Kabylie majeure !



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Youcef Yousfi, ministre de l’Industrie : «Nous sommes déterminés à faire décoller l’industrie automobile.» Wa waldi, les gens veulent juste…

…des voitures, pas des avions !

Dans l’appel de Ferhat Imazighen Imula lancé aux populations de la Kabylie, et plus particulièrement aux plus jeunes, appel à la création d’une «milice armée face au pouvoir colonial d’Alger», ce que je retiens, finalement, ce n’est pas tant ce côté attendu du pyromane, cette démarche insensée et visiblement coordonnée avec l’apparition soudain-tout-à-coup-subrepticement d’autres vidéos du même pédigrée. Non ! C’est surtout cette formidable réaction de la… Kabylie, jeunes, et moins jeunes face à la déclaration de guerre de l’ancien chanteur pacifiste. Une réprobation quasi-générale. Un grondement sourd de colère lourde face à cette initiative mortifère et à ce déploiement chronométré d’une feuille de route régionale. Comme quoi le pouvoir, le régime, appelez-le Palais comme vous le voulez, se trompe. Se trompe lourdement. Se trompe comme à chaque fois sur la Kabylie. En l’infantilisant. En la minorant. En pensant qu’elle n’est pas «assez grande», pas assez mâture pour envoyer paître elle-même les bergers errants. Pour éradiquer en son sein, sans directives d’Alger, le virus qui veut ravager sa région, gangréner sa capacité autonome à dire son fait aux dirigeants. La Kabylie n’a pas besoin d’un «Appel de Londres» pour rappeler ce qu’elle attend, ce qu’elle exige et ce qu’elle obtiendra sans verser le sang de ses enfants. La réaction de la Kabylie est extraordinaire de vitalité républicaine et d’amour de la patrie. La patrie arc-en-ciel. Pas celle des caciques arabo-musulmans à poils et à vapeur. Et au-delà, il y a ces réponses cinglantes à l’artiste et militant naguère flamboyant devenu aujourd’hui va-t-en guerre rémunéré. Que lui a dit la Kabylie de toute la force de ses gorges rebelles déployées ? Pas en notre nom ya si Ferhat ! Pas sur notre dos ! Pas sur les corps de nos enfants. Une fin de non-recevoir que le Palais, en premier, avant même le chanteur, devrait comprendre, savoir décoder. La Kabylie est majeure ! Arrêtez de la museler et de parler à sa place ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.


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