au passage les « semeurs du désespoir ».

A Blida, Ouyahia, visiblement très remonté contre Hanoune, a récidivé en s'en prenant violemment à son discours qui s'oppose au financement non-conventionnel et en faveur de l'endettement extérieur.

Ahmed Ouyahia a entamé son réquisitoire à l'adresse du PT en « l'excluant des partis de l'opposition » qu'il saluait depuis la tribune de la salle abritant son meeting électoral. Hanoune va vraisemblablement profiter de la dernière journée (aujourd'hui) pour répondre au SG du RND.

Le SG du FLN, Djamel Ould Abbès, qui en a pris pour son grade ce week-end, a évoqué depuis Oran « les réalisations lors des 18 années de gouvernance du président Bouteflika ».

Le SG du FLN a rappelé que le président de la République, « un visionnaire dans le domaine des finances pour avoir anticipé le remboursement de la dette extérieure qui était de 32 milliards de dollars et pour avoir mis en place le Fonds de régulation des recettes qui a permis au pays d'être à l'abri de bien de secousses qui ont ébranlé beaucoup de pays ».

Il a également mis en exergue « les avancées considérables enregistrées dans le pays en matière de droits de l'homme et des libertés », citant l'exemple de la dépénalisation du délit de presse dans la nouvelle Constitution et la liberté d'expression.

Le président du MPA, Amara Benyounès, a plaidé à Alger pour une « reprise totale » des prérogatives par les présidents des Assemblées communales afin de libérer l'investissement, freiné en grande partie par le problème du foncier : « Le maire est le premier magistrat de la commune.

Trouvez-vous normal que les décisions prises par le président d'APC, en concertation avec son assemblée, ne soient pas applicables sans l'aval du chef de daïra ? », s'est demandé Benyounès : « Dans les démocraties modernes, la priorité n'est pas pour le fonctionnaire mais plutôt pour l'élu, fort de sa légitimité populaire. Les prérogatives représentent des obligations et une lourde responsabilité, non un privilège, a enchaîné Benyounès.


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