Comment le pro-sioniste Macron a utilisé l’Algérie comme décor et caution



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En septembre 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, fait une visite officielle en Israël. A la suite d’un discours au cours duquel il déclare que «boycotter Israël en France est illégal», il provoque un tollé. Il se trouve que cette affirmation, qui fait allusion au mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) lancé par les Palestiniens, est juridiquement fausse. Cette position qui soutient celle de Netanyahou provoque de vives réactions dans la communauté d’origine maghrébine en France. Macron, «l’employé de Rothschild», est désormais clairement ciblé comme un «support du sionisme».

En janvier 2017, devenu candidat à la présidence de la République, Emmanuel Macron fait cette fois une visite au Liban. Lors d’une conférence tenue à Beyrouth le 23 janvier, Macron rejette l’idée que «la France reconnaisse un Etat palestinien avant qu’un accord ait été trouvé entre Israël et la Palestine». Assurant qu’«il n’est pas souhaitable de mettre la pression sur l’Etat hébreu», le candidat à la présidentielle aborde une nouvelle fois le mouvement citoyen BDS, qui tente d’infléchir la politique de colonisation israélienne par diverses actions chocs. C’est là que Macron réitère ses propos tenus en Israël : «Le boycott d’Israël a été condamné par la France et il n’est pas question de revenir là-dessus». Une nouvelle fois, en droit, les propos du candidat Macron sont faux. Si l’appel au boycott des «produits israéliens» a été parfois condamné, il n’est pas illégal de prôner globalement «le boycott d’Israël».

En février 2016, Emmanuel Macron est l’invité vedette de la Fondation France-Israël présidée par Nicole Guedj, ancienne secrétaire d’Etat du gouvernement Raffarin. Au cours d’un entretien avec le magazine Actualité Juive, la présidente de la Fondation se réjouit du succès de la réception d’Emmanuel Macron : «Nous avons reçu un ministre de l’Economie qui a parlé vrai, qui a parlé franc et qui s’est présenté comme un formidable ami d’Israël. Un bilan positif et un véritable succès pour la Fondation France-Israël. Ce sont moins ses déclarations, certes, très amicales qui m’ont convaincue, que son approche d’Israël. Cette approche, j’ai pu l’apprécier lors de son récent voyage à Tel-Aviv où je l’ai accompagné. On sent un homme, un chef d’entreprise, un ex-banquier et un actuel ministre en phase avec cette nation dont il a salué la croissance. Il a envie de tout booster, de l’amitié franco-israélienne à la coopération économique entre les deux pays».

Depuis sa déclaration de candidature, Emmanuel Macron a reçu le soutien des plus puissants représentants des amis d’Israël. Le trio des propriétaires du Monde et de L’OBS (Berge-Niel-Pigasse), celui de Patrick Drahi, multimilliardaire (SFR, L’Express, Libération, BFM TV et I24 News, une chaîne de télévision israélienne en français). Patrick Drahi a délégué son bras droit, Bernard Mourad, un banquier libanais, pour superviser la campagne de Macron. Robert Badinter, Jacques Attali, Bernard Kouchner, Emmanuel Chain, Alain Minc sont les plus connus des supporters de Macron. Sans compter le soutien de la banque d’affaires Rothschild qui a bénéficié de nombreuses opportunités venues du ministre Macron – par exemple un gain de 120 millions d’euros pour la banque suite à l’alliance de Technip avec l’américain FMC.

Pour contrecarrer l’image très «sioniste» de Macron et tenter d’emporter un pourcentage de voix au sein de la communauté d’origine maghrébine, les conseillers de Macron ont mis en évidence la nécessité d’un voyage en Algérie capable de «capter des votes dans les banlieues». Cette recherche a inquiété les amis d’Israël, ceux qui veillent sur Macron. Un dispositif a donc été mis au point. Ce voyage aurait été organisé par François Touazi, fils de harki qui prêche aujourd’hui l’amitié avec Tel-Aviv. Dans le passé, Touazi a été «conseiller pour le Maghreb» de Douste-Blazy, lors de son passage au Quai d’Orsay. Il est maintenant agent d’influence et membre de l’équipe Macron, ainsi qu’une de ses nièces.

Outre Touazi, deux cautions «sionistes» devaient accompagner Macron à Alger : Nicole Guedj et Laurence Haim. Nicole Guedj, aujourd’hui avocate et présidente de la très réactionnaire Fondation France-Israël, a déclaré devant le micro de France Culture : «Les diplomates du Quai d’Orsay ne sont pas des Français mais des Arabes déguisés». Laurence Haim, ancienne correspondante d’iTélé à Washington, est une sioniste hystérique, une amie intime de Netanyahou. Elle a quitté son poste pour faire campagne aux côtés de Macron.

Le scénario joué par Macron, en utilisant l’Algérie comme décor et caution, était minuté : gerbe sur la tombe de Roger Hanin pour faire, à la fois, un appel aux Mitterrandistes, aux pieds-noirs et aux juifs (c’est écrit noir sur blanc dans le «story board» de l’équipe Macron). Puis, une déclaration télévisée pour y déclarer que la «colonisation est un crime contre l’humanité» afin de «capter des votes Maghrébins». En cas de réactions trop vives, un entretien «d’explication devait permettre d’atténuer le propos» était prévu avec Le Figaro.

C. P.


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