L’ONU dans l’impasse



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C’est aujourd’hui une évidence : toutes les solutions imaginées par les Nations-Unies pour sortir le conflit du Sahara Occidental du statu quo ont échoué.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L’impasse est totale et risque de se prolonger des années encore en raison des jeux troubles menés par trop de parties intéressées.
Plus grave encore, les débats entourant la crise opposant de base le Front Polisario et le Maroc ont dérapé et se sont transformés progressivement en dossier bilatéral engageant exclusivement l’Algérie et le Maroc.
Ces derniers jours, Rabat a refusé une nouvelle fois de s’engager dans des négociations avec les Sahraouis maintenant que toute discussion sérieuse ne peut se dérouler qu’avec les autorités algériennes accusées d’avoir monté le dossier du Sahara Occidental de toutes pièces pour nuire à son voisin.
Omar Hilal, ambassadeur du royaume auprès des Nations-Unies, a été instruit de faire connaître la réponse de son pays à Horst Kohler qui vient de fixer la période à laquelle devraient reprendre les pourparlers.
L’envoyé spécial onusien pour le Sahara Occidental s’en est, naturellement, tenu aux termes contenus dans la dernière résolution du Conseil de sécurité laquelle fixait la rencontre entre les deux parties avant la fin du mois d’octobre prochain.
Homme patient, connu pour sa grande expérience en matière de relations entre Etats, Horts Kohler a tout tenté depuis sa nomination. Sa démarche, discrète, a consisté en une série de consultations intenses entre toutes les parties concernées. Il a pu aussi jauger de la tension qui prévaut dans les camps de réfugiés où la jeunesse, en mal de liberté, a de plus en plus de mal à contenir sa colère.
Comme ses prédécesseurs, il n’a rien pu obtenir de nouveau, se contentant d’appeler à la reprise des pourparlers. Une nécessité, bien sûr, mais une carte qu’a toujours refusé de jouer le Maroc. Fin diplomate, feu Hassan II avait, un moment durant, accepté de se prêter à la demande des Nations-Unies en s’asseyant à la table des négociations, mais l’épisode a tourné court lorsque les discussions sérieuses ont commencé.
Depuis son décès, Mohammed VI a coupé court à toutes tentatives similaires. Sa stratégie est essentiellement axée sur la recherche de moyens de sortir du cadre du plan onusien. Il n’a pas hésité à croiser le fer de manière très ostentatoire avec l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon lui reprochant d’avoir pris fait et cause en faveur des Sahraouis pour avoir osé utiliser le terme de «territoire occupé».
Dans sa stratégie, le Maroc s’appuie sur des soutiens extérieurs de taille. La France et les pays du Golfe y jouent un rôle principal. Rabat est activement soutenu dans sa tentative d’impliquer directement Alger dans la recherche d’une solution bilatérale. Deux exemples types illustrant cette situation se sont déroulés au cours de cette année. Invité par l’ambassadeur de France à donner une conférence à Alger, Dominique De Villepin a publiquement appelé Algériens et Marocains à régler entre eux le conflit, mettant à l’écart la principale partie. A la même période, l’Arabie Saoudite annonçait son intention d’investir à Dakhla, région stratégique sous occupation, en violation des accords internationaux et des principes de bonne entente avec les pays de la région. Se sentant solidement soutenu, Mohammed VI a décidé de faire ce que même son père n’avait osé entreprendre ouvertement : tourner le dos aux clauses contenues dans l’accord des Nations-Unies et réclamer une solution exclusive avec Alger.
La lettre adressée en mars dernier au SG de l’ONU était d’une virulence toute particulière à l’égard de l’Algérie qui s’était vu accusée d’être à l’origine du blocage actuel. Antonio Guterres a fait la sourde oreille, mais les Marocains sont décidés à ne pas lâcher prise. La dernière déclaration de Omar Hilal est d’une virulence équivalente à cette lettre adressée aux Nations-Unies. Elle sonne aussi comme une fin de non-recevoir à la reprise des négociations en octobre prochain. Cette période marquera aussi la fin des six mois accordés à la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental).
La présence des Casques bleus onusiens dans cette région est coûteuse et plusieurs pays ont fait savoir que sa prolongation nécessite des efforts difficiles à poursuivre. Une aubaine pour le Maroc qui mise sur l’usure. La mission de l’ONU a-t-elle échoué dans le règlement du conflit du Sahara Occidental ? Pour l’heure, la situation se présente telle quelle. Le manque d’offensive réelle de cette institution a non seulement conduit le dossier dans une impasse totale, mais risque aujourd’hui d’exacerber les tensions entre deux Etats sur lesquels repose la stabilité de la région. Ces derniers mois, la crise ouverte qui a éclaté entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara Occidental a pourtant soulevé bien des inquiétudes au sein de la communauté internationale.
A. C.


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