Documents exclusifs. Spéculation foncière et trafic immobilier au pied du Palais de la Présidence de la République



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Le trafic immobilier fait des ravages dans plusieurs quartiers huppés et chics d’Alger. Algeriepart s’est procuré un dossier concernant la construction d’un immeuble situé au 50, rue Oukil Hadj M’Hamed à El-Mouradia, à quelques encablures du Palais de la Présidence de la République.  Cet immeuble est en train d’être édifié sans aucun respect des règles de sécurité, de transparence et en violation des droits de la copropriété mitoyenne située au 48 rue Oukil Hadj. Ce dossier montre que la loi ne semble pas avoir été respectée. Il s’agit de la réalisation controversée d’une promotion immobilière sur le terrain qu’occupait la villa moresque qui fut longtemps le siège de l’ambassade d’Albanie. La rue OUKIL HADJ est l’artère principale entre la place de Bir-Mourad Rais et la Place d’El Mouradia. Un endroit stratégique et très prisé situé au coeur de la capitale Alger. L’histoire commence le 6 août 2016 lorsque les habitants du 48 rue Oukil (ex logis postal) constatent la présence d’un engin Type tractopelle dans leur parking. Après vérification, il s’est avéré que le « nouveau propriétaire » M. Lamasli Abdelmadjid, en violation des droits de ses voisins, a fait passer ses engins par la résidence du 48 détruisant ainsi le mur de clôture pour accéder “chez lui” afin de démolir “sa maison mauresque”. Profitant de l’absence de la majorité des occupants (vacances d’été et week-end), le promoteur prend comme prétexte la mise en place de sa barrière de chantier pour empiéter sur le parking de la résidence du 48 rue Oukil. L’intervention de la police et de l’APC d’ El Mouradia n’a fait que réduire la taille de la parcelle qu’il s’est accaparée. les responsables de l’APC ont estimé que pour des considérations “sécuritaires”, il était nécessaire d’installer, à l’intérieure des limites du 48, la dite barrière à au moins à deux mètres du mur de séparation… Cette prétendue « mesure de sécurité » n’a été comprise que lors du terrassement. Une angoisse permanente  Les habitants inquiets et conscients du danger ont alerté les hautes autorités compétentes, mettant en avant la violation et la destruction d’une partie de leur terrain, l’invalidité du permis de démolir, avec l’interdiction de terrasser clairement mentionnée. Les autorités, principalement l’APC n’ont pas daigné se manifester et ce malgré, en plus des délits, la dangerosité de la situation : L’excavation est à seulement 12 m du pied de l’immeuble de 45 m soit 13 étages, un immeuble construit en 1957/58. Dès lors, il est possible d’imaginer des complicités. L’angoisse d’une catastrophe permanente pèse sur les occupants du 48 rue Oukil car tous les scénarios sont possibles notamment en cas de séisme…. Nous gardons tous en mémoire ce genre de situations qui ont causé la mort de personnes innocentes. La rumeur fait mention de la construction par une promotion immobilière d’un R+10, que tout le monde sait impossible dans la Zone EL MOURADIA (POS R+4), une zone qui est située dans le périmètre de sécurité de la présidence de la République et qui nécessite le respect de règles les plus strictes. En Octobre 2017, une grue est installée dangereusement et sans aucune indication sur l’assiette foncière du projet. Les seules indications que comporte le petit panneau accroché sont le numéro de permis, la date de délivrance ainsi que l’autorité qui l’a délivré. Il ne mentionne ni la nature de la construction, ni sa hauteur, ni la superficie du terrain, ni les noms du maître de l’ouvrage, du bureau d’études et de l’entreprise de réalisation, ni les délais de travaux alors que ce sont des mentions obligatoires comme le stipule le décret exécutif 15-19 du 25 janvier 2015 fixant les modalités d’instruction et de délivrance des actes d’urbanisme. Par ailleurs, ce panneau indique deux numéros de rue, les numéros 04 et 50 alors que le 04 n’existe pas (?). De plus, l’APC d’El MOURADIA