«On a perdu le jeu et la force qui étaient les nôtres sous la coupe de Halilhodzic et Gourcuff»



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Seul joueur à s’exprimer en zone mixte à Lisbonne, après la lourde et humiliante défaite face au Portugal, l’ancien capitaine des Verts et plus ancien capé de la sélection, Carl Medjani, a été comme à son habitude franc et pragmatique. D’emblée, il relèvera la différence de niveau. «Face au Portugal, on a vu la différence de niveau entre une grande équipe et nous. Ce n’est pas moi qui vais tirer sur l’ambulance, mais dans un match, il y a toujours de bonnes choses et d’autres moins bonnes. Les seuls regrets qu’on a, c’est que les trois buts on aurait pu et même dû les éviter. Ce sont des erreurs qui sont facilement corrigeables. C’est ce qui laisse quelques regrets», déplore-t-il. Et de faire un constat amer : «On est une équipe qui est en difficulté, il ne faut pas se le cacher. Mais il faut garder la tête froide et se remettre au travail, car le plus important pour l’EN c’est au mois de septembre et la reprise des éliminatoires pour la CAN-2019.» Interrogé au sujet de la polémique sur l’avenir de Madjer à la tête de la sélection nationale, et s’il avait évoqué le sujet dans les vestiaires avec ses coéquipiers, Medjani estime que cela n’est pas du ressort des joueurs. «Nous, les joueurs, on est loin de tout cela. On a suivi les déclarations des uns et des autres. Une chose est sûre, tout le monde a des responsabilités. La seule chose qu’on ne peut pas enlever à Madjer, c’est qu’il a voulu bien faire et il a toujours parlé avec son cœur. Après, s’il y a des décisions qui seront prises par la fédération, nous, en tant que joueurs, on n’a pas notre mot à dire. On ne nous a pas demandé notre avis pour ramener un coach, on ne demandera pas notre avis s’il y a lieu de prendre une décision. Nous, en tant que joueurs, notre souci est de donner le meilleur de nous-mêmes sur le terrain, même si sur les trois derniers matchs, on a été vraiment très en difficulté. Il faut faire un constat et essayer de trouver des solutions à nos maux, tout simplement», annonce Medjani. Ce dernier, tout en reconnaissant que les Verts ont perdu leur beau jeu qu’ils avaient du temps de Halilhodzic et Gourcuff, trouvera des circonstances atténuantes à l’actuel sélectionneur national : «On a décidé de jouer en bloc, et la difficulté quand on joue bas, c’est de remonter le ballon et d’essayer d’être dangereux en attaque rapide. C’est quelque chose qu’on maîtrisait bien en 2013-2014 avec Halilhodzic et même en 2015 avec Gourcuff, quand il a repris l’équipe. C’est vrai que ce sont des choses qu’on a perdues par la suite, il faut le reconnaître. Mais il y a des choses à prendre en compte. L’équipe de ces années dernières n’est plus l’équipe qu’on a aujourd’hui», relève Medjani. Et d’ajouter : «C’est difficile aussi d’avoir une cohésion et des automatismes quand on est à la recherche d’une équipe. Le coach l’a bien dit, il a fait dans la prospection, et il a donné leur chance à de nouveaux joueurs. Donc ce n’est pas évident d’avoir un jeu huilé tout de suite après. Une équipe ne se construit pas en six ou sept mois, mais en deux à trois ans.» Medjani conclut : «Il faudra être patient. Et comme je l’ai dit il y a une année déjà, on est une équipe en construction et le plus important est d’être opérationnels pour les éliminatoires de la prochaine Coupe du monde.»  


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