Des promesses et des engagements économiques



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Lors de sa brève visite en Algérie, le président français Emmanuel Macron aurait pris des engagements fermes devant le président Bouteflika et le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

Emmanuel Macron a assuré que lors de son prochain déplacement prévu au cours du premier trimestre 2018, il ramènerait avec lui la plus importante délégation de chefs d'entreprises.

Il a indiqué à ses interlocuteurs que les deux groupes français Renault et Peugeot allaient tenter de convaincre leurs sous-traitants de venir massivement en Algérie.

Il s'agit de créer un tissu industriel local qui permettra de créer des emplois et de la richesse. Selon les explications fournies par le chef de l'Etat français au Premier ministre algérien, l'agence Business France s'est d'ores et déjà rapprochée des cent premiers sous-traitants français pour vendre la destination Algérie.

Macron a également confié que des banques françaises parmi les plus importantes, comme la Société Générale et BNP Paribas, allaient offrir des crédits et un accompagnement aux entreprises qui décideront de s'installer en Algérie.

Comme il a enfin fait savoir que la France était prête à accompagner l'Algérie dans son développement agricole et ainsi réduire la facture des importations alimentaires. Il a enfin révélé que le géant français Total avait définitivement enterré ses malentendus avec l'Algérie, et que la compagnie était disposée à épauler la Sonatrach dans ses nouvelles explorations pétrolières.

L'Algérie attend que Macron conrétise toutes ces peromesses sur le terrain. Les souvenirs de ses prédécesseurs qui ont promis monts et merveilles sont encore là pour le rappeler au nouveau locataire de l'Elysée.

Il y a cinq an en 2012, il a été décidé de mettre sur pied le COMEFA avec comme objectif d'être un espace d'orientation, d'impulsion et d'évaluation des relations économiques bilatérales, à travers la création de partenariats et de joint-ventures générateurs d'investissements, susceptibles de contribuer efficacement à l'élargissement des bases du tissu industriel en Algérie.

L'objectif recherché par la France était d'augmenter le volume des échanges commercial avec l'Algérie.

A défaut de tirer un bilan clair de cet organe, certains enseignements peuvent cependant être tirés comme la promotion des relations économiques et commerciales. En dehors du pétrole et du gaz que pourra exporter l'Algérie vers la France pour équilibrer la balance commerciale.

La 4e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), qui a traité des relations bilatérales entre les deux pays et évidement de la coopération économique, conforte la COMEFA qui depuis sa création, a enregistré la signature d'une quarantaine de protocoles d'accords de partenariats.

Pour autant, la visite d'Ouyahia à Paris au lendemain de la visite du président Macron en Algérie est-elle un indicateur de relance des relations commerciales dominées actuellement par la Chine ?

En effet, l'état des relations commerciales de la France en Algérie a connu une nette érosion au point où les parts de marchés des entreprises françaises en Algérie sont nettement menacées et dépassées par les Chinois depuis 2013.

Ce qui justifie pourquoi le président français souligne que le « nouveau rapport » qu'il veut construire avec l'Algérie et qu'il propose aux Algériens est celui d' »un partenariat d'égal à égal construit dans la franchise, la réciprocité et l'ambition avec une condition, que « l'Algérie doit s'ouvrir davantage ».

La modernisation de l'économie algérienne est plus que nécessaire pour que les entreprises françaises surtout puissent développer leurs projets et augmenter leurs parts dans le commerce avec l'Algérie, sachant que la balance commerciale entre les deux pays est déficitaire pour l'Algérie de plus de 2 milliards de dollars.

L'Algérie est sous dépendance alimentaire en important des céréales et les entreprises françaises qui maîtrisent ce marché en sont conscientes ; il en est de même pour les produits pharmaceutiques et les équipements industriels.

Macron mettra en avant que la France est le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie avec un stock d'investissements en Algérie de 2,5 milliards d'euros. Les points faibles de l'Algérie sont connus et les Français tablent sur leur exploitation dans les domaines de l'industrie, des produits alimentaires, des services et de la finance.

L'Elysée considère l'Algérie comme un potentiel économique considérable dans plusieurs domaines, qui attisent une concurrence internationale.

Si la France veut préserver sur le plan économique sa seconde place derrière la Chine, elle devra revoir sa politique régionale. Dans le but de maintenir une position « fragile et soumise à une érosion régulière au fil des ans », les autorités françaises affirment ces dernières années vouloir proposer à l'Algérie « un partenariat plus dense, plus pérenne et plus équilibré ». Le sujet économique est revenu plusieurs fois dans les différentes interventions de Macron.

L'investissement français en Algérie peine à décoller contrairement aux attentes et aux ambitions déjà exprimées en 2012, en dépit de l'attractivité du marché algérien avec ses 40 millions de consommateurs.

L'Algérie constitue un « marché porteur » pour les centaines d'entreprises françaises installées sur le territoire national. Les 450 entreprises françaises de toutes tailles qui y sont installées emploient 40 000 salariés directement et 100 000 indirectement.


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