Des résidents s’improvisent mendiants



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C’est une pluie de sanctions qui s’abat sur les médecins résidents depuis la reprise des activités hospitalières. En plus de l’absence totale d’offre de dialogue, les résidents font face à une hiérarchie bien décidée à leur faire payer les huit mois de grève. Face à cette situation, des médecins résidents ont pris une initiative inédite : ils se sont mis à solliciter l’aide des passants à l’entrée des CHU pour protester contre le non-versement de leurs salaires.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C’est une démarche des plus inédites qu’ont entreprise des médecins résidents. Privés de salaire alors qu’ils ont repris les activités hospitalières depuis déjà un mois, ils ont tout simplement sollicité la charité des passants.
Pancartes à la main, portant leurs blouses, des médecins résidents au niveau du CHU Mustapha-Pacha se sont tout simplement mis à solliciter la charité. Sur les écriteaux brandis, les résidents expliquent que sans salaires depuis huit mois, ils sont réduits à demander l’aumône. «Un deux trois, viva la précarité», écrit un résident alors qu’un autre n’a pas hésité à écrire : «Aidez les médecins à subvenir à leurs besoins.» Il s’agit là d’une action fort symbolique.
Le Camra écrivait jeudi sur son compte officiel de Facebook qu’«à près d'un mois de gel de la grève, avec reprise de toutes les activités de soins, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ne respectent pas la promesse d'ouverture de dialogue. Pis, certaines directions générales dépassent leurs prérogatives de gestionnaires pour décider de ne pas verser le salaire actuel des médecins qui travaillent, à l'image du CHU Mustapha-Pacha à son huitième mois de gel de salaire. La tutelle semble explorer les nouvelles possibilités de mépris du corps médical». Depuis qu’ils ont décidé de geler leur mouvement de grève, les médecins résidents n’ont reçu aucune offre de la part du ministère de la Santé. Pire encore, leur reprise s’est faite dans la douleur. Dans certains services, les chefs de service ont tout simplement refusé leur retour. Ceux qui ne l’ont pas fait ont tout simplement réservé un accueil glacial aux résidents. Ces derniers sont confinés dans des tâches subalternes. Certains chefs de service ont même restreint leurs mouvements, leur interdisant l’accès à certains locaux.
Les gestionnaires des hôpitaux ne sont pas restés non plus neutres. Ils sont nombreux à maintenir le gel des salaires des résidents en dépit de la reprise des activités.
La semaine dernière, le Camra avait réagi en appelant les résidents à se rassembler au sein du CHU Mustapha pour dire leur incompréhension et protester contre les mesures qui s’abattent sur les résidents en l’absence de tout contact avec la tutelle.
N. I.


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