Al-Qaradawi souhaite que le peuple qatari renverse le régime des Al-Thani



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Par R. Mahmoudi – L’ex-ambassadeur de Russie au Qatar, Vladimir Titorenko, a jeté un pavé dans la mare, en révélant le rôle exact qu’a joué le prédicateur égypto-qatari, Youssef Al-Qaradawi, dans les mouvements insurrectionnels de 2011 qui ont secoué nombre de pays au Maghreb et au Moyen-Orient, confirmant ainsi tout ce qui se dit sur ses magouilles menées de concert avec les dirigeants de l’émirat du Qatar.

Rapportant le contenu des entretiens qu’il a eus avec le gourou des Frères musulmans, à cette période, et témoignant de scènes auxquelles il affirme avoir assisté, le diplomate russe, qui était en poste à Doha jusqu’en mars 2012, accuse Youssef Al-Qaradawi d’avoir demandé au gouvernement qatari d’injecter des sommes d’argent à l’opposition égyptienne (Frères musulmans) en guise de soutien à l’insurrection. Il affirme l’avoir entendu dire, à partir de son bureau, au chef de cabinet de l’émir, d’ordonner à la chaîne Al-Jazeera de diffuser «davantage de séquences atroces et d’images d’enfants et de femmes massacrés» en Syrie.

Dans le même sillage, le diplomate russe révèle un autre échange qui s’apparente à des confessions avec le prédicateur islamiste. Ainsi, quand il lui fait remarquer que «le régime qatari lui-même n’est pas démocratique», Al-Qaradawi eut cette réponse curieuse : «Son tour viendra». «Voulez-vous dire qu’il faudra renverser le régime qatari ?», l’interroge l’ambassadeur. «Les émirs doivent jouer leur rôle au début, puis au peuple de les renverser après», a répondu Al-Qaradawi.

Dès la diffusion de cette interview du diplomate russe sur la chaîne de télévision Russia Today, le bureau de Youssef Al-Qaradawi s’est empressé de démentir les propos qui y ont été rapportés.

Dans un long communiqué rendu public samedi, le prédicateur reconnaît avoir rencontré l’ex-ambassadeur de Russie, mais nie avoir donné des ordres à Al-Jazeera en présence de son hôte. Il dit n’avoir jamais joui des pouvoirs que lui prête le diplomate russe, tout en avouant l’avoir interpellé – à quel titre ? – sur le soutien qu’apportait Moscou au «régime syrien» et à son armée.

Dans la foulée de ses révélations, le diplomate russe témoigne qu’avant la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, des islamistes libyens venaient souvent à Doha pour y tenir des réunions et des rencontres avec diverses personnalités.

R. M.


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