Qui a limogé Madjer ?



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Madjer ne survivrait donc pas à la barre technique des Verts. Au lendemain de la cuisante défaite à Lisbonne face au Portugal, des «voix autorisées» parmi les membres du BF/FAF ont livré «l’exclusivité» à certains médias avant même que l’instance fédérale ne se prononce officiellement sur la question.
Qui décide ou plutôt qui fait quoi au sein de la FAF ? Depuis son intronisation, la nouvelle équipe fédérale a montré toutes les facettes d’une entité disloquée maniant admirablement l’art de la contradiction. Au fond, sur l’ensemble de la composante du BF (12 personnes au lieu des 13 réglementaires, suite au retrait de Djahid Zefizef) présidé par Kheireddine Zetchi, seuls quelques membres s’expriment sur des sujets souvent «factuels». Rappelons-nous l’épisode Messaoud Koussa qui se lança pour défoncer une porte ouverte. L’ex-arbitre international et non moins président de la ligue de wilaya de Sétif n’avait pas toléré que la CFA échappe à son autorité. Aujourd’hui, alors que la commission fédérale d’arbitrage a été léguée à Mohamed Ghouti qui n’a aucune «compétence» en la matière, M. Koussa n’en fait plus cas, se contentant d’assurer quelques missions rétribuées à l’intérieur et en dehors du pays. Quid de Bachir Ould Zemirli et Rebbouh Haddad, les deux vice-présidents de la FAF, qui ont remué ciel et terre au début du mandat en raison de quelques «clafoutis» à partager avec le boss de la fédération ? Le président d’honneur du NAHD et son homologue de l’USMA, pourtant «condamnés» par la réglementation du fait qu’ils soient membres actifs de leurs clubs d’origine, ont agité la menace de quitter le bureau fédéral s’ils n’obtiennent pas des avantages liés à leur statut. Ould Zemirli, à titre d’exemple, n’admettant jusqu’alors pas la «bourde» du SG/FAF d’envoyer sa candidature à la CAF «hors délais». Que dire, par ailleurs, de ce président de la commission Coupe d’Algérie, Nourredine Bakiri, qui, dès qu’il fut abandonné par le «pigiste» Ali Malek, autrement plus rodé dans la gestion de l’épreuve populaire, multiplia les décisions intempestives concernant particulièrement la domiciliation des phases avancées de Dame Coupe engendrant, certainement sans le vouloir, une violence physique et verbale dont le football algérien s’en souviendra à jamais. Un autre personnage a longtemps tiré la couverture à lui avant de se faire hara-kiri, observant depuis quelque temps un incroyable silence. Lui, c’est Amar Bahloul, l’homme à tout faire, la personne chargée des missions impossibles. Le président de la ligue d’El-Tarf qui a été chargé de la coordination avec les ligues a été un élément cardinal dans la destitution de Mahfoud Kerbadj de la présidence de la LFP. C’est aussi lui qui a eu pour mission de «prendre en charge» Mohamed Raouraoua quand ce dernier était arrivé, à la surprise générale, au CTN/FAF de Sidi Moussa pour assister à l’AG ordinaire de la fédération en avril dernier. L’ex-président de la fédération, qui avait déclaré à la presse qu’il n’était pas un «béni-oui-oui», fera quelques sommaires remarques à propos de la gestion financière de son successeur, refusera de cautionner les bilans puis retournera d’où il est venu. Sur un plan de la communication, M. Bahloul fut le membre du BF le plus sollicité par les médias depuis l’élection de Kheïreddine Zetchi à la présidence de la FAF. Hormis quelques apparitions publiques et trois ou quatre plateaux TV, ce dernier se montra moins bavard que son collaborateur issu de la ligue d’El-Tarf qui aura joué plusieurs rôles (protocolaires surtout) mais qui a rarement voyagé.

Zetchi et les «neutres»
Les membres du bureau fédéral ne sont pas, pourtant, tous de fins communicateurs. Il existe un panel qui préfère travailler en douce, sans faire de bruit. Nous nommons particulièrement le trio Larbi Oumamar-Radia Fertoul-Rachid Gasmi mais aussi le manager général des Verts, Hakim Medane. Le dirigeant asémiste, qui n’a pas de tâche particulière au sein de l’instance fédérale, est, avec Mohamed Maouche (désigné président de la commission d’éthique), l’une des rares personnes qui évite de communiquer hors du cadre légal. Pourtant, avant et au lendemain de l’AG élective qui a propulsé M. Zetchi à la présidence de la FAF, M. Oumamar a activement participé à la campagne en multipliant les interventions dans les médias. Pour Radia Fertoul et Rachid Gasmi (membre sans mission qui fut promu président de la commission des finances après le retrait de M. Zefizef), le silence est d’or. L’ancien P-dg de la Safex se contente d’accomplir des missions, comme accompagner l’EN à l’étranger, suivant sa disponibilité alors que la chargée du football féminin se contente de mener ses charges à la tête de sa commission spécialisée «sans s’immiscer dans les affaires» qui ne la concernent pas. Pour Hakim Medane, très communicatif lorsque la FAF s’attelait à chercher un sélectionneur (Lucas Alcaraz, ndlr) puis à accomplir la tournée de sensibilisation des internationaux évoluant en Europe. A l’époque, Medane était la source de toute la presse. Aujourd’hui, «El-Pibe de Oro» algérien a coupé les ponts avec les médias qui, désormais, se «sourcent» quand il s’agit de l’actualité de la sélection auprès de certains membres du BF mais aussi chez d’anciens confrères aujourd’hui employés à la division médias de la fédération.

Le «coup de grâce» par la subversion
Ce serait donc ce «panel» formé de membres du BF qui ont souvent exprimé leurs divergences et leurs idées sur la place publique et des confrères promus chargés de com’ de la FAF qui a validé l’option de limogeage de Rabah Madjer. Celui-ci l’aura compris et ne s’empêchait pas de le dénoncer lors de sa conférence d’avant-match, mercredi passé à Lisbonne. «Je suis victime d’une machination», a-t-il lâché devant les reporters présents sans vraiment livrer l’identité des auteurs de ladite cabale. L’œuvre de déstabilisation ne faiblira jamais. Madjer, intronisé en octobre dernier, a subi la pression du «peuple connaisseur des choses du football» et s’est mis dans de beaux draps dès lors qu’il perdra son ultime allié, la presse, lors d’une malheureuse altercation avec un journaliste de la radio nationale. Le «taisez-vous» de ce qui deviendra le feuilleton de l’année ne lui sera plus pardonné. A chaque sortie algéroise des Verts, l’idole des Algériens durant les années 80 se fera conspuer par un public certainement manipulé mais surtout impatient de voir ses favoris reprendre leur belle symphonie. Vilipendé par les supporters, lâché par ses «amis politiques» qui pensaient bien faire en l’imposant à Zetchi, Madjer se déliera la langue et s’en va en guerre perdue d’avance en invitant à l’ingérence ses «compatriotes portugais». La bourde (de trop) qu’il ne fallait pas commettre, en définitive ?
M. B.


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