25% des coûts des soins sont financés par les citoyens algériens

une expertise démontre que la santé n’est pas gratuite en Algérie



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La santé est gratuite en Algérie ? Vraiment ? Non ! Et une expertise réalisée par un spécialiste algérien vient de le prouver. En effet, les familles algériennes contribuent à hauteur de 25% aux coûts des soins. 

Le porfessur Larbi Lamri, expert en économie sanitaire, a fait une excellente étude démontrant que la gratuité des soins en Algérie est un mythe. Preuve en est, le citoyen contribue à hauteur de 25% dans les coûts des soins médicaux, un taux de contribution qui se rapproche de celui de la Caisse nationale des Assurances sociales (CNAS) qui est de l’ordre de 21,5%, tandis que l’Etat, a-t-il constaté, s’acquitte du reste. Ce spécialiste a souligné que cette charge (25%) grève le citoyen d’où la nécessité d’une révision du système de financement actuel du secteur.

Une tarification des médicaments dépassée et vieillotte 

Cette charge assumée par le citoyen est due à “la non révision de la tarification des médicaments et des prestations médicales remboursés par la CNAS et qui remonte aux années 90 alors que le société a connu de grandes mutations socio-économiques, a-t-il expliqué.  Cette situation, dénonce-t-il, a donné lieu à l’apparition de deux classes sociales, l’une démunie qui se contente de se soigner en Algérie quelle que soit la qualité des soins et l’autre, aisée, qui préfère se soigner dans les pays voisins ou occidentaux, soulignant que l’accès aux soins doit être assuré équitablement à tous les citoyens.

“Si notre système de santé s’enlise de plus en plus dans la médiocrité, c’est parce que le processus de gestion des ressources financières en vigueur est des plus irrationnels. Et ce qui est d’autant plus déplorable, c’est cet immobilisme rampant devant cet état des lieux”, a fait encore fait savoir le porfessur Larbi Lamri,. Selon le même expert, “il va falloir une grosse volonté politique pour qu’enfin notre système de santé devienne efficace”.

Comment faire? Il faut “en priorité d’appuyer les décisions utiles au secteur et promouvoir une meilleure gestion du budget alloué. En clair, évoluer vers un processus de gestion des ressources plus fiable”. Mais rien de cela n’est possible si l’Algérie n’opte “pas pour le bon modèle de financement pour notre système de santé”, a averti le même professeur.

Il faut noter qu’auparavant, deux autres professeurs ont tiré la sonnette d’alarme concernant l’accès inéquitable aux soins en Algérie. Il s’agit de Farid Chaoui professeur de gastro-entérologie et le professeur Farouk Mohamed-Brahim, ancien chef de service au CHU d’Oran examinent cette gratuité et plus généralement le projet de loi sur la santé actuellement en discussion.  Ces deux professeurs ont diagnostiqué dans des contributions publiées dans les colonnes d’El Watan et Libre-Algérie notre système de santé pour affirmer que l’article 12  du projet de loi sur la Santé  stipulant : “L’Etat assure la gratuité des soins et en garantit l’accès à tous les citoyens”, n’est guère respecté !

Moins de 5% de la richesse nationale pour notre santé ! 

Et pour cause, le Professeur Farid Chaoui nous apprend à ce sujet qu’un système de “santé à beau se déclarer gratuit il a un coût défini sous le vocable de Dépense Globale de Santé (DGS)”. En clair, “la DGS c’est tout ce que consent une communauté de citoyens comme richesse à consacrer à la santé de ses sujets. Elle s’exprime généralement par la part du PIB qui est consacré à ce secteur : en Algérie il est estimé à moins de 5% de la richesse nationale, soit moins de 400$/hab/an en comparaison aux 3000 à 4000$ que les pays de l’OCDE consacrent au même secteur”, déplore cet expert selon lequel il n’y a pas de médecine gratuite en Algérie car “tout acte se paye et souvent très cher”.

Selon ce professeur, les autorités algériennes doivent oeuvrer pour “plus défendre un accès équitable aux soins qu’une prétendue médecine gratuite”. Aujourd’hui, “nous ne disposons que de moins de 10% de ce qui est disponible dans les pays du nord pour soigner une population qui avant 2030 présentera les mêmes caractéristiques démographiques et épidémiologiques de nos voisins développés”, met-il en garde. Malheureusement, ces experts ne semblent avoir trouvé une oreille attentive au niveau du gouvernement et du ministère de la Santé.

Et pourtant des solutions existent bel et bien. Le professeur Farid Chaoui suggère par exemple de créer une institution financière nationale chargée de financer le programme national de santé élaboré par les pouvoirs publics. “Cette caisse nationale d’assurance maladie, regrouperait tous les moyens financiers disponibles qu’ils proviennent de l’Etat ou des assurances (CNAS, CASNOS, Assurances économiques etc..) et serait chargée de financer aussi bien les structures publiques que privées, sur la même base de calcul et en tenant compte des priorités du programme national”, a-t-il analysé dans sa contribution.

Et cette institution “serait comptable devant ses financeurs dont la participation serait décidée chaque année sur la base des comptes à postériori fixant la part consommée par chaque groupe d’assurés”, conseille enfin notre professeur.

 

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