Vacances entre canicule et vacuité

Distante de moins de 80 km des côtes les plus proches de l'ouest algérois, l'ancienne capitale du Titteri enregistre en été des températures très élevées, obligeant la population à s'enfermer chez elle durant les heures de pic de chaleur ou à prendre, dès le matin, la direction de la mer.

La canicule qui a sévi ces dernières semaines n'a pas manqué de jeter la ville de Médéa et les agglomérations limitrophes dans une profonde torpeur accentuée par le manque d'activités culturelles et sportives, si l'on excepte le « plan bleu » qui permet aux enfants de la wilaya de rallier les plages de la région algéroise.

Pour fuir la chaleur torride, des groupes de femmes et d'enfants empruntent tous les matins les nombreux bus de transport public et les taxis qui partent vers les plages pour des virées d'une journée afin de s'adonner au plaisir de faire trempette.

Les vacances dans l'ancienne capitale du Titteri riment avec morosité pour les jeunes qui n'ont pas les moyens d'aller ailleurs, faute de distractions ou d'espaces de détente, et qui ne font que musarder paresseusement pendant l'après-midi et passer leur soirée à faire de longues parties de domino sous la lumière des lampadaires publics.

Pour la majorité des jeunes, il n'y a que les terrasses des cafés comme moyen d'évasion et de rencontre, en l'absence d'espaces de lecture, de salles de sport, de complexes de proximité pendant la période des vacances, devenue pour la population synonyme de vacuité.

La monotonie des longues journées d'été n'est rompue que par les klaxons de voitures des cortèges de mariage qui offrent parfois des spectacles d'incivisme envers les autres usagers de la route et les riverains des salles des fêtes du fait des explosions et d'autres nuisances sonores.

Cependant, l'été a une autre connotation pour les personnes nanties qui peuvent se permettre des vacances dans les villes côtières où louer une chambre d'hôtel ou un appartement au prix fort, alors que d'autres choisissent la Tunisie ou la Turquie pour des séjours qu'elles estiment plus avantageux que dans les complexes touristiques et les hôtels du pays.

En fait, la situation du tourisme dans la wilaya aurait pu être bien meilleure eu égard aux nombreux endroits favorables au développement des activités de loisir dans une région aux multiples potentialités naturelles qui n'attendent d'ailleurs que leur exploitation pour promouvoir le tourisme climatique, le thermalisme, l'hôtellerie, l'artisanat, etc.

En effet, les nombreux sites naturels et forestiers, les sources thermales disséminées à travers les communes et non exploitées, la variété des activités artisanales, notamment les produits de la poterie artistique et de la céramique encore présentes dans les milieux citadins, pourraient constituer de véritables ressorts au développement économique de la région.

L'on nous citera le nombre de sites naturels inexploités à l'image de la forêt récréative de Ben Chicao, d'une superficie de 16 ha de cédraie, située sur un point culminant des monts du Titteri qui a été un tropisme pour les familles avant sa fermeture suite à un litige entre l'administration et le concessionnaire, alors qu'elle aurait pu être aménagée pour recevoir des activités de loisir, de développement du sport de montagne, des randonnées pédestres et l'équitation.

Le projet de station climatique dans la commune des Deux Bassins, près de Tablat, à 120km à l'est du chef-lieu de wilaya, destiné à devenir une destination touristique et de soins

pour les personnes aimant la nature et celles souffrant de maladies respiratoires, est resté dans les tiroirs, tout comme les autres projets après le gel des programmes du secteur, a-t-on indiqué à la direction du tourisme.