«La justification de l’origine des fonds sera revue»



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Les banques sont appelées à attirer l’importante masse monétaire thésaurisée hors du circuit bancaire, dont le montant oscille entre 1500 et 2000 milliards de dinars. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a annoncé hier devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) une prochaine mesure visant à alléger les exigences de dépôt de fonds au niveau des banques. Devant une timide assistance parlementaire, le gouverneur a expliqué que les banques sont appelées à attirer l’importante masse monétaire thésaurisée hors du circuit bancaire, dont le montant oscille entre 1500 et 2000 milliards de dinars, et ce, en commençant par ne plus demander l’origine des fonds. «La Banque d’Algérie projette d’émettre une circulaire visant à mettre fin à de nombreux dépassements qui jusqu’alors pénalisaient les clients des banques. Demander l’origine des fonds à chaque ouverture d’un compte ou de dépôt d’argent ne doit plus avoir cours, de même que l’exigence d’indiquer à quoi servirait l’argent retiré des banques. Ce sont des mesures qui ne vont plus être de mise», affirme le premier responsable de la Banque d’Algérie, qui a réuni le 13 janvier dernier les directeurs des banques pour les instruire des nouvelles dispositions à mettre en place prochainement. «L’exigence de connaître l’origine des fonds entre dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, mais dans son application nous avons noté certains dépassements et même une application un peu trop rigoriste qui a fini par décourager d’éventuels clients pour les banques. Ceci nous amène à revoir cette procédure et dire qu’une banque n’a pas à refuser un dépôt et c’est au renseignement financier de faire le travail de déterminer l’origine des fonds», explique le gouverneur en indiquant qu’une formation dans ce sens sera assurée aux fonctionnaires des banques. «Ailleurs, les banques feront tout pour attirer une masse monétaire d’une telle importance et nous allons donc faire en sorte que cela se fasse ici», dit-il en citant une série de mesures devant rassurer les détenteurs de fonds thésaurisés hors circuit bancaire. A ce titre, le même responsable plaide pour une hausse du taux d’intérêt en prenant en considération le niveau de l’inflation. Aussi, la modernisation de la médiation bancaire, la diversification et l’élargissement des services bancaires et le renforcement de la confiance. Notons que l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait lui aussi critiqué les conditions contraignantes appliquées par les banques pour les clients désireux de faire des dépôts ou des retraits de sommes importantes, mais aucune mesure n’avait suivie ses propos. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, dans ses réponses aux questions des députés, a par ailleurs affirmé que la situation est loin d’être dramatique. «Nous avons une bonne marge de manœuvre, l’Algérie va bien et n’a rien à voir avec la situation au Venezuela comme disent certains, cela revient à comparer la Terre à la planète Mars», assure Mohamed Loukal en niant toute volonté de déprécier la valeur du dinar et réfutant que la crise financière ait mené à une baisse du dinar. «Le dinar réagit aux données économiques et au prix de vente du pétrole, de même qu’il est sensible au changement qui touche au niveau de la devise sur le marché international. Ce n’est pas le dinar qui a baissé, mais la devise qui a connu une hausse, essentiellement le dollar et l’euro. Il n’y a pas de politique de dévaluation, je dirai même que malgré les pressions du FMI et de la Banque mondiale, nous avons résisté et maintenu une stabilité pour la monnaie nationale en 2016 et en 2017 et nous continuerons sur cette lancée.» Changement des billets de 1000 et 500 DA et la pièce de 100 DA M. Loukal, et contrairement à l’avis de certains experts financiers, estime qu’un changement de monnaie ne peut être viable et ne constitue pas un moyen de lutte contre le marché parallèle qui, dit-il, disparaîtra avec la disparition de la demande et de l’offre. «Le marché parallèle est soutenu par la surfacturation et l’évasion fiscale, et il disparaîtra avec la fin de ces phénomènes», affirme-t-il en notant que le volume monétaire de l’économie parallèle est évalué entre 2500 et 3000 milliards de dinars. Réfutant donc toute volonté de changement de la monnaie, le gouverneur a toutefois indiqué qu’il est question d’une modification esthétique et technique de certains billets de banque. Il s’agit des billets de 1000 et de 500 DA et plus tard la pièce de 100 DA. «Les billets de 1000 et de 500 DA ne disposent pas de toutes les caractéristiques de sécurité. Nous avons remarqué que les billets de 1000 DA sont plus susceptibles d’être falsifiés. Aussi beaucoup nous reprochent que nos billets soient frappés de figures animalières, nous allons donc remédier à cela.» Par ailleurs et au sujet de la révision de l’allocation voyage, Mohamed Loukal considère que c’est une «préoccupation secondaire» face aux priorités de l’heure. «Nous n’allons pas réduire le niveau de nos réserves de change pour les jeter ainsi», lâche-t-il en estimant que ce n’est pas à l’Algérie d’encourager le tourisme à l’étranger. Mohamed Loukal minimise aussi de l’importance de l’ouverture de bureaux de changes et de noter que la convertibilité du dinar obéit à des critères précis qui ne sont pas de mise, dont un secteur touristique développé. Evoquant les réserves de change qui étaient de 97,3 milliards de dollars à la fin 2017, M. Loukal précise qu’elles sont constituées de 63,57% de dollars américains, de 20,07% d’euros et de 16,36% de livres sterlings. Interrogé en outre sur le prêt de 5 milliards de dollars accordé par l’Algérie au FMI, M. Loukal a tenu à préciser dans sa réponse qu’il n’y a pas de prêt au sens que l’on connaît. «A l’instar des 60 membres du FMI, l’Algérie a pris l’engagement de mettre à la disposition du FMI la somme de 5 milliards de dollars dans le cas, et uniquement le cas de crise internationale majeure. Pour l’heure, aucun dollar n’a quitté le territoire algérien.» Enfin le capital de la Banque d’Algérie a progressé de 300 milliards de dinars et a contribué à alimenter le Trésor à hauteur de 610 milliards de dinars en 2017. La Banque d’Algérie prévoit aussi de contribuer au même effort en 2018, avec un montant de 700 milliards de dinars.  


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