Chronique

Le médecin résident, le ministère de la santé et la peuplade DZ



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La santé en Algérie s’enfonce jour après jour dans l’absolue décadence et cela depuis de nombrables années, une décadence exacerbée par un déferlement de ministres non qualifiés, de vieux hôpitaux, obsolètes, dépassés, surchargés, vicieux, archaïques, anarchiques, dépourvus de tout respect des normes requises, des hôpitaux où règne l’hostilité, le laisser-aller, la violence, la pénurie, l’insalubrité, l’inégalité et l’injustice. 

Si depuis des décennies la santé était déjà dans un piteux état, elle demeurait récupérable et curable si on n’avait pas élu Mr. A. Boudiaf à la tête du ministère de la santé dans le but de l’euthanasier il y a de cela quelques années déjà.

Boudiaf ou «  Mr. un jour un scandale » ? Un homme aux multiples frasques, on aurait tout vu de cet ancien ministre durant son mandat : de l’incitation à matraquer éminemment les médecins à l’inévitable scandale du RHB, a-t-on oublié le soutien indéfectible que cet ancien ministre a porté à un escroc-charlatan au nom de Toufik ZAIBET ? Comment le gouvernement avait-il agi si ce n’est de gracier ce pseudo-ministre de son poste, en cédant ses collaborateurs au nouveau ministre de la santé , l’éminent Professeur d’ORL Mr . M Hasbellaoui.

Avouons que Mr. Hasbellaoui a hérité d’un ministère en faillite, de collaborateurs idiots, d’hôpitaux mouroirs et un personnel de santé en ébullition et un long passé de grève du personnel soignant, l’Algérie a-t-elle retenue quelque chose de la grève historique des médecins résidents de 2011 ? La réponse est clairement NON !

Désert médicaux et service civil obligatoire pour les spécialistes fraichement diplômés est un fabuleux mensonge dont lequel seul le gouvernement semble encore y croire, l’Algérie mise tout sur cette politique calomnieuse et trompeuse pour maintenir la paix sociale, faute d’une réelle stratégie de santé, l’Algérie ne dispose même pas de vrais hôpitaux, le médecin spécialiste le sait, les intelligents le savent mais malgré cela le toubib reste le bouc émissaire d’un système de santé DZ en faillite.

Depuis 2016 un comité de médecins résidents (NDLR médecin spécialistes en cours de formation) tente de se rebeller contre la politique perverse de ce système de santé, en se rassemblant d’une manière ludique et organisée, d’abord d’une façon trimestrielle, puis mensuelle, on réclamait principalement de meilleures conditions au travail, une meilleure prise en charge des malades et la suppression du caractère obligatoire du service civil.

Ce qu’il en a suit n’est pas méconnu , ce médecin résident rêvant d’un hôpital digne pour les algériens a vu son mouvement se durcir progressivement face au mutisme et l’indifférence de la tutelle, passant d’une demi journée de protestation par semaine à deux et suite à la répression injustifiée du 03 janvier 2018 par les forces de l’ordre à l’hôpital Mustapha, seule la prise en charge des urgences a été maintenue.

L’histoire retiendra que de jeunes médecins résidents se sont nourris d’optimisme et se sont vêtus de courage, de bonne foi et de détermination face à un système de santé pourri, pervers, injuste et ce malgré les difficultés.

Ces jeunes médecins avaient compris que la dignité se mérite et que les droits s’arrachent.

L’histoire se souviendra d’une tutelle lâche, périmée, dépassée, incompétente, sourde, muette, aveugle adepte des monologues, ne connaissant pas grand chose au dialogue, une tutelle qui n’accorde aucune importance à la santé de ses citoyens, encore moins au bien être de ses médecins, on se rappellera d’un pays où le salaire d’un député est cinq fois le salaire d’un médecin, un pays où les citoyens ne sont pas égaux en droit et en devoir , un pays qui favorise l’idiotie au profit de l’intelligence, où un médecin étranger est mieux considéré qu’un médecin du pays.

L’histoire retiendra qu’on a transcrit notre mécontentement dans nos foyers, dans nos hôpitaux, dans les médias et dans la rue, en réitérant à maintes reprises notre engagement et notre détermination à faire valoir la santé des citoyens Algériens, on a souvent été tabassés, insultés, agressés, malmenés par les forces de l’ordre dans les commissariats , embarqués dans des fourgons destinés aux criminels puis abandonnés au milieu de nulle part pendant que les voyous, les dealers, les voleurs, les meurtriers, les agresseurs et les violeurs couraient les rues, la tête haute, l’histoire se souviendra de la complicité de tous les Algériens, oui le silence est une complicité, le silence est pire que la trahison.

L’histoire retiendra qu’en Algérie on peut se rassembler par milliers devant la grande poste d’Alger pour regarder un match de foot jamais pour réclamer ses droits.

L’histoire retiendra une santé algérienne en faillite qui pousse désespérément les médecins Algériens à quitter le secteur public au profit du secteur privé, l’état est complice de l’émigration massive des médecins ainsi que le déferlement de démissions vers le secteur privé, un secteur qui avouons le, apporte sérénité et sécurité.

Par Amina FDJER

 

 

 

 


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