Enquête. Médicaments bloqués et des malades en péril



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Lorsque le cœur fonctionne normalement, pendant la phase d’expulsion du sang (systole) on assiste à un reflux de sang du ventricule gauche vers l’aorte.

Le rétrécissement mitral est une séquelle cardiaque due très souvent à un rhumatisme articulaire aigue.

Cette affection a heureusement été maitrisée en Algérie grâce aux efforts sanitaires déployés depuis de nombreuses années à travers une politique médicale efficace, même si certains cas persistent encore.

Cette maladie, fréquente chez l’enfant et l’adolescent, survient à la suite d’une angine due à un streptocoque hémolytique qui n’a pas être soignée par des antibiotiques.

Cela entraine un reflux de sang pendant la phase d’expulsion du sang (systole) du ventricule gauche dans l’oreillette gauche.

La conséquence directe de cette pathologie est une baisse du débit cardiaque et donc une circulation sanguine insuffisante dans tous les organes, comme elle conduit également dans les cas les plus sévères à une augmentation de la pression du cœur qui peut se répercuter dans les veines pulmonaires, avec survenance d’un œdème pulmonaire et des AVC qui peuvent entrainer la mort.

Plus fréquent chez la femme, le rétrécissement mitral est une maladie affectant encore les valves cardiaques chez les jeunes des pays en voie de développement.

Le traitement qui se faisait dans les années 70 par voie chirurgicale a nettement évolué dans les années 80 avec l’introduction de nouvelles techniques par voie percutanée en utilisant un ballon de dilatation.

L’opérateur algérien MEDSANTE, qui active dans le domaine de la santé a procédé à l’importation de 50 ballons de dilatation mitrale fabriqués par Inoue Toray (gold standard sécurisant).

Malheureusement ces ballons sont actuellement en souffrance sous douane depuis le 14 février 2018…

Pourtant deux bons de commande pour ces produits ont été émis par le CHU de Mustapha bacha en date du 31 décembre 2017.

L’autre bon de commande portant le caractère URGENT a également été émis par une clinique conventionnée à Alger.

MEDSANTE n’a pas pu obtenir le précieux sésame qu’est l’accord du Programme prévisionnel d’importation du Ministère de la santé…

”De nombreux patients, gravement atteints, dont probablement des femmes enceintes attendent ces ballons’’ nous informe le docteur Meddane, gérant de la société MEDSANTE.

L’absence de prise en charge de la santé de ces patients en attente avec les dispositifs bloqués en douane, leur fait courir un sérieux risque sur leur vie.

Nous avons pu prendre connaissance du dossier complet qui avait été envoyé par cette entreprise au Ministère de la Santé, dans le cadre du programme prévisionnel d’importation de l’année précédente.

Nous avons été surpris de constater qu’une autorisation avait bien été transmise à la société MEDSANTE pour l’année 2017, mais n’a été reçue qu’en septembre 2017… Soit trois mois avant la fin de l’année !

Or, il faut savoir que les fournisseurs étrangers ont souvent besoin d’un délai de fabrication qui peut aller jusqu’à 12 semaines, d’où la difficulté de constituer un stock suffisant dans un délai aussi court.

Alors à quoi sert finalement le programme prévisionnel d’importation (PPI) ?

Comment même le justifier alors que le marché est réglementé et que les sociétés qui y activent sont toutes agréées par le même Ministère de tutelle ?

D’autre part et durant nos investigations, nous avons appris que ce programme prévisionnel d’importation était géré par Mr Hafed Hammou en sa qualité de Directeur Général des produits pharmaceutiques et équipements au Ministère.

A la tête de la Direction de la Pharmacie on retrouve le Dr Said Frehat, qui lui est un ancien employé d’IMC, un acteur privilégié de l’importation de produits de santé… Surprenant !

Le rôle de cette direction ne devrait-il pas être la vérification et l’exigence de constituer des stocks de sécurité pour tous les produits dont le manque pourrait entrainer des conséquences fâcheuses pour nos malades ?

Cette direction est censée organiser le marché pour qu’il n’y ait pas de rupture de produits et que ceux-ci soient de qualité.

Alors que les importations de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) en médicaments avaient atteint 75 milliards de DA en 2015, 81 milliards de DA en 2016 et 88 milliards de DA en 2017, la PCH prévoit d’importer pour 94 milliards de DA de médicaments en 2018

Pourtant des produits sensibles comme l’insuline, la ventoline ou les ballons de dilatation continuent à manquer en 2018…

Ces pénuries organisées sciemment ou pas, créent un vide que viennent souvent combler des produits contrefaits, qui entrent en Algérie par des moyens opaques, sans contrôles et sans aucune traçabilité.

Nous nous sommes demandés de savoir à quelles conclusions arriverait une commission d’enquête que pourrait lancer un magistrat afin de vérifier si des morts ont été enregistrés à cause de l’absence de ces produits.

Nous serions alors devant un cas de non-assistance à personne en danger de la part de ceux-là même, désignés pour sauver des vies…

Monsieur le Ministre de la Santé, acceptez-vous que la bureaucratie puisse aller à l’encontre de la vie de nos malades ? Va-t-on enfin libérer l’ensemble des programmes prévisionnels d’importation pour faire cesser la pénurie ?

Nous reviendrons d’ici quelques jours avec de nouvelles informations sur les dysfonctionnements du Ministère de la Santé.


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