Naissance du réseau africain de femmes médiatrices



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Un réseau de femmes médiatrices, ayant pour mission de participer au règlement des conflits, notamment armés, en Afrique, a vu le jour à Constantine. Cette dernière a eu le privilège d'abriter hier les travaux de la toute première réunion de l'Assemblée générale du Réseau panafricain des femmes médiatrices de l'Union africaine (Femwise-Afrique).

Les travaux de ce rendez-vous placé sous le thème « Faire taire les armes d'ici 2020 » qui se tiendra durant deux jours (mercredi et jeudi) à l'hôtel Marriott, devraient permettre la mise en place des assises du projet lancé en décembre 2016, dans la capitale de l'Est algérien, en présence de près d'une cinquantaine de femmes africaines issues de divers horizons politique, associatif et universitaire. L'objectif était alors de poser les jalons de la création de Femwise -Afrique.

Il aura suffi de moins d'une année pour voir l'objectif concrétisé à Addis-Abeba en juillet dernier en marge de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, après avoir reçu l'aval à la mi-mars du Conseil de la paix et de la sécurité et l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU deux semaines plus tard, le 27 mars à New York.

A Constantine il sera procédé, à en croire la coprésidente du comité de pilotage, Catherine Samba Panza, ancienne présidente de la République Centrafricaine, au lancement d'un processus d'accréditation de 500 médiatrices africaines appelées à intervenir directement auprès des populations du continent, notamment dans les pays qui connaissent des conflits. Près de quatre-vingt femmes prennent part à ce deuxième rendez-vous constantinois.

Issues de la quasi-totalité des pays du continent, ces femmes, soutenues par une poignée de confrères masculins débattront durant deux jours des meilleures modalités à même de permettre la concrétisation dans les plus brefs délais des objectifs de l'organisation.

Des représentants de l'Onu en sus de quelques invités issus des quatre coins du globe dont les Philippines, l'Inde, la Colombie ou encore de quelques pays du nord de l'Europe à l'image du Danemark, contribueront à enrichir le débat.

La réunion de Constantine vise, selon les organisateurs, outre le lancement du processus d'accréditation des médiatrices africaines qui sera achevé d'ici décembre 2018, à assurer la systématisation de l'implication de FemWise-Afrique dans les efforts de prévention des conflits et de médiation et aussi à répondre aux besoins des membres de la communauté qui pourraient enrichir les solutions politiques.

Le rendez-vous devrait aussi permettre d'enregistrer et de documenter les expériences antérieures de femmes médiatrices d'Afrique, de Colombie, des Philippines et du Népal entre autres. Aussi, il est prévu que sur la base des discussions qui seront lancées au cours de ces deux jours, d'intégrer les efforts de médiation et de coopération liés à la frontière dans le plan d'action de FemWise-Africa.

La cérémonie d'ouverture à laquelle ont pris part le ministre des Affaires étrangères Andelakder Messahel et la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a été une occasion pour les participants de prendre acte de la création du mouvement. Bien au fait des conflits qui secouent cette région du globe, Abdelkader Messahel n'a pas manqué, au cours de son intervention, de rappeler les efforts consentis par l'Algérie pour asseoir les bases d'une paix durable notamment dans les régions en conflit, principalement en Libye, au Sahel, au Tchad ou encore au Sud-Soudan.

« Les conflits armés frappent aveuglément l'ensemble des communautés, mais ils affectent plus particulièrement les femmes et les filles du fait de leur statut social et de leur sexe.

Les cultures de violence, de domination et de discrimination à l'égard des femmes sont présentes bien avant le déclenchement d'un conflit et sont systématiquement aggravées pendant celui-ci », a d'emblée qualifié Messahel la condition féminine dans le continent, ajoutant que « si les femmes ne participent pas aux structures décisionnelles d'une société, elles sont peu susceptibles de participer aux décisions relatives à la résolution du conflit et au processus de paix qui en découle ».

« Des mesures concrètes ont été prises par l'Algérie »

Rappelant que la résolution 1325 du Conseil de Sécurité représente une prise de conscience collective de la nécessité de placer la situation spécifique de la femme et de ses besoins au cœur de l'action des Nations unies, notamment dans le domaine des opérations de maintien de la paix.

Le ministre a, par ailleurs, rappelé que l'Algérie, qui s'est « engagée pleinement au sein de notre Union continentale en faveur de l'implication de la femme dans la prise en charge des préoccupations sécuritaires qui nous interpellent, a pris au niveau national des mesures concrètes à l'avantage de la femme algérienne ».

« Ces mesures reposent sur les orientations contenues dans les différents programmes politiques de monsieur le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ciblant la promotion des droits de la femme algérienne et son engagement pour une société d'égalité des sexes », a-t-il poursuivi.

Messahel précise en outre que ces mesures ont porté notamment sur l'amélioration et le renforcement du cadre législatif national concernant la protection de la femme et de sa représentation et sa participation à la vie politique, ainsi que sur la ratification des conventions internationales et régionales relatives aux droits humains et à ceux des femmes en particulier. En plus de la ratification de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Il a aussi mis l'accent sur l'importance de la création du corps des conseillères en religion chargées d'expliquer aux femmes les droits que leur confère la religion dans un souci de promouvoir la paix, maintenir la stabilité et assurer la cohésion familiale et sociétale, relevant aussi le fait qu'actuellement, la femme est aussi impliquée dans la politique de déradicalisation menée par le gouvernement.

« L'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme démontre que les approches associant le genre dans les domaines de la justice et la réconciliation, le redressement économique, les moyens de subsistance, la santé et l'éducation, sont des éléments essentiels pour une paix inclusive et durable ».

Pour sa part, Smail Chergui, dont le mandat à la tête du commissariat pour la Paix et la sécurité au sein de l'Union africaine a été reconduit pour les cinq prochaines années, a précisé dès sa prise de parole que l'organisme africain auquel il appartient a voulu axer les travaux de la première Assemblée générale de Femwise-Africa sur le thème « Les femmes médiateurs et la promotion de la coopération transfrontalière » car, a-t-il dit, « nous sommes persuadés que les frontières ne doivent plus constituer des zones de conflit et d'obstacles mais plutôt des espaces d'échanges, de dialogue, de coopération et de paix ».

En effet ce rendez-vous, auquel prendront part des experts renommés dans ce domaine, sera une opportunité pour faire l'état des lieux a encore précisé Chergui, « étant donné que la plupart d'entre vous ont été choisis en raison de vos succès notables en matière de règlement des problèmes frontaliers dans vos communautés ; je m'attends, assure-t-il, à des échanges riches et à un partage des expériences et des bonnes pratiques, en vue d'identifier les lacunes, les duplications dans notre démarche actuelle et formuler des recommandations concrètes et réalisables ».

« A mesure que le réseau se développera de manière inclusive, nous nous devons d'assurer l'autonomisation des femmes et des filles à travers des formations spécifiques et leur participation à nos activités de manière à vérifier qu'elles jouent effectivement un rôle clé devant combler les fossés sociaux, politiques et économiques pour l'avènement des changements significatifs et des transformations attendus », a dit en substance le commissaire.


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