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Si en Algérie le mouvement berbère date des années 1940, en Libye ou en Tunisie, il a attendu la chute des régimes Ben Ali et El Gueddafi pour investir la scène. Au Maroc, il est plus ancien, mais avec moins d’acquis qu’en Algérie. En Afrique du Nord, pour le sociologue Nacer Djabi, il n’est pas question de parler de minorité : c’est une région amazighophone. El Watan week-end a fait le point avec certains leaders… Le mouvement berbère marocain enregistre une grande ouverture. Il est presque au même stade et a la même force que le mouvement berbère algérien, pourtant beaucoup plus ancien que tous les autres mouvements d’Afrique du Nord. Par contre, les mouvements tunisien et égyptien sont un peu dans le point de départ. A leur naissance même, surtout qu’un problème démographique s’est posé. En Tunisie spécialement, la question de tamazight est liée à la religion et au courant ibadite ; c’est le cas à Djerba comme dans la région algérienne du M’zab. En Libye, en revanche, contre toute attente, le mouvement est en pleine ébullition. La reconnaissance officielle de tamazight comme langue officielle tarde et bloque d’ailleurs la nouvelle Constitution libyenne. On ne veut rien admettre sans l’officialisation de tamazight, dans ce pays où El Gueddafi avait étouffé les berberophones. C’est le constat aujourd’hui du mouvement berbère ou amazight en Afrique du nord, établi par le sociologue Nacer Djabi, un des chercheurs qui ont élaboré l’étude portant sur «L’amazighité, un facteur d’unité pour les peuples d’Afrique du Nord». Financée par un institut canadien, cette étude de 400 pages a nécessité 24 mois de recherches menées dans neuf régions des cinq pays concernés. Cette étude sera mise à la disposition des chercheurs et du grand public à l’occasion du prochain Salon du livre d’Alger, prévu à la rentrée sociale, nous a confié Nacer Djabi (lire l’entretien ci-contre), en deux versions française et arabe, en attendant la version anglaise. Repère Le mouvement berbère en Algérie reste une «référence» pour les autres du pays d’Afrique du Nord. Sabri Abdellah, président de l’organisation Tamaynut du Maroc, indique : «Le mouvement berbère en Algérie est une expérience unique, qui a évolué dans des conditions et dans un contexte national bien déterminés et bien propres à l’Algérie. Au Maroc on fait de même selon le contexte politique et social. Ce que nous faisons, c’est apprendre des expériences réussies des uns et des autres pour le meilleur de notre cause globale.» Et d’ajouter : «Les amazighs d’Algérie ont adapté leur lutte au contexte algérien et nous, on en a fait de même au Maroc. Loeq de nos rencontres, on essaie de partager les expériences réussies, mais pas seulement dans les deux pays. On s’inspire aussi des expériences dans le monde. On se soutient mutuellement. On a appris beaucoup des stratégies de lutte menées par nos confrères amazighs d’Algérie. Nous avons les mêmes origines et nous aurons le même destin, pour cette raison la collaboration reste capitale et primordiale.» Le Maroc est le pays du Maghreb qui compte le plus de Berbères (8,4 millions) sur une population globale de 30 millions, qui utiliseraient l’un des trois principaux dialectes berbères du pays : le tarifit, le tamazight et le tachelit. Au Maroc, tamazight est langue officielle depuis 2011 suite  à la réforme constitutionnelle. Sabri Abdellah affirme leur nerf de bataille, actuellement, est de préserver la langue et la culture, que ce soit de manière institutionnelle, à travers l’école les médias et la vie publique. «C’est pour nous d’une urgence extrême, sans notre langue et notre culture notre amazighité serait altérée», dit-il encore. Sept ans après la réforme  de l’article 5 de la Constitution officialisant tamazigh, aucun texte d’application n’a vu le jour, regrette encore le leader du mouvement. Cependant, on remarque déjà le tifinagh sur certains bâtiments officiels. Au Maroc, l’enseignement de tamazight a été engagé depuis 2004. «On forme des spécialistes, mais le processus de lgénéralisation tarde encore», dit Sabri Abdellah. Et d’ajouter : «Le processus de promotion et d’officialisation de la langue amazighe connaît un retard remarquable, bien sûr de manière intentionnelle. Ceci nous mène à nous interroger sur la volonté politique du gouvernement. Sans cette volonté politique rien ne marchera, des achoppements et des poches de résistance  seront toujours là pour avorter toute décision, aussi pertinente soit-elle.» Timidité En Tunisie, selon le constat établi par Nacer Djabi, l’aspect démographique bloque un peu le mouvement. D’ailleurs, pas de statistiques exactes des Berbères dans ce pays. «En tant qu’Amazighs tunisiens, quoique nos objectifs soient les mêmes que ceux des nos frères à Tamazgha, notre approche est différente : elle est associative culturelle au sein de la société civile. Le  nombre des amazighophones tunisiens est d’environ 300 000 sur une population de 12 millions en raison du manque de conscience en la véritable identité, l’histoire et la civilisation amazighe du pays. Les Tunisiens majoritairement amazighs génétiquement sont plus de 88% et seulement 4% sont d’origine arabe. Ils vivent en Amazighs dans leurs traditions, coutumes et us mais en se croyant arabes purs à cause des politiques d’arabisation, d’étouffement de la vraie identité amazighe. Dans le pays la marginalisation de la langue fait qu’elle risque de disparaître en quelques générations en raison de la folklorisation du patrimoine et surtout de la falsification de l’histoire dans l’enseignement». Mohamed Khalfallah est un activiste amazighe tunisien, ancien et président de l’Associaton tunisienne de la culture amazighe (ATCA) première association amazighe de Tunisie créée après la chute de la dictature, en 2011 ; il est membre fondateur du comité directeur de l’Association amazighe des droits, libertés et de la culture. Néanmoins pour lui, la revendication est la même : la reconnaissance de l’amazighité comme une réalité bel et bien existante en Tunisie en tant qu’identité, culture et civilisation, dans un cadre de diversité et de pluralisme culturel. En Tunisie, on parle plutôt de reconnaissance de tamazight comme langue «originelle» du pays. Le mouvement berbère algérien est une source d’inspiration pour les Tunisiens, même si notre interlocuteur insiste sur l’aspect «pacifique» et «philosophique». Des démarches enthousiastes mais un peu timides, contrairement au Libyens. Les Amazighs représentent 10% des quelque 6,3 millions de Libyens ; ils vivent notamment dans les montagnes à l’ouest de Tripoli ou dans le sud désertique. Ils réclament l’officialisation de tamazight. Nous gardons tous le souvenir de l’emblème amazight apparu au lendemain de la chute du régime El Gueddafi. Un drapeau qui flotte aujourd’hui partout sur les bâtiments publics à côté du drapeau national libyen. Fathi Khlifa, un des leaders du mouvement berbère n’a pas voulu répondre à nos questions. C’est le Marocain Sabri Abdellah qui conclut : «Le mouvement berbère en Algérie, comme précurseur et leader, continue à être une source d’inspiration pour beaucoup des Amazighs du Maroc. Le Printemps berbère du 20 Avril est actuellement célébré par tous les Amazighs d’Afrique du Nord. Cet évènement historique a joué, sans conteste, un rôle dans l’extension du mouvement amazigh dans toute la région.»


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