Ghazni (Afghanistan)

Les armes se taisent, la peur demeure



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Les forces afghanes semblaient, hier, avoir finalement repoussé les talibans assaillant depuis près d’une semaine la ville de Ghazni (Est), où les rues s’animaient de nouveau, mais la crainte de nouveaux combats restait forte.

Les forces de sécurité patrouillaient dans les rues, et plus aucun insurgé n’était visible. Des commerçants commençaient à réparer les dégâts et à nettoyer leurs échoppes dans les rues encore enfumées, selon un correspondant de l’AFP sur place. Mais l’AFP a aperçu des talibans dans au moins un village à l’extérieur de la ville, et leur présence a également été signalée aux habitants dans d’autres lieux à proximité, faisant craindre une nouvelle offensive. L’assaut taliban sur Ghazni, ville stratégique située à deux heures de route de Kaboul, avait commencé jeudi soir.  L’armée afghane, appuyée par des dizaines de raids aériens américains, peinait depuis plusieurs jours à les repousser.
Les autorités maintiennent que la ville n’est pas tombée et que seules des opérations limitées s’y poursuivent. On ignorait mercredi à quel stade en étaient ces opérations. «L’armée nationale afghane rassure le peuple de Ghazni que l’ennemi n’aura pas l’occasion de perturber la vie des gens normaux», a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué, ajoutant que des dizaines d’insurgés avaient été tués dans les raids aériens et les opérations au sol.
Le président afghan, Ashraf Ghani, a qualifié l’offensive de «crime impardonnable», précisant qu’il avait ordonné aux autorités de provisionner la ville en eau et nourriture de toute urgence. «Vous pouvez être certains que la douleur de Ghazni est la douleur de tous les Afghans, surtout la mienne», a ajouté M. Ghani qui a été critiqué ces derniers jours pour son relatif silence au sujet de la bataille. L’attaque de Ghazni, chef-lieu de la province du même nom, constitue la plus grande offensive talibane depuis un cessez-le-feu inédit de trois jours observé en juin, qui avait relancé les espoirs de paix après quelque 17 ans de guerre. Les insurgés sont sous pression depuis des mois pour accepter de commencer des négociations de paix avec le gouvernement afghan, et les analystes estiment que de telles batailles visent à les placer en position de force au moment de les entamer.
En ce sens, l’opération est un succès pour les insurgés, souligne le général à la retraite et analyste Atiqullah Amarkhail. «Le gouvernement a peut-être été capable de reprendre la ville mais la confiance des gens à son égard a été affaiblie», estime-t-il. «Aujourd’hui, même à Kaboul, les gens pourraient commencer à redouter une soudaine attaque des talibans contre la ville», a-t-il souligné.

Obligés de ravitailler les talibans

L’ONU a dénoncé la «souffrance extrême» infligée aux civils pris au piège des combats. «Certaines informations indiquent que le bilan à Ghazni est très lourd», a déclaré le représentant spécial de l’ONU en Afghanistan, Tadamichi Yamamoto, dans un communiqué rendu public hier. «Des estimations non confirmées font état d’un bilan de 110 à 150 victimes civiles. Selon des informations fiables, l’hôpital public de Ghazni est débordé par un afflux continu de blessés», a-t-il ajouté. «Il y avait une odeur de sang dans la ville», a témoigné Basir Ahmad, un commerçant réfugié tôt hier dans la capitale Kaboul. «Les gens avaient peur que les combats ne reprennent à tout moment», a-t-il dit à l’AFP. Les habitants ont été contraints, plusieurs jours durant, de se réfugier dans les sous-sols et de ravitailler des talibans. «Nos stocks de nourriture se sont épuisés au deuxième jour de combats», a témoigné un habitant, Shukrullah Nahimi. «Les talibans étaient près de notre maison et nous avons dû nous cacher au sous-sol».
«Ma maison était tout près de la ligne de front, les talibans forçaient les gens à leur apporter de la nourriture et du thé», a renchéri un autre local, Hassan Safari. «Les combats étaient intenses. Pendant deux jours, nous n’avons eu ni eau, ni nourriture. Mes enfants pleuraient quand ils entendaient des explosions et des tirs des talibans de l’autre côté du mur», a-t-il dit.

AFP


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