La BAD décortique le modèle sud-coréen



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Le président de la Banque africaine de développement estime que l’Afrique doit miser sur «la valeur ajoutée de ses ressources et matières premières et les transformer en produits finis». Pour ses assemblées annuelles 2018, axées sur l’impérieux besoin d’industrialiser l’Afrique, la Banque africaine de développement (BAD) est allée chercher l’inspiration à Busan, en Corée du Sud, pays membre non régional de la Banque africaine depuis le début des années 1980. Un pays de prodiges, ayant su s’industrialiser en l’espace de quelques décennies et réaliser une ascension économique fulgurante, ce qui en fait, au sens de la BAD, une des success-stories économiques les plus en vue au monde, à décortiquer afin d’en reproduire les contours au sein du continent africain. L’Afrique, riche de ses ressources innombrables, gagnerait ainsi à s’inspirer du modèle coréen, selon le président de la BAD, qui a rappelé à la veille de l’ouverture officielle des travaux des assemblées générales de l’institution financière, que le continent africain continue à exporter toutes ses richesses, et donc des milliers d’emplois hors de ces frontières, sans s’engager dans un processus de transformation locale de ses ressources, qu’il s’agisse du cacao, des minerais, du pétrole et du gaz, entre autres. Une déperdition de ressources qui prive les pays africains d’une valeur ajoutée créatrice de richesses et d’emplois pour les millions de jeunes qui constituent le socle de l’avenir de l’Afrique. L’inadaptation du système éducatif est aussi à montrer du doigt, selon d’autres témoignages, qui soulèvent le problème du manque flagrant en matière de préparation des jeunes à des parcours entrepreneuriaux. Ceci étant dit, en restant dans le strict domaine économique, car les raisons sont aussi à chercher du côté politique et du manque de prospective, et malheureusement aussi du côté sombre, celui de la corruption qui gangrène les pays africains et prive leurs économies de décoller. «Miser sur la valeur ajoutée», selon le président de la BAD Pour en revenir à la vision strictement économique, Akinwumi Adesina, président de la BAD, estime que l’Afrique doit miser sur «la valeur ajoutée de ses ressources et matières premières et les transformer en produits finis». C’est ainsi que, selon lui, la base de l’industrie locale se renforcera et permettra au continent de se défaire d’une dépendance aux exportations brutes. Pour la BAD, «la précarité des industries en Afrique est en grande partie responsable de la faible position du continent en matière de développement à l’échelle mondiale. L’industrie africaine génère un produit intérieur brut moyen par habitant de 700 dollars, soit à peine un cinquième de celui de l’Asie de l’Est, à 3 400 dollars, ce qui explique, ajoute la BAD, pourquoi le continent continue de dépendre des économies industrialisées pour répondre à la plupart de ses besoins, malgré la forte croissance économique qu’il enregistre depuis près de 20 ans. La BAD rappelle que les ressources naturelles à faible technologie non transformées constituent la plus grande partie des exportations de l’Afrique : elles représentent, par exemple, à elles seules plus de 80% des exportations de l’Algérie, de l’Angola et du Nigeria. Il est à noter que le volet «industrialiser l’Afrique» fait partie des priorités stratégiques de la BAD, dites «high 5», destinées à permettre d’accélérer le développement du continent. «Le secret de la richesse des nations est évident : les pays développés ajoutent de la valeur à tout ce qu’ils produisent, et les nations pauvres exportent des matières brutes. L’Afrique doit sortir de sa position au plus bas des chaînes de valeur mondiales et avancer rapidement vers son industrialisation, en ajoutant de la valeur à tout ce qu’elle produit», souligne le président de la BAD dans le préambule du document intitulé Industrialiser l’Afrique : stratégies, politiques, institutions et financement, une publication diffusée lors des assemblées qui se tiennent en Corée du sud du 21 au 25 mai 2018. En plus du thème phare de l’industrialisation de l’Afrique, des problématiques connexes, dont le changement climatique, les infrastructures, le secteur privé et la gouvernance, seront débattues. La BAD présentera en outre un rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2018» et donnera l’état de ses opérations, de son profil financier et de ses activités sur les marchés des capitaux pour l’année 2017.        


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