Expulsion et répression des migrants subsahariens

des ONG Algériennes répondent au ministère des Affaires Etrangères



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Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères,         

Suite au communiqué émanant du ministère des affaires étrangères du 24 mai 2018 dans lequel les ONG Algériennes sont accusés de vouloir porter atteinte à l’image de notre pays et à ses rapports avec ses voisins du Sud, les Algériens et Algériennes que nous sommes vous répondent que les autorités Algériennes, et non pas l’Algérie, ont  failli à leurs devoirs envers les travailleurs migrants mais aussi envers les nationaux mais cela n’est pas le débat.

En effet, si nous sommes à plusieurs fois intervenus pour dénoncer l’absence de respect à la personne humaine c’est fort de la vision que l’on se fait de notre pays qui a été à un certain moment de son histoire le pays phare en Afrique, pas pour les mêmes raisons d’aujourd’hui mais pour des raisons contraires, car il était le symbole de la solidarité Africaine dans une Afrique libre.

Nous n’avons jamais dit que la prise en charge de ce problème est facile mais nous refusons qu’il soit abordé par une gestion sécuritaire et par des sentiments qui ont été exprimés par l’actuel premier ministre quand il était directeur de cabinet de la Présidence de la République et par l’actuel ministre des affaires étrangères.

Vous ne pouvez demander aux ONG Algériennes de s’inscrire dans votre démarche car elles sont autonomes et s’inscrivent dans une démarche qui ne foule pas aux pieds les droits de l’homme. C’est vrai qu’elles peuvent participer à formuler une politique qui prenne en compte les intérêts de la population Algérienne et ceux des travailleurs migrants mais encore faut-il que les autorités Algériennes cessent de les réprimer dans leur activité.

Nous vous rappelons que nos deux organisations font partie du Forum social Maghrébin et qu’il s’était tenu à Oran le 24 Novembre 2015 une réunion du comité de suivi pour la préparation de la quatrième édition du Forum social maghrébin sur l’immigration. Cette réunion s’est tenue dans une ambiance d’adversité alors que tous les personnes présentes étaient convaincus, au delà de leur nationalité, de la nécessite de joindre les efforts des ONG de la région pour participer à la formulation d’une politique audacieuse qui articule et prenne en charge les intérêts de toutes les populations de la région.

Bien plus, car alors que les précédents rencontres s’étaient tenus dans les pays de la région, l’Algérie fût et reste le seul pays qui refuse que cela soit fait et la rencontre qui devait se tenir à Oran, a été annulée et déplacée dans un autre pays suite au refus des autorités Algériennes (Wilaya d’Oran et celle de Bejaïa) de permettre cette rencontre.

L’Algérie, notre pays, est notre bien à tous mais nous ne concevons l’Algérie qu’avec la dimension qui lui sied c’est-à-dire le pays phare vers lequel tout le monde se tourne.

P/ Bureau LADDH Oran, le 26-05-2018

 Kaddour CHOUICHA                                   Département des migrants   Falleh HAMOUDI                 


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