Abdelhak Bererhi n’est plus



...

L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et militant démocrate, Abdelhak Bererhi n’est plus. Le défunt est décédé hier, à Alger, des suites d’une longue maladie. L’homme laisse derrière lui une œuvre immense, tant politique, intellectuelle que scientifique. Il était également , avec Mohamed Seddik Benyahia, l’un des pionniers de la réforme de l’université algérienne.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Bardé de diplômes de haut niveau, Bererhi était, tout à la fois, docteur en médecine, professeur en histologie embryologie et chercheur.
Recteur de l’Université de Constantine durant la décennie soixante-dix, il avait assisté le ministre de l’Enseignement supérieur d’alors, Mohamed Seddik Benyahia, dans un vaste chantier de réforme de l’enseignement supérieur de la jeune République algérienne.
Bererhi sera ensuite promu ministre de l’Enseignement supérieur, dès l’arrivée de Chadli Bendjedid au pouvoir. Un poste qu’il occupera du 8 mars 1979 jusqu’au 17 novembre 1987. Il sera ensuite nommé ministre de la Jeunesse et des Sports. Viendra ensuite une autre carrière, dans la diplomatie Bererhi sera successivement, en effet, ambassadeur d’Algérie en Indonésie, en Malaisie, à Singapour, puis en Australie et en Nouvelle-Zélande.
En 1998, le Président Liamine Zeroual le nommera dans le tiers présidentiel de la nouvelle Chambre du Parlement, le Conseil de la nation, qu’il créera à la suite de la révision constitutionnelle de 1996. Zeroual créera le Sénat dans l’objectif de dresser une véritable digue face à une éventuelle majorité islamiste au niveau de l’APN. C’était le rôle du tiers présidentiel, dénommé d’ailleurs le «tiers bloquant».
A tout prix, il fallait éviter à l’Algérie un scénario cauchemardesque comme celui occasionné par le sinistre et ex-Front islamique du salut. Militant anti-intégriste engagé, Bererhi se distinguera, du reste, avec quelques autres personnalités nationales au tiers présidentiel et en dehors, par son combat inlassable et sans répit contre les forces obscurantistes et leur projet islamiste et rétrograde.
Ses convictions démocratiques l’amèneront, également, à démissionner du Sénat, dès 2001. L’homme était un farouche opposant à la nouvelle politique du successeur de Zeroual, notamment «la réconciliation nationale» et la «concorde civile» qui avaient bénéficié à d’innombrables terroristes de l’ex-FIS. Il ira alors défendre ses convictions au sein du CCDR (Comité des citoyens pour la défense de la République), qu’il fondait avec d’autres personnalités nationales comme Salah Boubnider, Leïla Aslaoui, le Commandant Azzedine, etc. Auteur également de plusieurs ouvrages, le défunt consacrera sa dernière production intellectuelle à un volumineux livre, intitulé «Itinéraires», où il retrace tout son itinéraire personnel mais aussi celui de tout un combat d’une nation.
«Au tournant critique de ma vie, j’ai décidé d’écrire ces itinéraires à l’intention de mes compatriotes, universitaires, intellectuels, hommes politiques, citoyens (…) A travers ma modeste expérience, ces itinéraires constituent non seulement mon vécu personnel en tant qu’universitaire et homme politique, mais ils représentent aussi une illustration durant cette période des enjeux, des efforts et des luttes (…).» Bref, Bererhi y retrace, surtout, l’histoire mouvementée de l’Algérie indépendante.
K. A.


Lire la suite sur Le Soir d'Algérie.

Publier des annonces gratuites

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites