RUE N°45, N°613, TIGDITT (MOSTAGANEM)

Quand le plafond s’effondre sur nos enfants…



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Pauvre ancestral Tigditt de l’histoire, de la culture, de la légende, qui se déchoit, trombe, trébuche, et sous le poids de l’attente d’un toit décent, s’affale avec tout son fracas, en s’effondrant sous nos yeux, sur la tête de nos enfants. Cela vient de se passer au n° 613 de l’innommable rue n° 45. « Depuis 11 ans que nous vivons là, mon fils ainé ainsi que sa femme, ses deux petites filles Sabrina et Nour El Houda, 11 et 6 ans respectivement, ainsi que le petit Youcef dit Jawed aux 3 printemps, et mon dernier fils Fodil qui va se marier », raconte lhaja Rouabhia Makdicha, 74 ans. « On payait le loyer à raison de 5.000 dinars du temps de mon mari Allah yarhmah. Mais aujourd’hui, je donne au proprio qui ne m’oblige pas à payer par semestre ou par an, 10.000 dinars, des 16.650 dinars que m’a laissé mon époux. Ce jour-là, après être revenu de l’école, Nour El Houda était allongé dans la chambre à côté de son petit frère, en train de regarder un dessin animé, alors que moi et leur mère étions affairées dans la cuisine ; lorsque soudainement, dans un fracas d’un effondrement résonnant, ma bru s’est estompée : ‘’un tremblement de terre !’’». Une menterie que la dame voulait bien faire croire à son cœur, pour désapprouver que le destin vînt d’abattre le plafond de la chambre sur ses petits. Sous le choc, Lhaja Rouabhia ne pouvait se diriger vers le lieu du drame qu’en rampant, pendant que la belle fille essayait vainement d’ouvrir la porte de la chambre bloquée par les détritus de ce qui servait à son petit foyer de toit. Le voisin, abandonna l’épicerie et fit son entrée, se dirigeant droit vers la petite fenêtre pour voir ce qui est advenu pour Nour et Jawed. Arriva encore l’homme de la maison, Mokhtar qui était sorti se débarrasser des ordures ménagères. « A cet instant », relate ce dernier, « tout s’est bousculé dans ma tête : mon enfance, mes enfants sous l’amas du plafond, vivront-ils encore ? Ma mère affaissée, la vie, le destin, l’attente d’un logement décent, l’injustice sociale. Et lorsque le voisin me tendit le petit qui, contrairement à sa sœur plus âgée, ne pleurait pas mais gardait ses bras et mains crispés ; ce sont ces images d’enfants déterrés en Falastine qui me revinrent à l’esprit ». Mais pourquoi donc le maudit plafond ne s’affaisse que sur la tête des pauvres gens ?! La protection civile qui ne s’est pas déplacée sur le lieu du drame, après être appelée par le concerné, explique-t-il, « faute de dégâts humains », ne lui a toujours pas établi un rapport au sujet de l’effondrement. Alors que les services de l’urbanisme, tout comme l’adjoint maire, qui lui ont signifié son « cas d’urgence », lui ont assuré que « nous ne pouvons plus que rapporter l’information ». Actuellement, lhaja Rouabhia, prend chaque nuit une petite place ainsi que sa bru et les petits, chez sa fille. Alors que Mokhtar et Fodil se couvrent du ciel au n° 613 de la rue n° 45 à Tigditt.


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