Hafid Aourag 

le secteur économique boude les produits de la recherche scientifique



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Le directeur de la recherche scientifique auprès du ministère de l’Enseignement supérieur, Hafid Aourag, souligne qu’il existe un manque de confiance du secteur économique vis-à-vis des systèmes, produits et solutions développés par le secteur de la recherche scientifique.

Celle-ci obtient pourtant, selon ce responsable, des résultats prometteurs, parfois récupérés par des entités étrangères, comme ce fut le cas, par exemple, de traitements médicaux contre le cancer dont l’homologation a été assurée par un laboratoire chinois.

S’exprimant ce matin dans le cadre de l’émission «L’Invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio algérienne, Hafid Aourag déclare : «Nous n’arrivons pas à valoriser les produits de la recherche, pourtant compétitifs à l’échelle internationale, parce qu’en dépit des bonds importants et prometteurs réalisés par cette dernière, il existe toujours une phase que nous n’arrivons pas à maîtriser, parce que nécessitant la mobilisation de tous les secteurs.»

Beaucoup de chercheurs algériens arrivent, selon Hafid Aourag, à rivaliser avec ceux d’autres nations. Il cite, à cet effet, l’exemple de deux représentants de l’Université de Sidi Bel-Abbès classés dans le Top 1000 des chercheurs les plus en vue dans le monde.

Il rappelle, d’autre part, que la direction de la recherche scientifique a été créée pour faire la coordination intersectorielle, laquelle, assène-t-il, «n’existe pas». Ce qu’elle fait présentement, c’est gérer la recherche universitaire, «alors qu’elle devrait gérer cette recherche dans tous les secteurs socioéconomiques. Nous sommes pris dans un piège», estime-t-il.

Poussant plus loin à propos de la situation dans laquelle végète la recherche, il mentionne l’absence d’un organisme d’homologation et de certification de ses résultats.

A ce propos, il cite un exemple constaté dans le domaine pharmaceutique où des chercheurs algériens ont développé des traitements de maladies concluants, mais, s’interroge-t-il, «comment tester des molécules sur des patients faute de la présence d’une législation nationale ?».

Cette situation, révèle-t-il, oblige à confier l’homologation de nos produits à des firmes étrangères, dont l’un des plus récents, destiné au traitement du cancer, a été confié à une entreprise chinoise qui, tout naturellement, va s’en approprier la paternité.

Si toutes les situations citées existent en Algérie, c’est en raison, observe-t-il, de l’absence d’un décret exécutif d’homologation et de certification des résultats de la recherche.

L’invité annonce, à cet effet, qu’il est prévu la réunion prochaine d’un conseil de gouvernement chargé d’examiner les conditions de redynamisation et de valorisation de la recherche scientifique.

R. N.


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