Le FMI donne l’alerte !



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Afin de permettre une croissance durable et créer plus d’emploi, notamment au profit des jeunes, les pays de la région arabe sont appelés à réduire les dépenses publiques, sans pour autant toucher aux dépenses sociales, c’est-à-dire celles consacrées à la sécurité sociale, à la santé et à l’éducation. C’est ce qui ressort du discours prononcé, hier à Dubaï, par la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, à l’occasion de la tenue du 3e Arab Fiscal Forum. Tout en saluant les réformes qu’elle a qualifiées de «prometteuses» adoptées par certains pays arabes, Mme Lagarde a tenu à rappeler que beaucoup restait à faire pour surmonter les problèmes économiques et sociaux dans cette région. Lors d’une rencontre au Maroc, le mois écoulé, la patronne du FMI avait souligné que «plus de 27 millions de jeunes gens rejoindront la population active au cours des cinq prochaines années, dans une région où le taux chômage des jeunes est de 25% en moyenne, le plus élevé au monde», précisant que des sondages élaborés dans cette région montrent que plus de 60% des citoyens estiment que trouver un emploi est une question de relations. Au plan macroéconomique, ces dernières années, «la quasi-totalité des 21 pays arabes ont affiché un déficit budgétaire et leurs économies n’ont connu que 1,9% de croissance en 2017, soit la moitié du taux mondial», indique le Fonds monétaire arabe (FMA), co-organisateur de ce forum avec le FMI. Les dépenses publiques restent élevées, notamment chez les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où elles dépassent 55% du produit intérieur brut (PIB), a insisté Mme Lagarde. Dans les pays membres du CCG, la réforme devrait se concentrer sur la réduction des dépenses, jugées «très élevées», notamment celles liées aux subventions et aux salaires. Le FMI appelle à entreprendre, en parallèle, des opérations visant à «renforcer l’efficacité dans des domaines, tels que la santé, l’éducation et les investissements publics». Pour Christine Lagarde, «les subventions à l’énergie sont extrêmement coûteuses — en moyenne 4,5% du PIB chez les exportateurs de pétrole et 3% du PIB chez les importateurs». Pour sa part, le FMA a relevé l’effort de certains pays en matière de réduction des subventions à l’énergie, puisque, comme le montre une étude réalisée par l’organisation, ces subventions «sont passées de 117 milliards de dollars en 2015 à 98 milliards de dollars l’an dernier». Le FMI a, par ailleurs, indiqué que les économies arabes doivent connaître une croissance annuelle de 5 à 6% pour créer les emplois nécessaires, et ce, alors que la moitié de la population arabe a moins de 25 ans. Les autres recommandations visent l’amélioration de la gouvernance pour offrir des services publics efficients et en toute transparence. Tout comme il est nécessaire d’établir des programmes de croissance inclusifs et d’augmenter les dépenses sociales pour venir en aide aux personnes les plus défavorisées.


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