Les libertés sont étouffées en catimini



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Le célèbre sociologue, Nacer Djabi, qui a claqué la porte de l’université avec fracas, mercredi dernier, en dénonçant des pratiques immorales, devait animer une conférence à l’Institut des sciences politiques. Mais les responsables de l’institution ont tout fait pour que cela n’arrive pas. Conférences interdites, artistes muselés et censure en tout genre... Pris entre son discours de «gardien des libertés» et sa nature répressive, le pouvoir frappe dans le silence. Des intellectuels, des artistes et des politiques sont interdits d’expression. Et si les pratiques sont anciennes, les méthodes sont désormais plus pernicieuses. Cette nouvelle méthode, le célèbre sociologue, Nacer Djabi, l’a apprise à ses dépens. Mercredi dernier, l’intellectuel, qui a claqué la porte de l’université avec fracas en dénonçant des pratiques immorales, devait animer une conférence à l’Institut des sciences politiques. Mais les responsables de l’institution ont tout fait pour que cela n’arrive pas. Et ils ont obtenu gain de cause. «Je devais animer une conférence lors d’un événement organisé par la faculté des sciences politiques de l’université Alger 3, mais, mercredi, les organisateurs m’ont contacté pour m’informer que ladite conférence a été annulée en raison de ce que traversent certaines universités algériennes ces derniers jours. J’ai été convaincu par ce motif. Or, grand fut mon étonnement lorsque je me suis rendu compte, jeudi, que la conférence a quand même eu lieu. Finalement, c’est seulement mon intervention qui a été annulée sur décision du recteur de l’université 3 sous prétexte que j’étais un opposant au régime. C’est ce dont m’ont informé des enseignants et amis exerçant au sein de cette université», raconte l’intellectuel sur sa page Facebook. Nacer Djabi dénonce une «atteinte à la liberté académique». La veille de cette interdiction, le chanteur Lotfi Double Kanon, déjà interdit de production en Algérie depuis la présidentielle de 2014 sans que cela ne lui soit notifié, annonce qu’il ne peut plus rentrer au pays. «(…) Moi je ne possède qu’un seul passeport et c’est le passeport algérien. Il a dépassé la date de validité il y a déjà bien longtemps, mais les services consulaires refusent de me le renouveler. Le fait est là : ‘‘Je ne peux renter dans mon pays’’», a-t-il indiqué dans une interview accordée au site Maghreb Voices. Le chanteur controversé estime qu’il n’est pas le seul dans ce cas. «On évoque dans les médias une liste noire de personnes indésirables en Algérie. L’information n’a jamais été confirmée», a-t-il ajouté sans donner plus de détails. Cependant, le chanteur qui habite à Marseille depuis quelques années, a situé l’origine du mal : les thèmes abordés par ses chansons gênent les tenants du pouvoir. Et il n’est apparemment pas le seul. «Les relais du régime ont initié une véritable entreprise de dénigrement contre moi et quelques artistes. Ils nous font passer pour les ennemis de la patrie. Ils nous accusent de vouloir attiser les tensions, mais ce n’est pas vrai. Cela ne me porte aucun préjudice physique, cependant ces accusations nous détruisent psychologiquement», accuse-t-il. On fait taire en silence… Ce rappeur n’est pas le seul à subir ce sort. Des informations, non confirmées, évoquent un interdit qui frappe un autre chanteur. L’icône de la chanson kabyle festive de ces dernières années serait lui aussi interdit de passage sur la télévision publique. Le jeune interprète, qui habite également en France, mais qui a fait le bonheur de beaucoup de familles algériennes, a apparemment «franchi» la ligne rouge en adaptant une chanson du regretté Slimane Azem. La chanson Sousta, interprétée en arabe et en kabyle par le barde en 1964 autour de la guerre froide, a été reprise par Allaoua, et dans les deux langues pour dénoncer le régime. Un geste qui a apparemment offensé les tenants du pouvoir. Dans les faits, ces deux chanteurs ont emboîté le pas à d’autres chanteurs et artistes jugés subversifs par le pouvoir. C’est le cas de Baaziz qui, malgré un talent indiscutable et un public fidèle, ne parvient plus à se produire en Algérie. Aucune autorité ne l’assume publiquement. Mais cela fera près de 10 ans que le chanteur de Je m’en fous n’a pas chanté dans une salle dans son pays. Il est «l’héritier» des aînés, parmi lesquels Slimane Azem et Lounès Matoub, dont les chansons étaient interdites dans les médias publics durant des décennies. Les restrictions des libertés n’épargnent pas non plus les politiques ni les milieux littéraires. Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, ne parvient pas à trouver des endroits pour s’exprimer en dehors des journaux et des réseaux sociaux. De même que Nacer Boudiaf est frappé du même interdit. Et à chaque fois, les même méthodes sont employées : personne ne dit «non», mais personne n’autorise non plus. Cela rappelle les rencontres littéraires qui ont été interdites en Kabylie durant l’été dernier. Des restrictions auxquelles les autorités n’ont jamais donné d’explication. Il en sera de même pour les derniers épisodes de ce feuilleton qui ne se termine jamais.  


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