Raffinerie d’Augusta

un investissement intelligent



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Depuis une quinzaine d'années, le problème de la descente aux enfers de l'Algérie trouve sa source première dans le déséquilibre structurel croissant entre la disponibilité du pétrole, des produits pétroliers et la consommation domestiques de produits pétroliers (essence, gasoil, etc.), et ce, tout comme le Nigeria actuel ou l'Arabie Saoudite en 2025-2030. En effet, dès 1995, le ministre algérien de l'Energie (Amar Makhloufi), à travers un comité de raffinage avait prévu à l'horizon 2012 le déséquilibre inacceptable entre l'offre et la demande de produits pétroliers algériens, puis la nécessité de développer des capacités de raffinage en craquage catalytique, d’augmenter les capacités des raffineries existantes et collées au développement du marché intérieur puis de développer le carburant GPL. La contrainte critique se trouvait dans la croissance annuelle insoupçonnée de la demande interne (alors 1% puis 8% ou 10%) essentiellement en gasoil. La démission intellectuelle et morale des différents ministres qui se sont succédé de 1998 à 2015 réduisait considérablement l’espace des solutions, d'où le problème inextricable qui, in fine, se posa au top management de Sonatrach en 2017 : comment financer le fonctionnement et le développement de l'économie algérienne et préserver l'intégrité et l’endogénéïté du modèle offre-demande énergétique nationale. Les éléments micro et macro de l'économie du raffinage du pétrole Contrairement à ce que pensent certains experts honnêtes mais généralistes en macroéconomie, l'économie du raffinage obéit en grande partie aux lois de la microéconomie. Celle-ci fait la part belle aux différents pétroles et leur coût d'acquisition (pétroles lourds, légers, ou pollués en souffre ou non, de différentes origines géographiques, dans l'espace et dans le temps, consommés dans la raffinerie), aux coûts opérationnels (énergie, salaires, production, maintenance, administration, etc.), aux coûts environnementaux (gaz, liquide, pollution des sols, etc.) et enfin aux prix du marché (corrélés au brent, WTI, autres) des produits fabriqués dans la raffinerie, dont les essences, le kérosène, le gasoil, le fuel oil et les lubrifiants. Pour simplifier, deux éléments sont importants : le coût de l'investissement et le coût d'exploitation. Celui-ci s'exprime à travers les coûts précisés dans le paragraphe précédent, notamment le coût d'acquisition du pétrole brut externe et le prix des produits fabriqués, tous deux intrants et extrants dépendant du marché. En effet la raffinerie dépend des prix du marché international du pétrole car, de manière optimale, elle ne devrait consommer en pétrole algérien (Sahara blend) que moins de 50% de sa capacité, pour des raisons techniques (complexité mesurée avec l’indice Nelson) et économiques liées à l'économie du raffinage et qui s'expriment à travers le modèle de programmation linéaire. Toute raffinerie a intérêt à combiner un mélange optimal de différents pétroles bruts (dont le pétrole algérien dit Sahara blend), en privilégiant les pétroles étrangers lourds et sulfureux, peu coûteux, et en les mélangeant avec les pétroles propres de type algérien qui sont parmi les plus chers mais complémentaires et intéressants (d’où 1 à 2 dollars au-dessus du prix du brent), et la nécessité de manipuler les programmes linéaires de recherche opérationnelle. Le raffinage à l’étranger : Quels commentaires raisonnables et équilibrés ? Sans entrer dans les détails, et sur la base d'analyses comparatives quantitatives sérieuses, on peut affirmer que la direction générale de Sonatrach a effectué un investissement intelligent et a priori positif, nonobstant les résultats de l'exploitation de cet investissement. Ceci apparaît à travers l’analyse détaillée des 47 raffineries fermées depuis 2008 dans le monde (étude UBS/ Valero), d’une capacité moyenne de 70 000 à 200 000 bbl/d (contre 190 000 baril/jour pour Augusta), et dont 5 raffineries aux Etats-Unis (2008-2009), dont 2 pour Exxon en 2012 (Fawley UK et Trecate /Italie, etc). Ainsi, pour l’Algérie, avec l’acquisition de la raffinerie d’Augusta, le management actuel de Sonatrach a réalisé un bon investissement à l’étranger, mais qu’il doit préserver par un management rigoureux de la phase future d’exploitation. - Aspect exploitation : la participation au conseil d’administration de la raffinerie Augusta constitue un minimum, mais rien devant l’essentiel, lequel, outre la phase investissement, se situe surtout dans la phase future (2019-2025 ou 2030), dite d’exploitation. L’entreprise nationale Sonatrach devrait occuper les postes et/ou maîtriser les activités suivantes : DGA, programmation de l’exploitation (programmation linéaire, approvisionnement), finances (acquisitions, analyse rentabilité), approvisionnements, dont intrants pétroliers, commercialisation, opérations. - Recommandations : il faut faire confiance aux managers nationaux, ainsi qu’au management de Sonatrach, engagés dans une politique de rupture avec un passé stérilisant, passif, terriblement malhonnête et indigne de la nation algérienne. Il faut préparer la rupture organique et structurelle avec un passé hexadécimal totalement inefficace et incompétent. Seule la rupture temporelle, plus la confiance envers nos jeunes, nous préservera des conséquences de la mort subite des vieilles choses et des idées surannées. - Conclusions sur l’étape 2019-2025 : Augusta constituerait un investissement intelligent à moindre risque, mais le diable est dans le détail, dans l’exploitation, et comment transformer le gain en free cash flow intertemporel. Comment ? Par une politique rigoureuse de gestion de l’exploitation. Dr Ali Kefaifi


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