Abderrahmane Raouia

«L’Algérie gagnerait à être plus offensive sur le marché africain»



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Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, présent à Busan (Corée du Sud)dans le cadre des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), souligne l’importance de la démarche contenue dans le programme de la BAD pour booster l’industrialisation des pays africains. Rencontré, hier, en marge de l’ouverture officielle des assemblées annuelles qui se tiennent au centre de conférences Bexco à Busan, le ministre des Finances (également gouverneur de la BAD) souligne le rôle que pourrait jouer notre pays dans le cadre du programme lancé par la BAD, estimant notamment que «l’Algérie devrait être un peu plus offensive dans sa démarche vers les marchés africains pour permettre à nos entreprises d’être plus présentes sur le continent, où elles ont un rôle important à jouer dans le cadre de la démarche industrialisante de l’Afrique». Selon M. Raouia, les efforts de l’Algérie dans ce domaine sont à relever : les échanges sont en nette progression, mais ils gagneraient à être intensifiés pour une véritable intégration africaine et des échanges plus soutenus avec les voisins du sud du continent, «d’autant plus que l’Algérie axe son action actuellement sur les projets qui permettent de booster les exportations hors hydrocarbures du pays». Pour ce qui est des avantages que pourrait tirer l’Algérie des programmes d’aide et d’assistance de la BAD, le ministre souligne que l’institution n’intervient en Algérie que «sur différentes prestations de service comme sur les sites d’expertise». Il explique, pour ce qui est du programme lancé par la BAD pour industrialiser l’Afrique, que «notre pays peut éventuellement en tirer profit pour mettre en œuvre des études complémentaires sur des projets donnés ou pour des missions d’experts, si le besoin se fait sentir». Pour ce qui est des financements, M. Raouia rappelle que «l’Algérie n’opte plus pour le financement extérieur et que, donc, la BAD, au même titre que d’autres institutions financières, n’est plus sollicitée à ce niveau». Et d’ajouter : «En Algérie, nous avons un programme et une stratégie industrielle que nous mettons en œuvre par nos propres moyens. C’est une démarche volontaire de la part du gouvernement qui vise à booster l’industrialisation de plusieurs filières. Cela commence à porter ses fruits dans des segments tels que l’agroalimentaire, le textile et tout ce qui vient en aval des hydrocarbures et des mines.» Il est à rappeler que l’Algérie, qui a procédé au remboursement anticipé de sa dette auprès des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux depuis 2006, a également décidé de surseoir à tout recours à l’emprunt extérieur. Depuis quelques années, l’assistance de la BAD à l’Algérie ne porte quasiment plus que sur des opérations d’aide technique dont le renforcement des capacités de l’administration publique, le développement du secteur privé et l’intégration régionale.  


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