Immigration, technologie et Poutine



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La 21e édition de la Coupe du monde de football est pliée. Les Français raflent le second titre de leur histoire après celui obtenu chez eux en 1998 et une finale ratée en 2006 face aux italiens en Allemagne.
Avec une armada de joueurs issus de l'émigration, souvent aux noms peu franchouillards, la France puise sa gloire grâce dans les pépites des anciennes colonies. Elle s'en réjouira pendant des semaines comme d'un jour d'indépendance.
Ce sont d'ailleurs ces anciennes colonies, qui lui avaient justement permis de se libérer du nazisme en 1944 puis de bâtir une France puissante, capable d'absorber plusieurs couches d'immigrants jusqu'au plus récent, à l'image du malien Kante ou de l'algérien Fekir, naturalisés depuis peu.
Et comme en 1998, c'est le blanc, blanc et beur qui a porté les tricolores au sommet du football mondial. C'est désormais indéniable.
La France ne peut s'illustrer sans ses minorités visibles. La Croatie, jeune nation aux joueurs certes talentueux, n'a pu compter que sur son sang et sa sueur.
Le Mondial russe a consacré cette réalité tout comme celui du Brésil, où l'Allemagne avait fait feu de tout bois grâce à ses Khedira, Ozil et Boateng.
Le rendez-vous russe a aussi consacré la prédominance de la technologie comme moyen d'arbitrage lorsque l'homme était incapable de compter sur ses moyens naturels pour trancher un litige dans la surface de réparation notamment. Le Video assistant Referee (VAR) a changé l'issue des rencontres depuis le match d'ouverture. Bien que contestée par certains puritains, la vidéo a limité les erreurs, les injustices et les hold-up des matches.
On se souvient de la finale entre l'Allemagne et l'Angleterre en 1966 à Wembley, lorsque l'arbitre valida un but anglais imaginaire et en 1986, lorsque l'argentin Maradona a sanctionné la Belgique avec un but marqué de sa main.
La 21e édition constitue un pari réussi pour le VAR, qui devrait être généralisé à tous les championnats de football du monde entier, selon le vœu de la FIFA.
Une perspective qui devrait réduire les violences sur le terrain, causées principalement par de mauvaises appréciations du jeu ou des décisions arbitrales. C'est aussi le moyen de protéger les arbitres, victimes expiatoires du chauvinisme. La technologie est désormais indissociable du quotidien humain, dans lequel le football tient une place prépondérante. C'est aussi une occasion pour les algériens de se rendre compte que la technologie n'est pas un moyen de jouissance ou de frime, mais un tremplin vers le progrès.
La Russie a démontré son avance dans ce domaine durant cette Coupe du monde. Aucun ne peut contester le fait que l'organisation de la Coupe du monde en Russie a été une réussite. Les stades ultra-modernes, des moyens de télécommunication et de communication de pointe émaillés d'une ambiance chaleureuse qui a permis à tous les supporters qui ont quitté la Russie au premier tour de garder de bons souvenirs, en témoignent les médias mainstream qui n'ont relevé aucun incident majeur. Ceux qui tentaient de ternir l'image de la Russie en la décrivant comme un pays fermé, dirigé par un dictateur, convoquant par ricochet l'affaire Skripal ou l'intervention russe en Ukraine, ont dû revoir leurs pâles copies.
Le président russe, Vladimir Poutine, a réussi au contraire à livrer au monde un mondial plaisant et l'image d'une Russie sereine face aux manipulations des puissances occidentales.


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