Un lourd coût pour la collectivité, selon l’économiste Souhil Meddah



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Généralement, les mouvements de protestation déstabilisent directement les secteurs concernés ou ceux qui sont indirectement touchés. L’ampleur de l’impact sur le plan macro-économique se mesure par l’effet de ralentissement ou du volume des échanges et de transactions. Par exemple, pour le secteur du transport aérien, les effets sont à la fois micro économiques, en supportant les coûts d’immobilisation ou d’annulation des vols, couplés à une obligation d’indemnisation des passagers. Sur le plan macro-économique, le volume des retards provoque de facto une déstabilisation du rythme de la vie économique en général et dans un cadre particulier dans l’alimentation de la base qui produit de la fiscalité ordinaire. D’autre part, les grèves provoquent des ralentissements ou des pannes dans certains cas, comme la santé, où les citoyens sont appelés à se mobiliser pour leurs proches patients pour trouver des solutions à des questions compliquées pour leurs besoins imminents, (la recherche d’autres établissements d’accueil…) Le secteur de l’éducation aussi oblige les parents d’élèves, qui sont en même temps des acteurs économiques, à suivre l’évolution qui ne les concerne pas directement et de rester en alerte tout le temps. Tous ces effets sont à l’origine d’un mouvement de ralentissement qui se propage graduellement et indirectement d’un secteur à un autre, causant au passage des manques à gagner d’un point de vue macro-économique dans les ressources financières et aussi dans le rythme de consommation des personnes touchées. Le message de fond des protestations diffère d’un secteur à un autre. Si pour le secteur industriel les questions touchent en premier lieu les versements des salaires ou des indemnisations diverses, cette situation reste intimement liée à la capacité de chaque entreprise en tant qu’unité économique à garantir sa propre soutenabilité financière et économique et de pouvoir faire face à ses dépenses face à ses recettes, qui, dans certains cas ne se résument pas de la même manière. Dans ce cas, ces formes de protestation dans un secteur économique aussi important n’ engagent pas uniquement les marges de manœuvre des pouvoirs publics, mais surtout l’entité économique elle-même, qui n’arrive pas à se détacher de son seuil de rentabilité démesurée par rapport à ses engagements et à dégager les valeurs supplémentaires capables de lui compenser une marge de manœuvre en temps et en capacité financière. Les effets de ces mouvements de protestation sont réels, mais ne s’affichent que graduellement dans le temps.  


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