Des projections contredites par la réalité du terrain



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C’est connu, l’insuffisance de l’offre alimentaire en Algérie dans les filières stratégiques est essentiellement provoquée par l’effet d’une pression démographique galopante, mais elle est aussi le résultat d’une productivité agricole dégradée et des rendements faibles, variant en fonction des aléas climatiques. Tantôt généreuse, tantôt faible, la pluviométrie, avec son régime de fluctuations, n’est pas sans impact sur les rendements agricoles, principalement dans les filières lait et céréales, qui dépendent fortement des importations. Les changements climatiques, avec les longs épisodes de sécheresse pourraient justement accentuer cette dépendance aux aléas climatiques. Et de ce fait, diminuer la surface des terres agricoles en exploitation aggraverait la situation. Une superficie déjà faible, puisque selon l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), l’Algérie n’utilise que 5 millions d’hectares de terres agricoles, sur un potentiel beaucoup plus important, de l’ordre de 30 millions d’hectares. D’où l’urgence, selon les professionnels du secteur, d’accélérer la mise en œuvre du programme d’extension des terres agricoles irriguées, notamment dans le Sud et les régions steppiques, où les besoins en eau sont importants. L’UNPA parle même de retard, mais les départements ministériels chargés de l’application dudit plan et de son suivi rassurent qu’il est réalisé à hauteur de 50% et qu’il sera livré à l’exploitation en totalité à horizon 2020. Et ce, en dépit de la crise. Les responsables en charge du programme l’ont assuré à maintes reprises. «Le soutien à l’irrigation agricole se poursuit, en dépit de la conjoncture financière actuelle». Des réunions nationales et des regroupements régionaux se tiennent régulièrement sur ce dossier entre le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (MADRP) et celui des Ressources en eau (RE). Les axes principaux de ce programme portent sur l’extension des superficies irriguées, le développement de l’irrigation des céréales, la valorisation des eaux usées épurées en agriculture, la promotion de l’économie de l’eau par la généralisation des systèmes d’irrigation économiseurs d’eau et la promotion de l’investissement dans le cadre de la mise en valeur des terres par la concession. Des points considérés comme prioritaires au ministère de l’Agriculture. «Le développement hydro-agricole demeure la voie privilégiée et vitale dans la réalisation des objectifs de sécurité alimentaire, devant se traduire en production agricole en irrigué avec des taux de croissance élevés et durables, ce qui permettra de réduire sensiblement la facture d’importation et d’améliorer le niveau d’autosuffisance alimentaire», nous dira-t-on à ce niveau. Du côté des ressources en eau, c’est également l’optimisme à ce sujet. «Avec cette cadence, et sur la base des programmes en cours et à lancer, nous pourrons atteindre l’objectif tracé, à moyen terme, et ce, par la mobilisation de toutes les ressources de manière rationnelle, avec une garantie élevée en saison humide et une garantie moins élevée en saison sèche», rassure le département de Hocine Necib, qui s’engage à prendre d’autres actions supplémentaires pour consolider ce programme intersectoriel. A titre illustratif, l’on citera un effort supplémentaire pour l’amélioration de l’efficience de l’irrigation par la substitution progressive des modes d’irrigation «gaspilleurs» (le gravitaire est dominant dans le dispositif actuel) au profit de modes «économiseurs», comme l’aspersion et le goutte-à-goutte. «On pourrait également envisager d’améliorer les systèmes actuels d’assolement/rotation, ainsi que la généralisation de l’utilisation des eaux usées épurées», ajoute-t-on. Pour les résultats affichés jusque-là dans les wilayas concernées, les dotations en eau affectées à l’agriculture sont de 7 milliards de mètres cubes, contre 1,8 milliard de mètres cubes en 1999. Autrement dit, 70% des potentialités en eau mobilisées affectées à l’agriculture, contre moins de 40% en 1999, selon les données des RE. Ces dotations ont permis, selon le MADRP, d’irriguer plus de 1,3 million d’hectares à fin 2017, de même qu’une augmentation des superficies équipées en systèmes économiseurs d’eau (aspersion et goutte-à-goutte) sur 679 174 ha à fin 2017. Dans la céréaliculture, et selon les chiffres obtenus auprès du MADRP, dans les céréales, il a été enregistré une superficie irriguée de 240 000 ha pour un objectif de 600 000 ha, soit moins de 50%. Grands périmètres Parallèlement, pour le développement des grands périmètres d’irrigation, l’évaluation fait état du lancement de la réalisation de 192 000 ha, permettant ainsi la valorisation des eaux mobilisées par les grands barrages. Du côté des ressources en eau, le bilan établi à mi-parcours (2014/2017) fait ressortir que plus de 50% du programme est lancé (184 000 ha sont livrés à l’exploitation, 217 000 ha sont en cours de travaux et 100 000 ha sont en voie de lancement). Le département de Hocine Necib, pour atteindre les objectifs tracés dans le cadre du programme, a établi un calendrier de réalisation «en tenant compte de nos capacités en matière de ressources naturelles (eau et sol)», nous précise-t-on encore à ce sujet. Le ministère des RE, qui intervient également dans la réalisation des grands périmètres, parallèlement à l’amélioration de la dotation en eau destinée à l’agriculture via la réalisation des grands périmètres, travaille par ailleurs sur l’extension des superficies irriguées. Ainsi, l’effort consenti dans ce secteur a permis d’accroître les superficies irriguées de 350 000 ha, en 1999, à 1 320 000 ha, en 2017, répartis en Grands périmètres irrigués (GPI) et en Petite et moyenne hydraulique (PMH), soit 14% de la surface agricole utilisée (SAU). Pour les GPI, l’on compte aujourd’hui plus de 38 périmètres, dont 35 irrigués à partir de 45 grands barrages, totalisant une superficie équipée de 253 000 ha. Seize autres GPI sont en cours de réalisation par le secteur, pour une superficie totale de 61 000 ha. L’ on notera aussi les aménagements de la zone du «Sahara-Nememcha» sur une superficie de 56 000 ha. Concernant les retenues collinaires, le parc actuel a atteint les 357 ouvrages, pour un volume mobilisable de 57 millions de mètres cubes, permettant ainsi d’irriguer une superficie en PMH de 26 000 ha. Justement, pour les PMH, les actions engagées portent sur la réalisation de 48 retenues collinaires, permettant la mobilisation de 15,7 millions de mètres cubes et l’irrigation de 3100 ha à travers 15 wilayas. Un nouveau programme de réalisation de 30 forages profonds est inscrit au profit des wilayas de Biskra, d’El Oued et de Ouargla. «Ce qui aura un impact sur la superficie irriguée au niveau de ces wilayas (sur plus de 60 000 ha) ainsi que la régénération des palmeraies (plus d’un million de palmiers)», nous dira-t-on au ministère des RE, pour relever l’importance du programme qui nécessite toutefois d’assurer à la portée des agriculteurs un matériel adapté.


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