ne répond à aucune demande des habitants du 48 rue Oukil, des habitants qui ne comprennent toujours pas ce qui se passe. Et pourtant, les travaux entrepris sont contestables parce qu’ils empiètent sur la propriété des habitants du 48… Des travaux dangereux  Il convient, par ailleurs, de relater les graves agissements du propriétaire qui semblait agir à sa guise sans aucune intervention des autorités concernées. Ainsi, les travaux illégaux (permis douteux et périmé) de terrassement réalisés en 2016 ont empiété sur la propriété mitoyenne (« le logis postal ») de plusieurs mètres. Outre la spoliation dont ont été victimes les copropriétaires, on ne sait toujours pas si ces travaux, réalisés à moins de 12 mètres du bâtiment de 13 étages, l’ont fragilisé mettant dés lors en danger de nombreuses familles. Malgré les constats et les multiples démarches effectuées auprès des différentes autorités concernées, les habitants n’ont pu être rétablis dans leurs droits. A ce jour, les copropriétaires n’ont pu obtenir le droit de consulter ni les détails de ce projet ni le permis de construire, délivré au promoteur au niveau de l’APC d’El Mouradia alors que c’est leur droit en tant que citoyen de la commune, droit clairement énoncé par l’Article 55 du décret exécutif 15-19 du 25 janvier 2015 fixant les modalités d’instruction et de délivrance des actes d’urbanisme qui stipule :“un exemplaire visé est mis à la disposition du public au siège de l’assemblée populaire communale”. Ce manque de transparence, auquel l’APC contribue maladroitement en refusant de contraindre le promoteur à respecter ses obligations en matière d’affichage et en refusant de communiquer les informations demandées, suscite beaucoup d’interrogations.  Les informations qui ont pu être obtenues indiquent qu’il s’agirait d’une promotion immobilière d’un immeuble de 11 étages. On est en droit de se demander comment il est possible que soit autorisée une telle construction sachant que : – Le plan d’occupation des sols (POS) de la commune d’El Mouradia ne permet pas de construction au-delà de R + 4 et plus – La distance réglementaire de sécurité entre deux constructions élevées est réglementée à raison de la hauteur divisée par 2, dans le cas présent 22 m minimum alors que l’état du chantier actuel montre un espace de 10 sur le minimum et 15 sur le maximum. Au niveau de la sécurité, une grue est constamment suspendue soit au-dessus du parking du n° 48, soit au-dessus des voitures du parking de la cité et des passants et véhicules qui circulent dans la rue…. Une démolition dans des conditions douteuses  D’aprés certaines sources, il apparaît que le permis de démolir a été attribué  au propriétaire initial, et donc utilisé  alors que le bien avait été vendu à celui qui se présente comme le promoteur ;  ce qui veut dire que M. Lamasli Madjid, propriétaire vendeur ne pouvait démolir ce qui ne lui appartenait plus et que seul le nouveau propriétaire était habilité à démolir sa propriété, ou qu’il a permis de démolir sa propriété par une personne non-habilitée à le faire en usant d’un permis de démolir périmé, à moins que ceci cache des intérêts occultes sur la nature du bien vendu et détruit. Aujourd’hui, alors que les alertes ont été lancées au niveau toutes les autorités, nous apprenons que le promoteur a fait une demande de modification de son projet auprès de l’APC pour hisser son immeuble à 15 étages. Rien ne semble pouvoir les arrêter et ils continuent tranquillement, sans aucune inquiétude et sans se soucier de la sécurité de procéder  aux déchargements de très gros matériaux dans la rue au-dessus des voitures et passants. Ce projet continue en toute impunité alors qu’une “commission d’enquête” des services de l’urbanisme” s’est déplacée sur le terrain afin de dresser un constat dont les conclusions demeurent toujours méconnues. Et pendant ce temps-là, les habitant du 48 rue Oukil attendent toujours des réponses concrètes à leurs préoccupations et inquiétudes…


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