Les peaux de mouton pour relancer la filière cuirs et textiles



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La collecte des peaux d’ovins et bovins qui seront sacrifiés durant l’Aïd constituera une bouffée d’oxygène pour les entreprises de tannerie. Rappelons qu’annuellement ce sont environ 4 millions de bêtes qui sont sacrifiées, sans que les peaux ne soient récupérées. Le cuir, en produit semi-fini, figure parmi les produits exportés par le pays. Cette année, il s’agit d’une opération pilote initiée par le ministère de l’Industrie et des Mines pour booster la filière des cuirs, entrant dans le cadre d’un programme d’assistance de la Banque mondiale pour appuyer la diversification des exportations de l’Algérie.

Une campagne de collecte de peaux d’ovins et de bovins qui seront sacrifiés le jour de l’aïd sera lancée par le ministère de l’Industrie et des Mines. Cette initiative a pour principal objectif de répondre à un besoin en matière première pour les entreprises de la filière cuir, dont les produits sont destinés essentiellement à l’exportation.

Le ministère table sur une vaste campagne de communication et de sensibilisation pour réussir cette opération pilote qui permettra aux opérateurs du secteur du cuir de respirer un tant soit peu. Le cuir, en produit semi-fini, figure parmi les produits exportés par le pays.

Il s’agit d’une opération pilote pour booster la filière des cuirs, entrant dans le cadre d’un programme d’assistance de la Banque mondiale pour appuyer la diversification des exportations de l’Algérie.

Hassiba Mokraoui, directrice générale de la PME au ministère de l’Industrie et des Mines, souligne d’ailleurs l’importance de la mise en valeur d’un produit de qualité, disponible, habituellement jeté n’importe où sans qu’il ne profite à personne.

«Nous avons touché un besoin de restructurer la filière cuir qui constitue une des sources de devises dans le cadre des exportations hors hydrocarbures. Le manque de peaux est le problème principal rencontré par la filière à la recherche de dynamisation.

La collecte des peaux des ovins et bovins qui seront sacrifiés le jour de l’Aïd constituera une bouffée d’oxygène pour les entreprises de tannerie», explique la même responsable, rappelant qu’annuellement ce sont environ 4 millions de bêtes qui sont sacrifiées, sans que les peaux ne soient récupérées.

Selon Mme Mokraoui, il s’agit d’une opération pilote qui touchera pour sa première édition six wilayas, à savoir Alger, Constantine, Jijel, Batna, Sétif et Oran. Comme premier objectif, l’initiative permettra de collecter près de 800 000 peaux, selon les prévisions du ministère de l’Industrie.

L’organisation de cette collecte s’appuie sur la contribution de plusieurs autres secteurs, tels que l’Environnement, les Collectivités locales, les Affaires religieuses et les associations de consommateurs.

Des affiches sont distribuées conseillant aux citoyens de recourir de préférence aux services des abattoirs communaux afin que le dépeçage se fasse sans abîmer les peaux. Par ailleurs, les lieux de dépôt des peaux sont désignés par les wilayas : les affichages dans les mosquées informeront les citoyens de ces points de dépôt qui seront également mis sur le site web du ministère de l’Industrie.

La réussite de l’opération dépend également de l’implication et de l’investissement des services communaux d’hygiène et des prestataires de ce service dans les grandes villes qui assureront l’opération d’acheminement des peaux déposées au niveau des points indiqués vers les tanneries.

Les mosquées sont également sollicitées pour la sensibilisation sur la nécessité de respecter les normes de découpage de la peau, ainsi que l’utilisation de 2 kilos de sel pour en préserver la qualité avant de la déposer soit au niveau des points indiqués ou tout simplement la mosquée.

Une bouffée d’oxygène pour les tanneurs

Pour la responsable du ministère, la collecte des peaux de mouton de l’Aïd dépasse l’aspect environnemental puisqu’il constitue une réponse à un besoin en matière première. «C’est tout un mécanisme qui se mettra en place pour donner un coup de pouce à cette filière.

Cela contribuera à booster une filière exportatrice et remettra en marche certaines entreprises qui avaient des difficultés à trouver la matière première» a-t-elle précisé. C’est une aubaine que des acteurs économiques publics ou privés doivent saisir.

Des entreprises de production de dérivés comme la gélatine profiteront également de cet apport et auront une vision du marché ainsi que des opportunités d’investissement, ajoute Mme Mokraoui.

Toufik Berkani, directeur général de l’EPE Aced (Algérienne du cuir et dérivés), filiale du groupe Getex, estime, dans une déclaration à El Watan, que cette opération pilote constituera une bouffée d’oxygène pour les entreprises de transformation du cuir, qu’elles soient publiques ou privées.

Le ministère table sur un apport de 800 000 peaux, ce qui constitue 40% des besoins en matière première, souligne le même manager, révélant que les besoins annuels sont estimés entre 3 et 4 millions de peaux.

Pour les entreprises de transformation du cuir (6 publiques et 17 privées), la collecte de 800 000 peaux est considérée comme «une opportunité», comme le souligne M. Berkani, membre de l’Association des tanneurs et mégissiers algériens (ATMA).

Ce responsable cite, entre autres, l’opportunité de développer toute une filière avec la redynamisation de l’outil de production déjà existant. Il s’agit donc, selon notre interlocuteur, de redynamiser une filière dont les produits sont réputés sur le marché.

Le secteur public exporte 10% de sa production annuelle, tandis que le quart de la production du privé est destiné au marché extérieur.

Avec 1500 travailleurs, les entreprises du secteur sont spécialisées dans la collecte des peaux, leurs traitement et transformation en produits semi-finis, dont une partie est destinée au marché des produits de luxe européen.

A souligner que les concepteurs du projet préconisent de désigner les sites de plus de 1000 habitants pour prendre part à cette campagne pilote et recommandent à la Seaal et aux communes d’assurer la disponibilité de l’eau et du personnel responsable de la collecte.

Pour chaque commune, le ministère de l’Intérieur devra identifier des sites de dépôt des peaux par les citoyens et désigner des agents responsables de ces sites, avec l’appui des associations et des tanneurs et collecteurs.

A noter que les espaces aménagés au niveau des sites pilotes devront aussi recevoir les peaux de mouton que les citoyens de la même commune n’ont pas pu déposer dans ces espaces.

Un document émanant du ministère de l’Industrie décrivant le projet préconise également de «voir ce qui pourrait être amélioré au niveau des abattoirs publics et privés en termes d’abattage, de dépeçage et de conservation/stockage durant la journée du sacrifice de l’Aid El Adha». Après identification des sites d’abattage et de stockage, l’ATMA organisera la répartition des zones en concertation avec l’ensemble des membres intéressés.

Chaque opérateur désignera un responsable à mobiliser au sein de chaque site relevant des deux premiers groupes (abattoirs, sites pilotes). Pour le 3e groupe, il sera responsable de la récupération des peaux collectées au niveau de chaque commune qui lui aura été affectée.

Une négociation préalable devra fixer le prix des peaux collectées à verser aux abattoirs, aux associations et toute autre instance ou intermédiaire qui auraient collecté et traité les peaux.

Les centres de formation pourront proposer des cours accélérés (2 à 3 heures) pour la maîtrise des techniques de sacrifice, de dépeçage et de conservation des peaux. Ces cours seront destinés à toutes les personnes volontaires.


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