Un reportage sur Chikhi pour sacrifier des fusibles et sauver les requins ?



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Par Kamel M. – Une chaîne de télévision privée a diffusé un reportage sur le baron de la viande, Kamel Chikhi, arrêté dans l’affaire de la tentative d’introduction de 701 kilogrammes de cocaïne en Algérie. Le reportage, dont les réalisateurs promettaient des révélations fracassantes avant sa programmation, est un flop.

On apprend, en effet, que Kamel Chikhi a tenté de s’enfuir lorsqu’il a aperçu les gendarmes encerclant son siège à travers ses caméras de surveillance, alors qu’il se trouvait dans son bureau avec des amis à une heure tardive de la nuit. On apprend aussi qu’il est à la tête d’un empire immobilier constitué de quatre entreprises détentrices de quelque seize projets dans la capitale : KMNN, Lux Promotion, FM Immobilier et Dar Al-Walid Attarkia.

Et c’est là que le reportage «grince».

Tout au long de «l’enquête», entrecoupée de digressions allusives aux cartels de la drogue colombien et brésilien – alors que l’instruction suit encore son cours pour établir le lien entre la drogue saisie et le propriétaire de la cargaison importée du Brésil –, la chaîne énumère les projets immobiliers disséminés à travers une dizaine de quartiers de la banlieue algéroise, dont la valeur totale atteindrait 1 500 milliards de centimes. Les acquéreurs payaient Kamel Chikhi en liquide, insiste-t-on dans le reportage, qui parle ainsi d’évasion fiscale à grande échelle.

Les nombreuses contradictions que renferme le reportage posent la question de sa crédibilité mais surtout de l’objectif réel de ses commanditaires. Comment, en effet, Kamel Chikhi n’a-t-il pu corrompre et faire chanter que des sous-fifres de l’administration locale, alors qu’il est précisé que le riche parvenu de Bouira a obtenu tous ses projets en moins de trois ans et est le principal fournisseur d’un grand nombre d’entreprises publiques et privées en viandes ? Kamel Chikhi détenait un monopole qui n’avait pu être rendu possible que grâce à des complicités à des postes de responsabilité élevés.

Parmi les fonctionnaires arrêtés, on retrouve notamment des administrateurs en charge de l’urbanisme au niveau des APC de Bab Ezzouar, Aïn Benian, Kouba, Hydra, Ben Aknoun, El-Achour et Hussein-Dey. Le plus «chanceux» a touché deux millions de dinars de pots-de-vin et le plus pieux un passeport pour le hadj et de l’argent de poche pour effectuer le cinquième pilier de l’islam dans de bonnes conditions.

Le reportage évoque une implication de Kamel Chikhi dans la politique. Il serait question de financements occultes de campagnes électorales dont auraient bénéficié de «grands partis». Mais on ne saura pas quelles sont ces formations qui ont mangé au râtelier du boucher, pas plus qu’on ne connaîtra le nom de l’ex-ministre du Commerce qui aurait servi d’intermédiaire entre l’épicurien Kamel Chikhi et un des ripoux subalternes cités dans l’enquête.

Le reportage se termine par un discours du ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui rappelle l’engagement du président Bouteflika à combattre la corruption et à n’épargner aucun coupable «quel que soit son rang».

Selon le reportage, ce rang s’arrête au grade de chef de service dans une mairie.

K. M.


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