Les experts plaident pour l'urgence de généralisation de Tamazight



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Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, a affirmé jeudi à El-Oued que les efforts sont focalisés sur la réunion des conditions objectives permettant d'introduire la langue amazighe comme matière prête à l'enseignement, en prévision de la prochaine saison scolaire (2018/2019).

S'exprimant lors d'une séance de travail avec le directeur de l'éducation et des cadres du secteur de la wilaya d'El-Oued, M. Assad a indiqué que « la préparation d'un climat social et culturel adéquat pour la promotion de la langue amazighe ne sera possible que par la mise en œuvre du mécanisme de sensibilisation en direction de l'ensemble des partenaires sociaux du secteur de l'éducation sur l'importance de l'introduction de la langue amazighe dans le système scolaire, en tant que composante essentielle de l'identité nationale ».

Néanmoins, aux yeux des spécialistes, le HCA, qui accorde certes un grand intérêt à l'action de sensibilisation, notamment en direction des parents d'élèves des trois paliers scolaires, devrait passer à l'action, « car le temps presse ». La langue amazighe est aujourd'hui érigée en langue officielle et l'Etat a eu à former des centaines d'étudiants dans cette filière en vue de les verser dans l'enseignement. « Qu'attend-on pour déployer ces diplômés dans nos établissements, surtout dans les paliers inférieurs ? », s'interroge un expert en linguistique. Ces questionnements ne cessent d'être posés depuis plusieurs années. En 2014, le professeur Malika Sabri, maître de conférences à l'UMMTO (Université de Tizi-Ouzou), avait en effet fait état d'un retard important dans l'introduction de tamazight dans le système éducatif. « Après plus d'une décennie de l'introduction de la langue tamazight dans l'enseignement et depuis sa reconnaissance dans la Constitution algérienne comme langue nationale, des lacunes sont relevées en dépit des efforts fournis, car les exigences du terrain sont liées aux problèmes de la standardisation qui freinent l'évolution de cet enseignement et font en sorte que sa généralisation soit impossible ». Qu'a-t-on fait pour parler de changements ? Y a-t-il réellement une évolution dans ce domaine ? Si oui, en quoi consiste-t-elle ? », a souligné l'universitaire dans une publication de 210 pages consacrée à cette thématique. Considérée parmi les meilleures linguistes d'Algérie, Malika Sabri n'omet pas par ailleurs de rappeler que par le passé cette langue millénaire était bel et bien enseignée dans divers établissements, tous paliers confondus.

L'enseignement de tamazight a connu ses premiers pas à la faculté des Lettres d'Alger : un cours fut assuré dès 1880 par Emile Masqueray ; il fut confié par la suite à René Basset (1884). Quelques années plus tard (1885 et 1887), un brevet de kabyle et un diplôme des dialectes amazighs furent créés. L'Ecole normale de Bouzaréah a joué un rôle important dans la formation des enseignants de langue tamazight. « Ajoutons à cet établissement les autres institutions sous la direction du CRAPE d'Alger, dirigé par Gabriel Camps (jusqu'en 1970), et par Mammeri (de 1970 à 1979) », rappelle la spécialiste, laissant entendre que tous les ingrédients existent aujourd'hui pour que tamazight soit généralisée dans le secteur de l'éducation nationale.

D'autres experts en appellent aux décideurs de prendre des décisions urgentes, « du moment que les ressources humaines et matérielles existent ». « Il ne suffit pas de se limiter aux vœux pieux, mais de concrétiser dans l'immédiat ce que la Loi fondamentale et les courageuses décisions du président de la République stipulent en la matière », relève-t-on dans les milieux universitaires.


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