La maîtrise de la demande est la première étape pour la régulation de cette activité



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- Selon vous, quelle serait la solution au problème des boulangers ? Cette activité, comme toutes les autres, subit et supporte des effets normaux sur les variations des coûts et des charges, à l’instar du phénomène inexpliqué sur la dérégulation des prix d’approvisionnement en farine, il y a d’autres ingrédients aussi qui sont directement liés à la production du pain, comme les levures destinées à cette industrie ou certains améliorants qui enregistrent des augmentations de l’ordre de 100 à 150% et qui restent à la charge des boulangers. D’un autre côté, il y a des effets indirects, liés à l’augmentation des prix des pièces de rechange ou aussi la hausse de la facture d’électricité au fur et à mesure que la consommation progresse en volume, les paliers de tarification sont augmentés, ce qui fait que les coûts unitaires d’énergie à la  production sont variables et progressent entre le début et la fin d’une période. D’une façon plus précise, il est vrai que l’augmentation est considérée comme anarchique d’une part, car non appuyée par les organisations de tutelle, mais elle s’inscrit, d’autre part, comme une action relativement légitime du fait que les coûts varient en fonction des autres facteurs et autres domaines exogènes, loin de la compétence des concernés. Par ailleurs, la consommation démesurée et progressive du citoyen fait que la production doit augmenter proportionnellement au même rythme que la demande. Cela implique une nette augmentation des charges, car dans ce domaine, contrairement à d’autres, plus la production augmente, plus son coût grimpe aussi. Et afin d’ajuster cette tendance, le point de départ doit commencer naturellement par la maîtrise de la demande comme seul moteur de régulation à travers une révision du système des subventions et une libération des prix, tout en garantissant une qualité meilleure. - L’Etat doit-il réduire les tarifs des autres composants du pain pour les boulangers afin que le prix de la baguette reste stationnaire ? Il s’agit d’une question qui ne concerne pas uniquement les intrants subventionnés, mais qui implique aussi le marché de la fourniture des autres produits et ingrédients avec notamment la consommation énergétique en amont. Il s’agit aussi des effets directs ou indirects causés par les différents changements des lois, des facteurs tarifaires et autres. Donc le vrai problème actuellement s’inscrit dans le coût réel lui-même. - Certains boulangers utilisent la farine pour confectionner des gâteaux, qu’ils revendent au prix fort. Or la farine utilisée est subventionnée. Quel est votre avis ? Certes, ce n’est pas réglementé, mais c’est justifié par le fait que les boulangers sont obligés de trouver des moyens pour compenser leur baisse de marge d’un côté et pouvoir la récupérer de l’autre côté. Cela résume bien les limites de la politique des subventions dans un marché réel. - Certains parlent de farine spéciale qu’on va importer. Celle-ci serait utilisable uniquement pour la confection du pain. Ils ne pourront donc plus l’utiliser pour autre chose. Est-ce une solution ? L’utilisation de cette farine est de nature à contrôler les boulangers eux-mêmes, alors que le problème de coût ne se pose pas à leur niveau mais à d’autres en amont. Ajouter à cela, avec ce type d’intrant, les coûts sont susceptibles de s’orienter vers la hausse et leur faisabilité reste incertaine.  


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