SCANDALE A ALGER ET ANNABA

Des riches s’accaparent des logements de l’OPGI



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Le parc immobilier algérien est depuis l’indépendance du pays objet de convoitises. Hier, deux scandales ont éclaté et ont mis à nu la gestion de ce parc : des émigrés se sont accaparés des logements sociaux à Annaba et des personnes influentes ont mis la main sur des maisons mises à la disposition des chancelleries étrangères à Alger. A Annaba, il s’agit de propriétaires de restaurants et de sociétés de location de véhicules établis en France qui figurent parmi les bénéficiaires de 7000 logements sociaux à Annaba dont la liste a été publiée en août 2017. Le scandale a été révélé mardi 14 août par le wali d’Annaba, Mohamed Slamani. Selon ce responsable, la commission d’enquête qui a étudié les recours introduits contre la liste des 7000 logements, a enregistré plus de 500 cas “suspects” d’attributions et de la fraude. “La commission prendra des mesures punitives à l’encontre des bénéficiaires suspects, et particulièrement ceux qui possèdent des entreprises de location de véhicules à l’étranger et qui veulent s’accaparer des logements sociaux locatifs destinés au citoyens démunis”, a martelé le M. Slamani dans des propos rapportés par El Khabar. A Alger,  ce sont les ministères des Affaires étrangères et de l’Habitat qui ont enclenché des enquêtes sur la situation de certains biens immobiliers occupés, par des missions diplomatiques en Algérie. Il existerait, selon Echorouk, de nombreux biens appartenant aux Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI), pour la plupart érigés dans les quartiers chics de la capitale. A titre d’exemple, l’appartement mis à disposition de l’ambassade du Yémen, rue Ahmed Réda Houhou, est occupée par une famille algérienne. Idem pour une maison mise à disposition de l’ambassade d’Angola, sise rue Mustapha Ferroukhi, qui a été fermée sans pour autant prévenir les autorités locales. En outre, un individu a occupé l’appartement de l’ambassade de Malte qu’il a transformé en bureau d’avocat. En effet, le phénomène ne se limitait pas aux biens accordés initialement à des ambassades, car il concerne également les six (6) biens qu’occupait Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) depuis les années 1980 à Alger, notamment rue Krim Belkacem, le colonel Lotfi…Selon les mêmes sources, ils sont habités par nombre de familles, dont un a été accordé à une famille par le ministère des Affaires étrangères tandis que le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) siège dans un immeuble de sept (7) étages. Les mêmes documents ont souligné qu’un chauffeur au MAE occupe un bien immobilier à “Sacré Cœur” sur les hauteurs de la capitale, qui contient un jardin et un parking mis auparavant à disposition de l’ambassade du Maroc, alors qu’un fils d’un fonctionnaire au même ministère occupe lui-aussi un bien immobilier, rue Zighoud Youssef, placé sous l’autorité de l’ambassade de Danemark. L’affaire est en justice. Un autre bien immobilier mis à disposition de l’ambassade de l’ex-URSS, rue colonel Krim Belkacem, est occupé par un individu depuis 2001. C’est le cas d’un autre bien sis rue Victor Hugo où siège le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Plusieurs autres biens appartenant à l’OPGI de Bir Mourad Rais ont changé d’occupants à l’insu des autorités du pays, entre autres ceux des ambassades de Turquie, de l’Inde, de l’ex-Tchécoslovaquie.


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