Baguette de pain

Le prix dans le pétrin



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Cette semaine, des boulangers ont augmenté le prix de la baguette de pain de 50%. Suite à cette hausse, nombreux sont ceux qui ont dénoncé cette démarche, la qualifiant d’«anarchique». Les boulangers, quant à eux, se sont défendus en assurant que leur marge était quasiment réduite à néant avec toutes les dernières augmentations. Entre demande légitime et façon de faire anarchique, zoom sur la problématique des boulangers. «On travaille à perte. On n’arrive plus à dégager notre marge.» C’est la raison principale pour laquelle certains boulangers ont décidé, de manière totalement anarchique, d’augmenter le prix de la baguette à 15 DA. Suite à cette hausse, de nombreux citoyens ont exprimé leur désarroi. A l’image de Houria : «Il ne nous manquait plus que ça. Comme si toutes les hausses de prix qu’on subit depuis le début de l’année ne suffisaient pas !  15 DA pour une baguette, c’est exagéré, surtout pour les Algériens qui sont réputés pour leur large consommation de pain.» Selon elle, une famille aisée ou peu nombreuse peut ne pas sentir la différence, mais ce n’est certainement pas le cas pour un simple employé, avec une famille de 5 ou 6 personnes à charge. «Le problème ne vient pas des boulangers, mais des autorités qui ont négligé ce secteur depuis plusieurs années. Les boulangers, comme les simples citoyens, font face à de nombreuses augmentations. A part la farine et le sucre qui sont subventionnés, tout le reste a connu une hausse fulgurante. Ajoutons à cela les coûts des charges qui n’arrêtent pas de grimper et la main-d’œuvre qui devient de plus en plus chère en Algérie», explique encore houria. Polémique Si cette soudaine augmentation a fait polémique, certains ne sont pas étonnés. C’est le cas de Meriem qui assure que cette augmentation ne change pas grand-chose pour elle, étant donné qu’elle paye la baguette 15 DA depuis quelque temps déjà. «Je ne sais pas pour les autres communes ou villes, mais en tout cas à Bab El Oued, la majorité des boulangers vendent la baguette de pain à ce prix-là. Justifiant cela par le fait que c’est un pain ‘‘spécial’’ ! Personnellement, je ne vois pas ce qui le rend spécial, à part les grains de nigelle. On n’a pas trop le choix face à ce problème, car à chaque fois que je me rends chez le boulanger, il me dit qu’il ne lui reste plus que le pain ‘‘spécial’’. Je ne sais pas si c’est fait exprès ou pas, mais en tout cas, je suis obligée d’en acheter.» Boulenouar El Hadj Tahar, président de l’Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), assure, quant à lui, que les boulangers qui ont décidé d’augmenter le prix de la baguette ne sont pas affiliés. Cependant, il dit «comprendre leur situation». Il confie : «Leur demande est légitime, n’empêche, elle ne doit pas se faire aux dépens du consommateur et de manière anarchique.» De son côté, Faouzi Bahiche, représentant de la Fédération nationale des boulangers (FNB), soutient : «Avant d’incriminer les boulangers, il faut d’abord connaître leur réelle situation. Il faut savoir qu’ils travaillent à perte.» La raison ? Le spécialiste évoque des chiffres concrets. Tricherie «Suite aux nombreuses études effectuées, le prix de revenu de la baguette en 2013 était à 11,5 DA. Aujourd’hui, avec toutes les augmentations constatées, notamment de la levure qui est passée de 2000 DA en 2013 à 4400 DA en 2017, ou encore l’améliorant qui est passé de 1900 DA à 3200 DA aujourd’hui, sans compter le prix de l’électricité et autres charges, le prix de revient de la baguette tourne autour des 13 DA», explique-t-il. Selon lui, si, il y a quelques années, le boulanger pouvait «tricher» et compenser sa perte avec la viennoiserie et la pâtisserie, désormais, cela n’est plus possible. Par ailleurs, le représentant de la FNB pointe du doigt la farine subventionnée : «Son prix dépasse les 2400 DA pour 100 kg, alors que l’Etat l’a soutenu à 2000 DA.» Pour réguler le secteur, la FNB et l’ANCA appellent les autorités à se pencher sérieusement sur le dossier des boulangers afin de leur apporter des solutions concrètes au plus vite. Ainsi, ils appellent les autorités à dégager une marge bénéficiaire confortable pour les boulangers. Par ailleurs, ils exigent à ce que le secteur soit régularisé et qu’on mette fin à la vente anarchique et informelle du pain.  


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