La liste des 40 constructeurs automobiles agréés



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Annoncé en décembre dernier par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l’élargissement de la liste dite “5+5 Auto” a finalement touché 40 opérateurs qui avaient déposé des dossiers au ministère de l’Industrie et des Mines pour investir dans le montage automobile. L’information, qui avait fuité, à l’issue de la dernière réunion du Conseil national d’investissement consacré à la validation de deux dossiers, en l’occurrence celui de Peugeot Algérie et de Renault Trucks, a fait tache d’huile tant sur les réseaux sociaux que dans les milieux initiés du secteur automobile. Tenue au secret tant par le Conseil national d’investissement (CNI) que par le Premier ministère et le ministère de l’Industrie et des Mines, la liste des 40 opérateurs retenus pour l’investissement dans le montage automobile et l’industrie mécanique a finalement “fuité”. Contre toute attente, Nissan Algérie, retenu, au départ, a été exclu, et ce, aux côtés de Hyundai Motors Algérie (HMA) qui cultivait l’espoir de réintégrer le secteur après avoir fait les frais de la politique d’exclusion de l’ex-ministre de l’Industrie. Selon un document rendu public, la liste dite “5+5 Auto” a été élargie à un autre concessionnaire, en l’occurrence GMI qui récupère KIA, quant au reste des bénéficiaires, il est réparti sur les engins de travaux publics et appareils de levage, le machinisme agricole, les cycles et les motocycles.

Véhicules de tourisme
Le Premier ministère a retenu six opérateurs, à savoir Sovac Production (Volkswagen), Renault Algérie Production, Tahkout Manufacturing Company (TMC) pour la marque Hyundai, Peugeot Algérie et GMI pour KIA. Contre toute attente, Nissan Algérie, retenu au départ, a été exclu, et ce, aux côtés de Hyundai Motors Algérie (HMA) qui cultivait l’espoir de réintégrer le secteur après avoir fait les frais de la politique d’exclusion de l’ex-ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb.

Véhicules lourds
Le Premier ministère a validé les mêmes projets, à savoir Iveco, Savem du groupe Haddad, la société des Frères Salhi pour MAN, Isram, Renault Trucks, GM-Trade des associés Mazouz et Namroud pour 3  marques chinoises (Schacman, Higer et Chery) et le groupe Elsecom qui voulait s’investir dans les marques Ford et Isuzu.

Engins de travaux publics et appareils de levage
Le Premier ministère a validé 5 projets pour Tiziri Motors (Hyundai-Corée), Biamo (Maximal-Chine), Mando Trucks (World Mando-Chine), Negoce Auto (Heli-Chine) et Sacope (Shantui-Chine).

Machinisme agricole
Le CNI a validé trois projets pour Famag (Sonalika-Inde), Motors Algérie (Belarus) et Tirsam (Inde).

Cycles et motocycles
Enfin, le Premier ministère a validé cinq autres projets dans les cycles et les motocycles pour AS-Motors (AS-Motors Riya-Chine), Ham Motors (Ham Motors-Chine) Big-Town Africa (Towareg-Chine), Goggliola Motors (Goggliola-Italie) et, enfin, Easy Motors (Riya-Chine). Là aussi, des doyens du motocycle et du cycle ont été exclus à la faveur des Chinois qui ont raflé la mise. Pourtant, le décret exécutif n°17-344 du 28 novembre 2017 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de production et de montage de véhicules permettait à ces investisseurs de s’engager, d’autant qu’ils avaient toujours exprimé, publiquement, leur volonté d’accompagner la stratégie du gouvernement à développer l’industrie automobile et mécanique.

La bonne nouvelle qui soulage
C’était la bonne nouvelle qui avait soulagé ceux qui avaient investi des sommes colossales dans ce créneau et qui sont intéressés par la dynamique du gouvernement pour lancer une véritable industrie automobile en Algérie.” Selon un autre opérateur, “il suffira de modifier certaines dispositions du décret exécutif n°17-344 du 28 novembre 2017 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de production et de montage de véhicules. Cela permettrait d’instaurer de nouvelles règles pour exiger aux maisons mères d’apporter un capital de 49% et d’exiger également de transférer le savoir-faire. À partir de là, le tri se fera naturellement et il n’y aura que les vrais investisseurs. Pourquoi exige-t-on 50% d’apports de capitaux en Chine et pas chez nous ?” Interrogé sur les 40 opérateurs retenus par le Premier ministère, il dira que “cela pourrait se faire sans aucune contrainte. À mon sens, il y aura du véhicule de tourisme, du lourd, des engins de travaux publics, du motocycle, de la pièce de rechange sans que cela affecte le montant que pourrait débloquer le gouvernement pour importer les kits de montage”. Il dira, à titre illustratif, qu’“il suffirait de réduire à deux le nombre de modèles pour chaque marque et de définir les besoins dès le départ, notamment en fixant le nombre d’unités à fabriquer la première année et les futurs contingents qui sortiront des usines suivant le taux d’intégration”. Bien plus, le gouvernement pourrait, selon la même source, “imposer à ces 40 opérateurs retenus de diversifier leurs activités en investissant, par exemple, dans les kits GPL, les nouvelles technologies, la pneumatique, la vitre, le plastique, les accessoires, etc. C’est de cette façon qu’on pourra surpasser cette crise qui a mis à genoux ce secteur névralgique”. À propos de la marque Kia qui fait son retour au groupe Elsecom, une source digne de foi a indiqué qu’“aucune notification n’a été envoyée à ce groupe pour le moment”. Autrement dit, les heureux bénéficiaires et dont les dossiers avaient été validés par le Premier ministère “feront l’objet de convocations pour la mise à jour de leurs dossiers d’investissement, et ce, avant de passer aux prochaines étapes liées à l’octroi d’assiettes de terrain, au financement du projet et l’installation de la logistique pour débuter la production”, a expliqué la même source. En revanche, cette nouvelle liste pourrait aboutir à la limitation, voire à la facture d’importation des kits en SKD pour maîtriser les dépenses en devises. En ce sens, une source proche de l’Association des concessionnaires et des constructeurs (AC2A) a indiqué que “cet aspect pourrait figurer parmi les amendements qui devront toucher le cahier des charges en vigueur depuis décembre dernier, et ce, aux côtés des mesures fiscales et parafiscales”.

 


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