«Des centres de conversion supplémentaires sont nécessaires pour absorber l’importante demande»



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Entretien réalisé par Lyes Mechti Comment évaluez-vous la consommation des carburants en Algérie, notamment dans le secteur des transports routiers ? Et quelle est la part du GPL/c dans la structure globale de la consommation ? La structure de la consommation nationale des carburants (routiers), qui s’élève actuellement à plus de 14 millions de tonnes, dont 11 millions de tonnes raffinés localement et 3 millions de tonnes importés, montre que le gasoil représente 70%, suivi des essences 27% et du GPL 3%. Par ailleurs, la structure de la répartition du parc automobile national, qui s’élève à plus de 6 millions de véhicules, se présente comme suit : 70% véhicules essences et 30% véhicules diesel. Nous constatons aisément que le parc véhicule à essence est plus important, mais il n’en demeure pas moins que son évolution constante s’est corrélativement accompagnée d’une croissance préoccupante de la consommation du gasoil. Avec comme conséquence la «diésélisation» progressive du trafic routier. Ce phénomène de diésélisation s’il se confirme dans l’avenir risque de réduire les marges de manœuvre des politiques par les prix en vue de l’économie d’énergie, de l’efficacité énergétique et environnementale. Que pensez-vous du programme de conversion des véhicules essences en GPL/c lancé par les pouvoirs publics ? C’est un programme ambitieux tout à fait réalisable. Il y a lieu de constater que l’entreprise publique Naftal et les opérateurs privés sont en train de déployer les moyens logistiques nécessaires en matière de conversion de véhicules en GPL/C, d’une part, et de multiplier le nombre de stations-service dédiées au GPL/c, d’autre part, pour l’exécution de ce programme. Par contre, le problème qui reste posé concerne le parc roulant diesel. A ce niveau, il y a deux solutions qui peuvent être entreprises simultanément, à savoir le développement du GNC (gaz naturel comprimé) pour le transport en commun urbain et suburbain, et le GNL (gaz naturel liquéfié) pour le transport de marchandises à longue distance et les engins des travaux publics. Par conséquent, au lieu de parler maintenant du développement du GPL/c en Algérie, il y a lieu de concentrer les ressources nécessaires sur le développement du GNC et GNL, parce que pour le GPL/c le nécessaire a déjà été fait en tirant sur le levier des prix des essences, ce qui a d’ailleurs booster l’utilisation du GPL/c et l’engouement des automobilistes vers ce type de carburant. Enfin, je peux dire que la problématique de la consommation des carburants en Algérie, c’est le phénomène de diésélisation du parc roulant ! La chose est loin d’être simple, car les implications dans le système économique sont énormes tant que le transport y est intrinsèquement lié. Or, les recherches sur les politiques actuelles font généralement état du dysfonctionnement croissant entre l’évolution structurelle du système de transport routier et les stratégies mises en œuvre pour agir sur la demande de carburant de ce secteur, avec la diésélisation progressive du secteur du transport routier qui risque d’être encore plus difficile à gérer sur le plan de l’économie d’énergie, de l’efficacité énergétique et sur le plan environnemental. Le problème posé par cette évolution peut s’exprimer : comment ralentir la demande des carburants, notamment gasoil, sans sacrifier les bénéfices apportés par le transport, en termes de développement économique et social ? La solution est à la fois simple et complexe : en améliorant l’efficacité énergétique du transport. Les moyens disponibles sont nombreux, mais les moyens adaptés au contexte spécifique à l’Algérie méritent d’être bien pensés ! L’activité d’installation de kit GPL ne compte qu’une centaine d’installateurs. Pensez-vous que cela suffira pour répondre aux besoins du marché ? Effectivement, le nombre d’installateurs de kits GPL (ou de centres de conversion GPL) est de 150, dont 100 appartiennent aux opérateurs privés et 50 à Naftal. Ceci dit, les études ont montré que l’Algérie aura besoin de centres de conversion GPL supplémentaires pour absorber l’importante demande en matière de conversion, qui avoisine environ 150 000 véhicules par an. Par quels moyens le développement du GPL/c dans le transport routier doit-il se faire ? Actuellement, la consommation nationale des carburants fait apparaître la prédominance du transport routier avec 70%, suivi du transport aérien 15%, maritime 12% et ferroviaire 3%. Tout d’abord, il y a lieu de revenir à la segmentation du parc du transport routier en Algérie, qui est de l’ordre de 7 millions de véhicules répartis comme suit : véhicule de tourisme : 60% ; véhicule lourd et transport en commun : 40%. Par ailleurs, il y a lieu de signaler encore une fois que plus de 66% à 70% du parc automobile roulent à l’essence et 30% à 34% au diesel, mais qui utilisent 70% de la consommation totale des carburants en Algérie. Donc, pour répondre à votre question sur le développement du GPL/c, le problème de la GPLisation du parc roulant essence est en cours de résolution.


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