La campagne précoce pour le 5e mandat de Bouteflika divise le FLN



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Par Hani Abdi – La question du 5e mandat pour le président Bouteflika fait monter la tension au FLN. L’ex-parti unique semble être divisé entre ceux qui veulent mener dès maintenant la précampagne en faveur d’un autre mandat pour le chef de l’Etat et ceux qui préfèrent temporiser. Comme chef de file des premiers, il y a le député d’Annaba, Baha Eddine Tliba. En face, il y a le secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, qui estime prématuré d’appeler au 5e mandat.

Baha Eddine Tliba, qui n’évolue pas en harmonie avec l’actuel secrétaire général du FLN, œuvre sur le terrain pour mobiliser des gens en faveur d’un 5e mandat. Totalement écarté des postes de responsabilité au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), Tliba se remet au devant de la scène politique grâce à son initiative en faveur du 5e mandat et son refus de se soumettre à la volonté du SG du FLN.

Promotion de l’ex-secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, ne fait pas uniquement une précampagne pour la candidature de Bouteflika pour un autre mandat. Selon des sources sûres, Baha Eddine Tliba organise des réunions et des rencontres avec des membres du Comité central et des cadres au sein des structures locales de l’ex-parti unique au nom de la nécessité de renouveau et de rajeunissement au sein du FLN. S’il ose croiser le fer avec le SG du parti, c’est parce qu’il n’agit pas seul et qu’il bénéficie du soutien d’un bon nombre de cadres actifs au sein du parti et en dehors du parti. La mise en garde de Djamel Ould-Abbès, samedi dernier, à partir de Souk Ahras, à l’est du pays, ne semble pas avoir eu l’effet escompté, puisque Tliba et ses «compagnons» poursuivent leur offensive pour le 5e mandat.

Intervenant lors d’un regroupement des cadres et militants du parti à l’est du pays, le premier responsable du FLN a considéré inapproprié d’évoquer le cinquième mandat maintenant, alors que le quatrième est toujours en cours. «Laissez le président Bouteflika terminer son quatrième mandat. Il ne faut pas anticiper les choses !» a-t-il lancé devant un parterre de militants et de cadres de l’ex-parti unique. Ses propos ont été indirectement adressés à Baha Eddine Tliba et ses «sponsors». Mais pour des proches de Tliba, Djamel Ould-Abbès s’est complètement renié, lui qui avait appelé à un 5e mandat au lendemain de son intronisation à la tête du FLN, en octobre 2016. Pour eux, le refus de Djamel Ould-Abbès de parler du 5e mandat semble avoir un lien avec la sévère mise au point faite par la Présidence de la République à l’avocat et président de la défunte CNCPPDH, Mustapha Farouk Ksentini, après ses déclarations sur la volonté du président Bouteflika de briguer un cinquième mandat.

Djamel Ould-Abbès voit d’un mauvais œil la persistance de Tliba dans sa démarche électoraliste, considérant son entêtement comme un défi à son autorité. Des voix s’élèvent dans le camp d’Ould-Abbès réclamant des sanctions disciplinaires contre Tliba. Mais le secrétaire général du FLN semble rester vigilant, en évitant d’exacerber les tensions dans un FLN plus que jamais divisé.

H. A.

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