EDITO

vivre protégés, heureux, c’est possible



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Faut-il céder au désir de partir en Occident, là où l’éducation, les études, les habitudes permettent de voguer? Cet écartèlement tourmente, hante. Par la force des choses se sont ancrés ici, par le gagne pain, par la rencontre amoureuse, par la famille, souvent par l'attachement aux parents, aux proches, mais cela suffit-il à hypothéquer une vie dans la frayeur du quotidien, des ‘’sans-repères’’, des psychotiques qui sillonnent les rues sans surveillance, signalant leur invasion nocturne par des cris perçants. La rue, la nuit, le jour est un man's land? Les femmes doivent-elles se barricader dans des voitures devenues caissons hermétiques, véhicules anti-émeutes, contre un machisme qui, loin de reculer, ne fait que s'aggraver sur l'autel d'une culture du mâle dominant jamais au grand jamais remise en cause. Doivent-ils vivre au milieu des crachats, de la crasse, de la bile visqueuse qui ruisselle le long des gouttières, des trottoirs que l'on décolle et recolle deux fois par mois, d'une ambiance pesante, pas heureuse, pas sereine, vivre la tête en pivotement permanent, regarder à sa droite, épier sa gauche, surveiller ses arrières, jamais devant, jamais le menton haut et fier, vivre la peur dans les viscères, se sacrifier. Doivent-ils se regrouper, se détacher du grégaire, faire scission du groupe, se rassembler, former leur communauté ghettoïsée comme les nantis, leur terre promise au sein d'une terre, la leur, qui s'obstine à s'encroûter dans la bigoterie, la sauvagerie, le mensonge, l'envie, la bêtise, tandis qu'eux, d'une façon ou d'une autre, ont avancé, se sont organisés, veulent vivre protégés, heureux, et si possible vieillir ainsi. Gros doute, grand dilemme, la fracture est grande, si grande qu'elle pose une question effrayante, faisons-nous toujours peuple? Quand on voit défiler sous ses fenêtres, un jour de match, des hordes de jeunes criant des insanités, s'assénant coups de poing, crachats, injures, se bousculant, hurlant à s'en fendiller le poumon, quand on tremble pour ses enfants, ces citoyens en devenir, comment leur enseigner la pondération, la parole douce, polie, sans en faire des marginaux, des faibles, dans ce tsunami pulsionnel primaire qui charrie l'énervement, la colère et où les mots "merci", "s'il vous plait", "avec plaisir", sont désormais extraterrestres ?


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