Les amis européens du Polisario se réunissent à Bruxelles



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Les violations des droits de l'homme commises par le Maroc au Sahara occidental sont nombreuses et quotidiennes, ont soutenu mardi à Bruxelles les participants à une rencontre sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, apprend-on de l'APS.

Les participants ont tenu à dénoncer les multiples atteintes dont sont victimes les Sahraouis, notamment la torture, le transfert de population et les procès inéquitables.

Lors de cette rencontre, organisée au Parlement européen, l'eurodéputée Paloma Lopez a déploré « la persistance de la violation des droits de l'homme » au Sahara occidental occupé et « l'utilisation excessive de la violence contre les prisonniers politiques sahraouis ».

Présente à la rencontre, Me Ingrid Metton, l'avocate française de l'un des prisonniers du groupe de Gdeim Izik, a affirmé que ces derniers ont subi de nombreuses violations depuis leur arrestation, tels la détention arbitraire, les tortures et les mauvais traitements, la violation du droit à un procès équitable par la justice.

Selon cette avocate, les règles du procès équitable et de l'exercice des droits de la défense ont été bafouées dans le procès de Gdeim Izik.

Elle a cité, à ce titre, les interrogatoires des accusés ayant permis d'obtenir des aveux sous la torture, la présentation de nouveaux éléments de preuves et de témoins, jamais soumis à la défense, et inexistants lors du procès devant le tribunal militaire.

Elle a, par ailleurs, évoqué les nombreuses violations du droit international humanitaire applicable en raison de l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, et son expulsion violente avec la juriste Olfa Ouled, alors qu'elles étaient dans l'exercice de leurs fonctions au sein de la Cour.

De son côté, l'activiste portugaise des droits humains, Isabel Lourenço a dénoncé les violations commises pendant le procès des prisonniers politiques sahraouis.

Dans les conclusions de son rapport, présenté lors de cette rencontre, Isabel Lourenço, a souligné la gravité des violations des règles internationales pour un procès équitable établies par la Déclaration universelle des droits de l'homme dans la 4e Convention de Genève, pourtant adoptées également dans la Constitution et la loi marocaines.

Dans le même sillage, la juriste a regretté le fait que ce procès n'a, en aucune manière, corrigé ou répondu aux insuffisances relevées par la Cour suprême dans la décision du 27 juillet 2016 renvoyant l'affaire à la cour d'appel.

Elle a estimé que ce procès est « hautement politique « , puisque les accusés ont été arrêtés en raison de leurs engagements pour la défense des droits humains au Sahara occidental et pour leur lutte en faveur de l'autodétermination.

Membre de la Fondation Sahara occidental, Isabel Lourenço a assisté au procès qui a démarré le 26 décembre 2016 et qui s'est terminé en juillet 2017 à la Cour d'appel de Rabat-Salé. Elle était aussi observatrice internationale au procès militaire de 2013.

Cette activiste a fait remarquer, en outre, que le procès politique qui a abouti à la condamnation des prisonniers sahraouis « n'a pu mettre en évidence aucune preuve de crime commis ou de violence « .
Elle a tenu à préciser que les seules preuves sont des documents signés sous la torture et des témoins qui ont participé à la torture des prisonniers.

Signalant dans ce sens l'inexistence dans le processus de l'identité et les circonstances du décès des victimes, l'absence d'autopsies médicolégales qui déterminent la cause de la mort, le lieu, le temps et les circonstances, ainsi que l'absence d'analyse des armes blanches prétendument trouvées sur les lieux.


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