Algérie-Union européenne

Le ministre du Commerce tente de rassurer



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«Il a été expliqué à l'UE qu'il s'agissait d'une période difficile et que nous sommes obligés de regarder de très près nos importations», a précisé hier le ministre du Commerce. Alors que des représentants de l’Union européenne (UE) ne cessent, ces dernières semaines, de formuler des doléances à l’égard des mesures prises par l’Algérie pour limiter les importations, les pouvoirs publics tentent de leur côté de rassurer leurs partenaires, tout en maintenant leur position quant aux restrictions décidées en matière de commerce extérieur. «Des explications ont été fournies aux partenaires européens quant aux mesures prises par l'Algérie pour réduire ses importations», a déclaré en ce sens le ministre du Commerce, Saïd Djellab, en marge d'une rencontre, hier à Alger, sur les exportations hors hydrocarbures. Réitérant la position exprimée récemment par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors d’un forum d’affaires algéro-espagnol à Alger, le ministre du Commerce a ainsi fait valoir que le principe de partenariat implique qu'il y ait «une compréhension», l’Algérie, a-t-il assuré, se montrant prête «à dialoguer» avec l’Union européenne. «Nous avons instauré un dialogue et nous espérons que nos partenaires participent avec nous dans cette transition économique», a affirmé le ministre, en précisant qu'«il a été expliqué à l'UE qu'il s'agissait d'une période difficile et que nous sommes, donc, obligés de regarder de très près nos importations». Et de préciser : «Nous avons bien expliqué à nos partenaires de l'Union européenne, avec qui nous avons une relation stratégique, que nous traversons une période très difficile sur le plan financier et particulièrement au niveau de la balance commerciale et celle des paiements, et qu'il s'agit aussi d'une période transitoire.» Pour rappel, la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, avait tenu récemment des déclarations plutôt hostiles à l’égard des autorités algériennes, leur reprochant de ne pas respecter les accords commerciaux avec l’Union européenne et d’agir carrément en favorisant la Chine qui, depuis quelques années, faut-il rappeler, distance les pays de l’UE au classement des principaux fournisseurs de l’Algérie. Des déclarations qui n’avaient alors pas manqué de faire réagir les organisations patronales et syndicales en Algérie, notamment, qui ont ainsi fait part de leurs vives «préoccupations» face à l’attitude de la commissaire européenne au commerce. Tout en allant jusqu’à évoquer la possibilité de recourir, en dernier ressort, aux «clauses de règlement de différend», la représentante de l’UE, faut-il toutefois rappeler, avait clairement mis en avant l’existence d’un dialogue continu avec l’Algérie, à travers surtout, a-t-elle dit, «des échanges de lettres et de discussions avec les autorités algériennes» autour des relations bilatérales. Une volonté de dialogue que confirme, par ailleurs, l’arrivée, prévue dès demain à Alger, du directeur général au commerce de la commission européenne, Ignacio Garcia Bercero, en vue d’entamer des discussions avec des responsables algériens au sujet des relations commerciales entre les deux parties. A souligner enfin que l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE fait déjà l’objet de discussions en vue de sa réévaluation, à la demande de l’Algérie, qui le considère comme n’ayant pas rempli ses objectifs en matière d’investissements.


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